Chroniques anti-belgicaines
L'assassinat de
Lumumba en 1961:
Un complot belgo-britannique inspiré par
les USA
Luc Michel
Mardi 2 avril 2013
« BELGICA DELENDA EST ! »
Les CHRONIQUES ANTI-BELGICAINES de Luc
MICHEL La République
d'Europe, 1er avril 2013 /
Avec PCN Wallonie-Bruxelles - PCN-SPO -
Belga - London Review of Books - The
Hindu – AFP /
http://www.facebook.com/la.Republique.d.Europe
Les renseignements britanniques mêlés à
l'assassinat de Lumumba, selon un
nouveau témoignage.
En pleine guerre froide, l'ombre de la
CIA a plané sur l'opération …
http://www.facebook.com/notes/la-r%C3%A9publique-deurope/-les-chroniques-anti-belgicaines-de-luc-michel-lassassinat-de-lumumba-un-complot/538560806194960
http://www.lucmichel.net/2013/04/02/les-chroniques-anti-belgicaines-de-luc-michel-lassassinat-de-lumumba-en-1961-un-complot-belgo-britannique-inspire-par-les-usa/
Retour sur
l’assassinat de Patrice Lumumba, leader
de l’indépendance congolaise, en 1961.
Avec un nouveau témoignage britannique,
impliquant les services secrets de sa
majesté. Dont on notera sans surprise
qu’il a été occulté en Occident jusqu’à
ce qu’un journal indien lui donne la
publicité nécessaire …
Le service de
renseignement britannique MI6 a joué un
rôle dans l'assassinat du premier
Premier ministre du Congo indépendant,
Patrice Emery Lumumba, en janvier 1961,
a révélé un Lord, David Edward Lea, dans
un courrier des lecteurs de la 'London
Review of Books' (LRB) resté presque
inaperçu, selon le journal indien 'The
Hindu'.
Ce lord fait état
d'une conversation avec l'ex-première
secrétaire de l'ambassade britannique à
Léopoldville (actuellement Kinshasa), de
1959 à 1961, Daphne Park - une fonction
liée à celle de poste du MI6 au Congo
durant cette période entourant
l'indépendance chaotique de l'ex-colonie
belge. "Nous avions (quelque chose à
voir avec l'enlèvement de Patrice
Lumumba). Je l'ai organisé", a affirmé
Mme Park à ce parlementaire avec lequel
elle prenait le thé.
Interrogé par 'The
Hindu', Lord Lea a confirmé le contenu
de sa lettre à la LRB, précisant que la
conversation avec Mme Park - entre-temps
devenue baronne Park of Monmouth, le
crime paye au royaume de sa majesté
britannique - a eu lieu quelques mois
avant sa mort en 2010. "C'est la
conversation que j'ai eue avec elle et
c'est ce qu'elle m'a raconté. Je n'ai
rien à ajouter", a-t-il précisé.
L’ARRIERE-PLAN DE
L’ASSASSINAT DE LUMUMBA :
LE CONGO ENJEU GEOPOLITIQUE DE LA GUERRE
FROIDE
Selon Lord Lea,
l'ancienne diplomate-espionne a expliqué
que si l'Occident n'intervenait pas,
Lumumba aurait remis les riches
ressources minérales du Congo - devenu
la République démocratique du Congo
aujourd’hui, après avoir porté le nom de
Zaïre sous la dictature de Mobutu,
l’homme des Américains et des Belges,
bénéficiaire de la mort de Lumumba -
"aux Russes" (l'Union soviétique en
fait).
Car évidemment les
USA et l’OTAN sont bien là en
arrière-plan et le riche Congo est un
des enjeux géopolitiques et
géostratégiques de la Guerre froide en
Afrique.
Premier chef du
gouvernement congolais après
l'indépendance, de juin à septembre
1960, Patrice Lumumba avait été révoqué
par le président Joseph Kasa-Vubu. Après
la prise du pouvoir par Joseph-Désiré
Mobutu, mi-septembre 1960, Lumumba a été
fait prisonnier puis transféré au
Katanga (sud-est), région minière qui
avait fait sécession avec le soutien de
la Belgique et de Washington. Il y a été
assassiné, le 17 janvier 1961. « En
pleine guerre froide, l'ombre de la CIA
a plané sur l'opération », commente
Belga.
Les circonstances
de l'assassinat du premier chef de
gouvernement du Congo indépendant,
actuelle République démocratique du
Congo (RDC), n'ont jamais été éclaircies
et son corps n'a jamais été retrouvé.
Une commission
d'enquête parlementaire belge a été en
mai 2000 "chargée de déterminer les
circonstances exactes de l'assassinat de
Patrice Lumumba et l'implication
éventuelle des responsables politiques
belges", après la parution d'un livre
accusant Bruxelles de porter "la plus
grande responsabilité" dans cet
assassinat. Celui-ci avait jusqu'alors
été présenté comme le fruit de querelles
inter-congolaises (sic).
En 2001 cette commission d'enquête
parlementaire belge a conclu à la
"responsabilité morale" de la Belgique
qui a présenté ses excuses (sic) au
Congo.
Les enquêtes de
divers historiens et journalistes ont
identifié les exécuteurs – membres de la
Sûreté, la police politique belge – et
mis en cause directement l’entourage
direct du roi Baudouin, personnage
réactionnaire (*) lié aux franges les
plus extrémistes de l’Eglise catholique
(**). Et dont la propagandastaffel
belgicaine a voulu faire un saint.
LUMUMBA HEROS
PAN-AFRICAIN
Patrice Lumumba, le
"père de l'indépendance congolaise", a
été la figure emblématique des
indépendances africaines par son
nationalisme intransigeant.
