Opinion -
L'Expression.dz
Israël va-t-il
reproduire le crime de 2010 ?
Nardjes Flici
Samedi 25 juin 2011
Israël, les
Etats-Unis et l’ONU perçoivent cette
initiative comme étant une «provocation»
contre l’Etat hébreu.
Une nouvelle
flottille est sur le point d´appareiller
pour Ghaza. Une dizaine de bateaux
doivent partir de Grèce la semaine
prochaine dans le cadre d´une «flottille
de la liberté» pacifique pour
transporter de l´aide humanitaire à
Ghaza en forçant le blocus israélien, en
place depuis cinq ans, ont indiqué les
organisateurs grecs à Athènes. En
réponse à cette initiative, Israël qui a
invoqué «le droit à l´autodéfense», a
fait part de sa détermination à
intercepter ces bateaux. La flottille
«entre clairement dans le cadre d´une
démarche politique», a déclaré jeudi
l´ambassadeur d´Israël à l´ONU Ron
Prosor aux journalistes, en marge d´une
réunion du Conseil de sécurité sur le
Moyen-Orient. «(...) Elle ne présente
rien de constructif (...) et relève de
la provocation et n´a rien à voir avec
une aide humanitaire», a-t-il insisté.
Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint
de l´ONU chargé des affaires politiques,
a rappelé de son côté devant le Conseil
de sécurité que l´ONU était opposée à
toute flottille tentant de forcer le
blocus israélien de Ghaza. «Je souhaite
réitérer aujourd´hui la position forte
des Nations unies qui est que
l´assistance à la population de Ghaza
doit être livrée par les canaux
officiels», a-t-il dit. «Le secrétaire
général, Ban Ki-moon, a demandé et écrit
une lettre aux gouvernements concernés
pour qu´ils usent de leur influence pour
décourager les flottilles, qui
représentent un potentiel d´escalade
dangereuse», a-t-il ajouté. A leur tour,
les Etats-Unis ont mis en garde leurs
ressortissants contre toute velléité de
participer à cette flottille. La
secrétaire d´Etat Hillary Clinton a
affirmé cette position américaine, en
exprimant, jeudi, son opposition au
projet d´un groupe de militants
pro-Palestiniens d´embarquer à bord de
plusieurs bateaux à destination de Ghaza
dans le but de briser le blocus
israélien sur ce territoire palestinien.
«Nous ne pensons pas que cette flottille
soit un moyen nécessaire ou utile de
porter secours au peuple de Ghaza», a
déclaré à des journalistes la chef de la
diplomatie américaine. «Cette semaine
encore, le gouvernement israélien a pris
des engagements significatifs pour les
logements dans la bande de Ghaza; des
matériaux de construction vont pouvoir
entrer dans Ghaza», a rappelé Mme
Clinton. Ces positions de soutien sans
nuance à l´Etat hébreu, vont à
l´encontre du droit international
humanitaire, et aux résolutions du
Conseil de sécurité de l´ONU, dont la
résolution 1860 appelait en janvier 2009
«au libre approvisionnement et à la
libre distribution à travers Ghaza de
l´aide humanitaire, y compris de la
nourriture, du carburant et des
médicaments». Depuis juin 2007, après la
prise du pouvoir par le Hamas, les
autorités israéliennes ont renforcé le
siège de Ghaza de manière drastique. Le
territoire est bouclé, les postes
frontières fermés, rien ne passe, à
l´exception, sous conditions, des biens
humanitaires les plus basiques. Les
raisons sécuritaires invoquées par
Israël ne résistent cependant pas à
l´épreuve des faits. Le siège témoigne
d´un véritable acharnement contre la
population de Ghaza. Peut-ont réellement
justifier de telles restrictions par des
considérations sécuritaires? Selon les
organisateurs, la flottille
internationale sera composée de 15
navires venant du Canada, d´Espagne, des
Etats-Unis, de France, de Grèce,
d´Irlande, d´Italie et de Turquie qui se
retrouveront dans les eaux
internationales au sud de Chypre. Le
31mai 2010, un raid militaire israélien
dans les eaux internationales contre le
Mavi Marmara de l´organisation
humanitaire turque IHH, navire amiral
d´une première flottille humanitaire
avait causé la mort de neuf
ressortissants turcs. Eu égard à la
manière avec laquelle la «communauté
internationale» prend en charge cette
affaire, il est fort à craindre que le
scénario du 31 mai 2010 se reproduise à
nouveau dans les prochains jours.
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reproduction et de diffusion réservés ©
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Publié le 25 juin 2011 avec l'aimable
autorisation de l'Expression
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