|
Annulation de la rencontre Netanyahu
Mitchell à Paris
Washington veut du concret de la part des
Israéliens
Merzak Tigrine
George Mitchell
Jeudi 25 juin 2009
Estimant que l’État hébreu n’a rien fait pour avancer
dans la voie de la paix, en refusant notamment de geler la
colonisation, l’émissaire américain pour le Proche-Orient,
George Mitchell, a refusé de se rendre dans la capitale
française, pour y rencontrer le Premier ministre israélien, car
cela ne servirait à rien.
Les Américains ne
relâchent pas la pression exercée sur Israël, dans l’espoir de
l’obliger à faire des concessions pour reprendre rapidement les
négociations de paix avec les Palestiniens, pour parvenir à une
solution basée sur le principe des deux Etats, comme le souhaite
vivement le nouveau président US, Barack Obama.
Dans cette optique, Washington a annulé une rencontre prévue
aujourd’hui à Paris entre son émissaire George Mitchell et le
Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, après le refus
d'Israël de geler la colonisation. L’information a été rapportée
hier par le quotidien israélien Yediot Aharonot, qui cite un
haut responsable gouvernemental non identifié. Celui a affirmé
que la Maison-Blanche a signifié sans ambages à Israël qu'une
telle rencontre n'avait pas lieu d'être aussi longtemps
qu'Israël n'aura pas modifié sa position sur la colonisation
juive dans les territoires palestiniens occupés. Ce responsable
a indiqué : “Ils nous ont dit qu'aussi longtemps que nous
n'aurions pas complété nos devoirs de classe sur la colonisation
ça ne servirait à rien que Mitchell fasse le voyage de Paris
pour rencontrer le Premier ministre.” Pour rappel, Netanyahu
était censé rencontrer M. Mitchell aujourd’hui à Paris après un
entretien avec le président Nicolas Sarkozy.
Voilà un ton plus ferme, de la part des États-Unis en direction
d’Israël, surtout que l'administration américaine a une fois de
plus réaffirmé son opposition à tout agrandissement des colonies
lors de récents contacts à Washington du proche conseiller du
Premier ministre, Shlomo Molkho. De son côté, un membre de la
délégation israélienne accompagnant Benjamin.
Netanyahu en Italie avait laissé entendre mardi que la rencontre
entre le chef du gouvernement israélien et George Mitchell avait
été annulée et qu'une autre est prévue lundi prochain à
Washington entre le ministre israélien de la Défense Ehud Barak
et l'émissaire spécial américain. À en croire la même source :
“Ce délai permettra d'éclaircir les questions d'actualité en
suspens.” Depuis, le discours le 4 juin au Caire adressé au
monde musulman, dans lequel Barack Obama avait appelé à un gel
total de la construction dans les colonies de Cisjordanie
occupée, Netanyahu s'y oppose et entend poursuivre la
colonisation sous motif “d'expansion naturelle” des
implantations existantes, compte tenu de leur démographie.
D’ailleurs, à Rome, le Premier ministre israélien a maintenu ses
positions sur la colonisation en déclarant qu'il ne permettrait
pas “la création de nouvelles colonies, ni la saisie de terres,
mais que la vie doit continuer”. Il n’en demeure pas moins, que
Netanyahu continue à afficher un certain optimisme, et affirme
être convaincu qu'il était possible de “trouver un arrangement”
avec Washington. Ceci étant, depuis l'occupation de la
Cisjordanie en juin 1967, près d'un demi million d'Israéliens
s'y sont installés dont près de 200.000 à Jérusalem-Est annexée.
Copyright © 1998-2008 Tous droits réservés LIBERTE.
Publié le 25 juin 2009 avec l'aimable autorisation de
Liberté.
|