Tendances de l'Orient - La Syrie
L'Amérique et ses
amis torpillent le plan de paix de la
Ligue arabe
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Orient News
Mercredi 9 novembre
2011
La crise en Syrie a permis de faire
tomber la dernière feuille de vigne qui
cachait encore le peu de virilité dont
peut se vanter la Ligue arabe, qui était
naguère incontournable dans le paysage
politique international. Cette
institution, ou ce qu’il en reste, n’est
plus qu’un instrument que les Etats-Unis
manipulent pour servir leurs propres
intérêts.
C’est ainsi que l’initiative arabe a été
concoctée par le Qatar dans l’espoir
qu’elle soit rejetée par le leadership
syrien. De la sorte, le dossier de la
crise syrienne serait renvoyé au Conseil
de sécurité avec une couverture arabe,
selon le même processus observé dans le
dossier libyen. Consciente de la nature
du complot dont elle est victime, la
Syrie n’est pas tombée dans le piège et
a accepté le plan arabe, son principal
souci étant de trouver une issue
pacifique à la crise et de ne pas
embarrasser ses amis des brics (Brésil,
Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
Lorsque le Qatar a senti que Damas
allait accepter l’initiative, son
ministre des Affaires étrangères, Hamad
Ben Jassem, a tenu des propos peu
diplomatiques, frôlant l’insolence, à
l’adresse de la direction syrienne, dans
le but de la provoquer et de la pousser
à rejeter le plan. Mais c’était mal
connaitre les dirigeants syriens qui
savent garder leur sang froid en période
de crise. Aussi, ont-ils accepté le plan
et annoncé qu’ils en appliqueraient
toutes les clauses. Ils ont libéré
quelque 700 détenu et annoncé le retrait
imminent de l’armée des villes. La
réaction de Washington, des pays
européens et de la Turquie, illustre
parfaitement leurs intentions. Au lieu
d’encourager toutes les parties à faire
preuve de bonne volonté et de sagesse,
ils ont mis en doute les intentions de
Damas, comme pour encourager
l’opposition syrienne à ce pas coopérer.
Les Etats-Unis sont allés beaucoup plus
loin en conseillant aux groupes armés en
Syrie de ne pas remettre les armes et de
ne pas accepter l’offre d’amnistie
immédiate présentée par les autorités
syriennes. Ensuite, le président du
Conseil national syrien (CNS), Burhane
Ghalioun, a annoncé du Caire le refus de
tout dialogue avec le régime de Bachar
el-Assad. Cela signifie, en clair, que
l’opposition, appuyée par Washington,
torpillait l’initiative arabe.
Au lieu de faire pression sur le CNS, le
secrétaire général de la Ligue arabe,
Nabil Al-Arabi, a multiplié les
critiques à l’adresse de Damas. Et avant
même que le délai de deux semaines
accordée à la Syrie pour mettre en œuvre
les clauses du plan ne soit écoulé, la
Ligue a accusé la Syrie de ne pas
honorer ses engagements et à décidé de
convoquer une réunion ministérielle
urgente pour débattre de la situation
dans le pays.
La collusion entre certains pays membres
de la Ligue et les groupes armés en
Syrie ne fait plus aucun doute. La
convocation de la réunion est intervenue
après la défaite cuisante des
extrémistes armés qui ont perdu leur
bastion de Baba Amr, à Homs, d’où ils
terrorisaient la population et
harcelaient les troupes régulières.
Selon des sources bien informées,
l’Armée syrienne a découvert dans ce
quartier un hôpital de campagne
souterrain, des dépôts d’armes de tous
calibres et une infrastructure
insurrectionnelle sophistiquée. Une
centaine d’extrémistes armés se sont
rendus ou ont été capturés dans les
opérations militaires qui ont duré une
semaine.
Situé à l’ouest de Homs, Baba Amr avait
une profondeur géographique qui le
reliait directement au Liban, loin de 22
kilomètres seulement. Armes, argent,
matériels et renforts en hommes étaient
acheminés via le Liban aux insurgés à
travers le village syrien de Kousseir.
Sa chute constitue un coup dur aux
extrémistes et à leurs soutiens
occidentaux. C’est ce qui explique la
réaction hystérique de la Ligue arabe.
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