Opinion
Décryptage de
l'actualité politique et économique au
Niger
Moctar la Panafricain
Dimanche 27 octobre 2013
Depuis un certain temps
l’atmosphère politique au Niger est
tendue et vu de loin compte tenu de
certains propos on a l’impression que le
pays est dans l’impasse alors même qu’on
en est loin pour le moment. Les médias
audio-visuels, la presse écrite et celle
en ligne, ou même les blogs et les
réseaux sociaux, sont désormais devenu
des champs d’affrontement entre
partisans du Guri Système et partisans
de l’opposition. Ainsi plusieurs sujets
d’actualités suscitent ces réactions
multiples de nos concitoyens, on peut
citer entre autre la question de la
formation du gouvernement d’union
national, la question de la révision des
contrats avec le groupe nucléaire
français AREVA, la question d’un
éventuel retour de l’ex-président
Mamadou Tandja. Cependant il est de
notre devoir d’apporter un
éclaircissement sur ces sujets
d’actualité car, les rumeurs, les
fausses informations, et les débats
passionnés peuvent conduire notre pays
si beau et plein d’avenir dans une
impasse sans précédente.
De la question du gouvernement d’union
nationale :
On se rappelle très bien que le
président de la république Mahamadou
Issiffou a nourri cette idée de
formation d’un gouvernement d’union
national depuis les élections qui l’on
opposé à l’ex-président Tandja, mais
aussi depuis son arrivé au pouvoir
notamment lors de son investiture il
avait nourrit cette idée puis au cours
de son mandat il avait surtout appelé
l’opposition à l’accompagner dans son
programme de renaissance. Aussi le
président de l’Assemblée Nationale dans
son discours historique avait aussi
soutenu cette idée qui de jours en jours
à muri et avait été finalement accepté
par la classe politique nigérienne mais
avec des conditions et à l’époque
nombreux étaient les leaders d’opinions
qui ont parlé d’un complot de la classe
politique contre le peuple. A ce stade
tous étaient pour l’idée du gouvernement
d’union national jusqu’à l’ instant où
certains leaders politiques n’auront pas
entière satisfaction sur leurs
conditions, on peut citer entre autre le
cas de Seyni Omar président du premier
parti de l’opposition MNSD Nassara qui
refusera de participer à la formation de
gouvernement à la dernière minute pour
cause qu’il n’a peu le poste de premier
ministre qu’il avait posé comme
condition et le cas de Mahamane Ousmane
président de la CDS Rahama qui refusera
aussi pour motif que l’Assemblée
Nationale qu’il juge non représentatif
ne sera pas dissoute pour de nouvelles
élections législatives. Pour ces deux
cas on comprend aisément qu’ils ont mis
en avant leurs propres intérêts et non
ceux du Niger. C’est ainsi certains
rebelles du MNSD comme Albadé Abouba,
Alma, Wassalké, Zada,…bref certains
poids lourds du parti prendront la
décision courageuse de participer à la
formation de gouvernement d’union
national pour motif que c’est cela qui
avait été décidé lors du congrès du
parti. D’où la formation de deux blocs
au sein du grand parti de l’opposition.
Le grand spectacle est à venir lorsque
le principale allié du président de la
République décidera de suspendre sa
participation au gouvernement pour motif
qu’il a bénéficié de ministres à
coquille vide. Là aussi on comprend
aisément que des intérêts personnels
sont mis en avant au détriment de
l’intérêt général. Cette décision ne
fera pas l’unanimité au sein du Lumana
d’où la décision de certains poids
lourds comme Ladan Tchana, Sallah Habi,
Mano Aghali,…de maintenir leur
participation au gouvernement d’union
national malgré la décision du bureau
politique national. Là aussi on
assistera à la formation de deux blocs
au sein du Lumana. S’en suivra pas la
suite un spectacle désolant de
déclaration et de contre-déclaration
pour ou contre le gouvernement d’union
national. Dans toute cette ambiance seul
le PNDS Tarraya en occurrence le parti
au pouvoir sortira solide et d’ailleurs
certains n’hésiterons pas à dire que
cette idée de départ d’aller vers ce
type de gouvernement ne visait rien
d’autre que la division de la classe
politique, ce qui est erroné dans la
mesure ou le président a ouvert ses
portes à toutes la classe politique et
elle était à un pas près de répondre à
cet appel mais seulement l’égoïsme de
cette classe politique a pris le dessus
et certains qui n’étaient pas forcement
soumis au dictat des présidents de ses
partis ont saisi l’occasion de servir
leur pays. Pour revenir à cette idée du
président il faut dire clairement qui si
ce choix d’aller vers un gouvernement
d’union national est motivé par le fait
de se mettre à l’unisson pour faire face
à multiples défis qui attendent le
Niger( sécurité alimentaire, sécurité
des personnes et des biens, l’éducation
et la santé de nos populations, mise en
valeur de nos ressources naturelles,
lutte contre le terrorisme
international,…), nous pensons qu’il a
vu claire car il est temps pour les
nigériens de mettre de côté leur
divergence politique pour qu’ensemble
nous regardions rien que l’avenir de
notre pays. Mais seulement cette idée ne
doit pas être un facteur de division des
nigériens et le président de la
république doit se mettre au-dessus de
toute division sans prendre parti car il
est élu président de tous les nigériens
et non d’un clan.
