Opinion
L'impérialisme est
l'ennemi des peuples : le cas de la Libye
Mohamed Belaali
Vendredi 4 mars 2011
Profitant de la révolte du peuple libyen contre le régime de
Kadhafi devenu despotique et anachronique, l'impérialisme
américain et son caniche européen tentent par tous les moyens
d'intervenir en Libye pour installer un régime qui servira leurs
intérêts. Leur volonté de pomper, à l'instar d'un vampire, le
pétrole Libyen est sans limite. Le peuple libyen serait alors
privé de sa révolution, de sa richesse et connaîtrait une
situation aussi tragique que celle que subit actuellement le
peuple irakien ou afghan par exemple. Les crimes et les ravages
de l'impérialisme en Irak, pour ne citer que ce pays, donnent la
mesure de la cruauté et de la barbarie dont le capitalisme est
capable. Une intervention américaine en Libye risque de briser
également
cet immense
espoir soulevé par la révolution tunisienne et égyptienne dans
les masses arabes opprimées pour
une société meilleure débarrassée de la domination impérialiste
et de ses serviteurs locaux. L'histoire nous a toujours enseigné
que l'impérialisme est l'ennemi des peuples.
La Libye est un pays riche en pétrole et
en gaz naturel. Selon l'Agence américaine d'information
sur l'énergie(EIA), le pays produit 1,79
million de barils par jour d'or noir et de gaz naturel et
exporte 1 million de barils/jour. La Libye possède des réserves
de brut parmi les plus importantes du monde (44 milliards de
barils). La Libye produit un pétrole d'une rare qualité (brut
léger à faible teneur en soufre)dont le rendement au raffinage
est très élevé donc recherché sur le marché.
Cette précieuse énergie est encore
indispensable au fonctionnement de la civilisation capitaliste
et contribue à l'accumulation du capital au niveau planétaire.
L'impérialisme américain se prépare très sérieusement à
intervenir dans un pays aussi stratégique que la Libye qui est
au cœur de la méditerranée et coincé entre la Tunisie en pleine
révolution et l'Égypte dont l'issue de la révolution reste
imprévisible. En s'installant
en Libye, les États-Unis pourront plus facilement détourner les
objectifs d'émancipation de la tutelle impérialiste de la
révolution tunisienne et égyptienne.
Hillary Clinton a déclaré publiquement que les
États-Unis ont des contacts directs avec les insurgés libyens et
que toutes les options pour éliminer Kadhafi du pouvoir restent
ouvertes. Mais l'administration d'Obama ne se contente pas
seulement de produire des déclarations menaçantes, elle a envoyé
au large des côtes libyennes des forces navales et aériennes.
Washington examine également la possibilité d'établir ce que les
militaires appellent «no-fly zones» (zone d'exclusion aérienne)
dans le ciel libyen. Le prétexte humanitaire est lui aussi
invoqué, une fois de plus, pour préparer une éventuelle
intervention militaire. «L’humanitaire et la guerre sont
deux moyens contradictoires mais complémentaires . Il est
difficile de distinguer clairement l’humanitaire du militaire
tellement les deux instruments sont imbriqués l’un dans l’autre.
On fait la guerre au nom de l’humanitaire et on invoque
l’humanitaire pour justifier la guerre. Mais l’humanitaire reste
souvent subordonné au militaire»(1).
Le 28 février 2011, Hillary Clinton déclarait «Nous croyons
qu'il y aura des besoins pour aider à des interventions
humanitaires, nous savons également qu'il va y avoir
probablement malheureusement des besoins pour des missions de
sauvetage».
L'histoire du peuple libyen est riche en
luttes glorieuses contre l'invasion étrangère. Omar Al Mokhtar
(1862/1931) ce «lion du désert», pendu par les italiens,
incarnait cet esprit de résistance à l'occupant étranger. Le
peuple libyen qui mène aujourd'hui un combat contre un régime
qui l'a longtemps effacé, même s'il a accompli de réels progrès
dans le passé, doit s'inspirer de cette grande figure de la
résistance et s'opposer de toutes ses forces à l'impérialisme.
C'est au peuple libyen et à lui seul,qui a déjà donné
généreusement des martyrs par centaines, que revient l'immense
tâche de faire triompher la révolution libyenne, partie
intégrante de la révolution arabe en marche.
Révolutionnaires, progressistes et
démocrates, il est de notre devoir de soutenir les masses arabes
en lutte et de dénoncer partout l'impérialisme, ennemi de tous
les peuples.
(1)
http://www.legrandsoir.info/L-humanitaire-au-service-du-capital.html
Le dossier Libye
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