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Al-Oufok
Israël
face à Gaza et au Liban :
A qui le crime profite-t-il ?
Marie Nassif-Debs
Photo CPI
Beyrouth, le 8 janvier 2009
Alors que le gouvernement israélien se trouvait acculé au mur, à
cause des crimes que ses soldats commirent à Gaza, et tandis que
l'Onu démentait la présence d'armes dans l'école où s'étaient
réfugiés quelques centaines de civils, dont 43 furent fauchés
par les tirs de l'aviation et des chars qui dressent un mur de
feu autour de la région de Gaza, voilà que des roquettes partent
du Liban pour éclater de l'autre côté de la frontière...
A partir de ce moment, et bien qu'Israël ait nié la
responsabilité du Hezbollah dans ces tirs, la situation commence
à tendre vers de nouveaux points. Les crimes contre l'humanité à
Gaza sont oubliés par certains dirigeants internationaux qui ont
décidé de tourner les yeux dans une autre direction tout
indiquée : la résistance patriotique libanaise, que certains
n'ont pas cessé de demander la liquidation, surtout depuis la
défaite qu'elle avait infligée, en 2006, aux troupes d'élite de
Tel Aviv. D'ailleurs, dès les premiers jours de l'agression
militaire contre Gaza, les responsables israéliens avaient
évoqué la possibilité d'une agression nouvelle contre le Liban
et sa résistance. Ils pensaient, sans doute, que la victoire
serait rapide à Gaza et que l'armée, auréolée par cette
victoire, pourrait réaliser ce qu'elle n'a pu faire en 2006...
Ce qui permettrait aux " faucons " israéliens (les Livni, Olmert
et consort) d'améliorer leurs places dans la course au poste de
Premier ministre...
A partir de cette analyse, on s'attendait, dans les pays arabes,
à un nouveau bain de sang dont le timing serait lié à la fin du
mandat de Georges W. Bush ; mais ce à quoi on ne s'attendait
pas, c'était ce silence et cette complicité de la part de
l'Union européenne et, bien entendu, du régime officiel arabe,
de cette Ligue qui se contente de condamner ce que son
secrétaire général appelle " l'agression israélienne ", tandis
que l'Egypte ferme (comme le fait Israël) les points de passage
avec la région de gaza et que l'Arabie saoudite et d'autres
représentants de " la tempérance étasunienne " dans la région ne
trouvent pas nécessaire de prendre des mesures capables de
stopper l'agression. Et l'on se demande : Pourquoi Hugo Chavez
peut-il prendre la décision de mettre fin aux relations
diplomatiques avec un gouvernement criminel, qui pratique sans
vergogne et sans impunité, le terrorisme d'Etat, tandis que
l'Egypte, la Jordanie, Qatar et le Maroc gardent précieusement
les délégations israéliennes chez eux ? Pourquoi les Arabes
continuent-ils à pourvoir Israël en pétrole et en gaz, tandis
que les Palestiniens dans la région de Gaza en sont démunis et
que beaucoup de blessés meurent, non seulement à cause du manque
des médicaments, mais aussi de l'absence des sources d'énergie.
La situation au Moyen Orient devient de plus en plus claire. Ce
que les Etats-Unis et les Israéliens veulent, c'est donner un
nouvel élan au projet du " Nouveau Moyen Orient ", dans lequel
il n'y aurait pas de place aux Résistances armées ou aux
gouvernements qui ne savent pas dire oui, ni, surtout à la
renaissance d'un Etat palestinien.
John Bolton a confirmé, il y a deux jours, ce que nous avions
dit concernant l'épuration de la partie palestinienne occupée en
1948 des Arabes qui restent là. Et les arrestations par
centaines des Palestiniens de gauche dans ces régions est claire
à ce sujet.
D'ailleurs, les responsables étasuniens ont également mis
l'accent sur le Liban. Et, comme il faut un alibi solide à
Israël pour attaquer ce pays, même si la présence de la FINUL au
Sud Liban n'est pas très dérangeante à leur projet, vu que ces
forces n'ont pas réagi comme il faut aux violations israéliennes
du territoire libanais, des roquette lancées du territoire
libanais viendraient à point pour justifier une agression
ultérieure qui ne serait pas nécessairement une attaque
terrestre, mais qui pourrait se produire sous forme de raids
contre les villes libanaises et les points stratégiques de ce
pays. Voilà pourquoi nous croyons que les roquettes lancées
contre la Galilée ne peuvent être que le fait des amis d'Israël
au Liban. Il faut toujours partir de la question suivante : à
qui le crime profite-t-il ?
Cependant, nous pensons aussi que le gouvernement de Tel Aviv
doit bien réfléchir avant de commettre cette agression.
Marie NASSIF-DEBS
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