De la question du retour de Tandja
Mamadou sur la scène politique :
Personnellement Tandja Mamadou n’est pas
sorti officiellement annoncer son retour
sur la scène politique nigérienne pour
éventuellement être candidat indépendant
en 20
i avait vu jour suite à
des rumeurs. Ainsi déjà cette rumeur est
reprise par beaucoup de nigériens et
surtout par des acteurs de société
civile nostalgique du Tazartché comme
Nouhou Arzika et la popularité du
président Tandja laisse présagée que
cette rumeur fait déjà peur à certains
politiciens. Mais seulement es-ce cela
la solution pour le Niger ramener un
ancien chef d’Etat de la vieille
génération même si la constitution lui
permet d’être candidat, car aujourd’hui
les nigériens ont soif de changement et
appel à un renouvellement de la classe
politique actuelle. C’est vrai que
Tandja est un grand homme politique et
qu’il a fait pas mal de réalisation pour
le Niger et qu’il pouvait faire plus
compte tenu de la stabilité et des
moyens de son époque, mais cela n’est
pas une raison de le divinisé à ce point
comme quoi il est le seul à pouvoir
changer les choses au Niger, nous sommes
sur qu’il y a des hommes et des femmes
capable de relever les multiples défis
qui bloquent la renaissance du Niger.
Tandja est libre d’être candidat mais la
solution pour le Niger ne réside pas
forcement en lui. En fin nous pensons
que pour apporter quelque chose au Niger
Tandja n’a pas besoin de revenir sur la
scène politique, il a déjà son statut
d’ancien président et d’ailleurs il est
régulièrement consulter par le président
actuel sur des questions importantes
pour le Niger. Il est temps de mettre
fin à ce genre de rumeurs et regardons
l’avenir du Niger que de vouloir
toujours poser des actes qui visent à
créer l’instabilité.
De la révision des contrats miniers avec
AREVA :
Il faut d’abord noter qu’avant AREVA
c’était la COGEMA qui exploitait
l’uranium nigérien. Et depuis
l’indépendance du pays dans les années
1960 c’est des filiales d’AREVA (COMINAK
et SOMAIR) deux mines l’une à ciel
ouvert et l’autre souterraine qui
exploitent le gâteau jaune nigérien.
Depuis cette exploitation le Niger est
devenu un enjeu stratégique pour la
France car « C'est l'exploitation de cet
uranium nigérien qui a permis à la
France d'assurer son indépendance
énergétique et militaire, grâce à
l'installation d'un des meilleurs parcs
de centrales nucléaires au monde, et à
la fabrication d'armes nucléaires
dissuasives. Or, les conditions
juridiques pour le monopole français de
l'exploitation de cet uranium ont été
assurées à la veille de l'indépendance,
par des accords secrets signés entre la
future ex-colonie et sa métropole. Par
contraste, la production d'électricité
de tout l'État du Niger est inférieure à
la consommation d'électricité d'un
quelconque département français tandis
que cette électricité française est
produite, pour partie, grâce à l'uranium
nigérien. » (Source Wikipédia).En 40 ans
d’exploitation AREVA a extrait 100 000
tonnes d’uranium et le Niger n’a eu que
3 000 tonnes de ce uranium sous forme
d’uranate avec 20 000 tonnes de boue
radioactive. On voit aisément comment le
Niger est exploité, piller de ses
ressources, on voit aussi comment est-ce
que les contrats sont très mal négociés
avec une complicité de plusieurs acteurs
y compris certaines autorités.
Aujourd’hui c’est à juste titre que les
autorités nigériennes actuelles ont
demandés une révision de ses contrats
qui lèsent beaucoup la partie
nigérienne. Les intérêts du Niger
doivent primer par-dessus tout et nous
devons tous apporter notre soutien à
cette décision courageuse quand on sait
que à chaque fois qu’un chef d’Etat
nigérien décide de se mesurer aux
puissances impérialistes il est éjecter
de son siège, nous avons encore en
mémoire le coup d’Etat militaire contre
Hamani Diori qui voulait aussi révisé
ces contrats, c’était le cas aussi de
l’ex-président Tandja qui a osé mettre
en valeur notre uranium, et aujourd’hui
les nigériens doivent tous faire pour
que le Niger sorte gagnant dans ce bras
de fer avec AREVA. L’uranium appartient
aux nigériens et la France à travers son
groupe AREVA doit se conformer aux
exigences des nigériens si non pourquoi
pas diversifier nos partenaires ou même
envisager purement et simplement une
nationalisation de toutes les compagnies
exploitants l’uranium au Niger.
L’uranium n’appartient pas à la France
mais au peuple nigérien et dans cette
situation nous ne pouvons pas attendre,
il faut revoir les contrats, exiger le
démarrage de l’exploitation de la mine
d’Imouraren et faire profiter les
populations nigériennes des retombées de
cette exploitation
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