Opinion
A Madrid,
plus de 45 000 indignés dénoncent le «
Pacte pour l'euro »
Maxime Combes - Sophie Chapelle
Lundi 20 juin 2011
Actuellement en
Espagne, Maxime Combes et Sophie
Chapelle, dans le cadre du projet Echo
des Alternatives (www.alter-echos.org),
vous proposent un retour en images de la
manifestation de ce dimanche 19 juin à
Madrid, l’une des 98 manifestations
recensées par le mouvement des indignés.
Ce dimanche 19 juin, plus de 45 000
personnes ont parcouru l’un des 6
cortèges organisés en étoile depuis les
quartiers périphériques de Madrid pour
se retrouver devant le Parlement de
l’Etat espagnol, place Neptune. « Pour
une démocratie réelle maintenant et
contre le Pacte pour l’euro ».
Convoquée par les réseaux issus du
mouvement du 15 mai « des indignés »,
Democracia Real Ya
et la
Acampada de Sol, mais
également soutenue par quelques
syndicats, cette manifestation dénonçait
très clairement les mesures que les
chefs de gouvernement des 17 pays de la
zone euro prévoient d’adopter le 24
juin. Sans réel débat démocratique à
l’échelle européenne, ces mesures visent
à transformer les politiques d’austérité
en horizon indépassable des politiques
européennes (1), préconisant la
modération salariale, la flexibilité du
travail, la réduction des dépenses
sociales etc… (2)
Les campements jouaient « un
rôle de levier pour impulser les
mobilisations et de haut-parleur pour
amplifier les luttes en cours
». Leur levée, il y a une semaine, comme
à Sol à Madrid, interrogeaient les
capacités du mouvement du 15 Mai à
prendre d’autres formes, perdurer et
s’étendre. L’ampleur et le dynamisme des
cortèges de ce 19 juin, une nouvelle
fois très jeunes, déterminés et joyeux,
réaffirment l’esprit combatif et
pacifique de ceux qui ont été baptisés
les « quincemayistas » par
l’écrivain José Luis Sampedro qui à 97
ans incarne une sorte de relais local de
Stéphane Hessel.
Si ce n’est encore la révolution
démocratique promise, par son irruption
que personne n’attendait, le mouvement
des indignés a définitivement bouleversé
le paysage politique et social de l’Etat
espagnol. Notamment « en
mettant fin à la passivité résignée face
aux attaques contre les droits sociaux
». Confronté à d’immenses défis,
notamment «
l’articulation entre son organisation
territoriale et la prise en compte des
problématiques globales
» ou encore sa capacité à faire
coexister plusieurs niveaux d’assemblées
et de légitimité décisionnelle, le
mouvement des indignés ne manque pas de
perspectives.
Comme à Valence ce lundi 20 juin, des
marches issues de pas moins de 21 villes
vont commencer pour rejoindre Madrid le
23 juillet. Chaque village, chaque
quartier traversé sera l’occasion de
tenir une assemblée pour étendre le
mouvement. A Madrid, rendez-vous est
pris ce mardi 21 juin pour un campement
temporaire proche du Parlement à
l’occasion de la présentation devant les
députés d’une loi visant à réformer la
négociation collective dans les
entreprises. L’actuel système, jugé par
le FMI trop contraignant pour les
entreprises, doit-être modifié par le
gouvernement socialiste de Zapatero pour
que les accords négociés au niveau des
entreprises priment sur les accords de
branche. Enfin, la date du 15 octobre,
pour une convergence internationale des
indignés et un possible référendum
auto-convoqué par le mouvement, est déjà
dans toute les têtes.
(1) Voir ce
tract et ce
document en
espagnol qui résument les raisons de
cette opposition au « Pacte pour
l’Euro ».
(2) Pétition d’Attac France contre le
« Pacte pour l’Euro » :
http://www.france.attac.org/une-autre-europe-est-possible
Publié sur Alter Echos
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