Opinion
Gaza, le droit de
se défendre !
Mireille
Fanon-Mendès France
Dimanche 18
novembre 2012 La
communauté internationale, -les
Etats-Unis en tête mais aussi de
nombreux Etats européens, dont la France
qui joue un jeu pervers et dangereux-,
aurait-elle oublié que les Etats, petits
ou grands ne doivent subir aucune
discrimination et donc être traités avec
égalité ? Aurait-elle oublié ou
feint-elle d’oublier que la SND[1],
en 1919, avait bien donné à la Palestine
le statut d’Etat dont l’indépendance
aurait dû être déclarée plus tard. Il ne
sert à rien de réécrire l’histoire, tout
comme il ne sert à rien de reconnaître
aux Israéliens le droit de se défendre
et de ne reconnaître aux Palestiniens,
et particulièrement à ceux qui sont
concentrés dans la Bande de Gaza, que le
droit de mourir au vu et au sus de
l’ensemble du Peuple des Nations. Un
seul mot vient à l’esprit : la honte !
Cette communauté montre jusqu’où elle
est capable d’aller dans l’ignominie en
acceptant que les Américains imputent en
toute indécence la responsabilité de la
situation à la victime.
Coupés du monde, emprisonnés à ciel
ouvert, privés de l’ensemble de leurs
droits économiques, sociaux et
culturels, de leur droit à la vie et du
droit à la dignité humaine, soumis aux
diktats israéliens et désignés par les
bien-pensants de l’Axe du bien comme «
terroristes », les Gazaouis sont les
victimes d’une guerre qui ne cherche
même plus à cacher qu’elle s’est donné
comme ennemis tous les hommes et les
femmes de religion musulmane. Les Arabes
sont, aujourd’hui, devenus, dans leur
ensemble, les ennemis de l’Occident.
Inutile aux Israéliens de crier qu’ils
sont les agressés, c’est oublier bien
facilement qu’ils occupent de manière
illégale, contre de nombreuses
résolutions du Conseil de Sécurité et de
l’Assemblée générale, le peuple
palestinien. La communauté
internationale s’accommode bien
facilement de ces mensonges.
N’avait-elle pas accepté le même
mensonge en 2006, lors de l’agression
contre le Liban et celle contre Gaza en
2009, lors de l’opération « plomb durci
» ?
L’opération « piliers de défense »
est une agression de plus dont elle ne
devrait pas se satisfaire. Elle perd
ainsi toute légitimité face au Peuple
des Nations qui résiste et se lève au
nom du droit et de la démocratie contre
un agresseur adoubé par l’Occident
Mais il n’y a rien à attendre de
spoliateurs et de leurs alliés qui ne
connaissent que la logique de la
confrontation. Que reste-t-il
effectivement à négocier quand des
générations de Palestiniens sont
condamnés aux camps de réfugiés, au
statut d’apatride, à l’embargo et aux
bombardements? Toutes les limites de
l’indécence sont franchies de la part
d’une élite amnésique qui assume
principalement, qu’elle le veuille ou
non, l’héritage des génocides européens
et dont la conséquence inique est le
sort aberrant réservé au peuple de
Palestine.
Plus que le droit de se défendre,
l’Etat d’Israël a d’abord l’obligation
de cesser tout crime international, tout
acte de terrorisme d’Etat, de se retirer
de manière inconditionnelle et immédiate
de l’ensemble des territoires
palestiniens, de cesser de commettre des
actes d’agression contre les
Palestiniens de Gaza et de répondre de
ses crimes de guerre devant la Cour
pénale internationale. Les Etats
constituant la communauté internationale
ont pour obligation de cesser d’apporter
leur soutien à un Etat agresseur et de
lutter activement contre l’impunité dont
bénéficient les responsables de l’Etat
israélien.
Les Palestiniens ont le droit
légitime de résister à la domination
coloniale, à l’occupation et aux forces
occupantes, l’Etat d’Israël commettant
les pires violations du droit
international et ne respectant ni les
Conventions de Genève ni les autres
règles découlant des conventions tels
que les deux pactes de 1966, dès lors,
les actes de résistance sont des actes
licites et légitimes.
Alors, oui soyons tous et toutes aux
côtés du peuple palestinien de Gaza au
moment où les chars israéliens
s’apprêtent à fondre sur Gaza dans le
silence assourdissant de la communauté
internationale.
Ne les laissons pas commettre des
crimes de guerre en notre nom
18 novembre 2012
[1] en 1919,
la Société des Nations, par son
traité fondateur, a précisé que
la Palestine était un État dont
l’indépendance était
provisoirement reconnue. Ce
statut a été accordé à tous les
territoires placés sous mandats
de classe A, dont la Palestine
parce qu’ils étaient
suffisamment organisés et
donnaient toutes les garanties
pour accéder à l’indépendance au
cours du temps, mais qui ont été
conçus comme des États, même
avant l’indépendance atteindre.
Les dernières mises à jour
|