Né en 1925 dans le Kasaï (centre),
Patrice Lumumba, fonde en 1958 le
Mouvement national congolais (MNC), à
son retour de la conférence panafricaine
d'Accra. Il se prononce pour un Congo
unitaire et apparaît comme le dirigeant
le plus radical du mouvement
d'indépendance.
Il fait partie de
la délégation qui remet en 1958 à
l'autorité coloniale une motion
réclamant l'indépendance du Congo belge
et participe en janvier-février 1960 à
la "table ronde" de Bruxelles, qui fixe
la date de l'indépendance. Après la
victoire de son parti aux élections, il
devient président du Conseil juste avant
la proclamation de l'indépendance, le 30
juin 1960, alors que Joseph Kasavubu,
son rival, l’homme des milieux
d’affaires belgo-flamands, accède à la
présidence de la République.
Mais il ne restera
que deux mois à la tête du premier
gouvernement du Congo. Très rapidement
le pays sombre dans le chaos. Dès le 5
juillet, une mutinerie éclate au sein
des troupes congolaises de la Force
publique à encadrement belge. Le 11, la
riche province minière du Katanga (sud)
fait sécession sous la conduite de Moïse
Tschombé et avec l'appui des puissances
coloniales et des Etats-Unis. Le 16
août, suivant l'exemple du Katanga, le
sud-Kasaï voisin proclame un Etat
autonome et Lumumba ordonne une
offensive militaire contre la capitale
de la province, qui lui aliène le
soutien d'une partie de la population.
Entre-temps,
Lumumba avait rompu avec Bruxelles,
qu'il tenait pour responsable de la
sécession katangaise, et demandé
l'intervention de l'ONU. Le Conseil de
sécurité demande à la Belgique de
retirer ses troupes et autorise l'envoi
de casques bleus. Ceux-ci arrivent
massivement au Congo à la mi-juillet,
mais l'ONU, habilement manipulée par les
USA, refuse de laisser sa force de paix
appuyer les forces gouvernementales.
L'opération militaire, en pleine guerre
froide, était motivée, comme nous
l’avons vu, notamment par le souci des
Occidentaux d'empêcher à tout prix
l'ex-Congo belge de tomber dans le giron
soviétique.
Le 5 septembre,
Patrice Lumumba, jugé pro-soviétique,
est révoqué par le président Kasavubu.
Celui-ci est destitué à son tour par son
Premier ministre. Le colonel
Joseph-Désiré Mobutu, chef d'état-major,
s'empare quelques jours plus tard du
pouvoir grâce à un premier putsch
militaire, soutenu par les USA et
Bruxelles.
Le 10 octobre,
Lumumba est encerclé dans sa résidence,
puis arrêté le 2 décembre par les
troupes du colonel Mobutu, alors qu'il
cherchait à rejoindre ses partisans qui
contrôlaient Stanleyville, actuelle
Kisangani (nord-est). Il est ramené dans
la capitale, puis transféré au Katanga,
à Elisabethville - aujourd'hui
Lubumbashi - où il est assassiné avec
deux de ses collaborateurs, après avoir
été sauvagement torturé. Leur mort ne
sera annoncée que le 13 février. Selon
la version officielle, il aurait été
« tué lors d'une tentative d'évasion,
sur ordre des dirigeants de la province
sécessionniste du Katanga ».
Après avoir pris le
pouvoir en 1965 à la faveur d'un coup
d'Etat, Mobutu osa sans vergogne élever
le "père de l'indépendance" congolaise
au rang de "héros national". Il est
resté le symbole du nationalisme,
provoquant dans le pays de nombreuses
vocations politiques qui se réclament de
lui. Le Tiers-Monde le vénéra comme un
martyr.
LM
(*) Pour situer
politiquement la famille des
Saxe-Cobourg-Gotha, précisons que le
père de Baudouin et d’Albert, le roi
Léopold III était partisan dans les
Années 30 et jusqu’en 1944 d’une
réorganisation autoritaire et fascisante
de la Belgique. Il sera même invité à
Bertesgaden chez Hitler, auquel il serra
la main, à l’instar de Pétain (*).
La famille de Fabiola de Mora y Aragón
était proche du Dictateur espagnol
Franco et son frère Jaime de Mora y
Aragón un ami et un associé du chef
fasciste belge Léon Degrelle, un autre
catholique de choc, réfugié chez Franco
après 1945, sans que la Belgique cherche
vraiment à le faire extrader.
Le père de l’actuelle reine Paola Ruffo
di Calabria était, lui, sénateur et
dirigeant important du Parti fasciste
italien sous Mussolini.
Lire, notamment,
sur Léopold III :
Jean Stengers, AUX ORIGINES DE LA
QUESTION ROYALE. LEOPOLD III ET LE
GOUVERNEMENT. LES DEUX POLITIQUES BELGES
DE 1940, Editions Duculot,
Paris-Gembloux, 1980.
(**) Les
Saxe-Cobourg-Gotha sont
aujourd’hui étroitement liés au «
Renouveau charismatique », un courant
sectaire ultra-réactionnaire de l’Eglise
catholique, dont feu le roi Baudoin
était un membre influent, et auquels
appartiennent aussi la reine Fabiola,
épouse espagnole de Baudouin, l’actuel
roi Albert II, la reine actuelle Paola,
l’héritier du trône Philippe et son
épouse.
Idéologiquement, le « Renouveau
charismatique » - dont les membres sont
qualifiés par des observateurs
universitaires comme des « Naufragés de
l'Esprit » - est au sein de l’Eglise
catholique le jumeau idéologique du
courant pentecôtiste aux USA, qui a
fourni sa base militante d’ultra-droite
à Bush en 2000 et 2004, celle des
Neocons yankee …
La population ignore aussi l’implication
de la monarchie belgicaine dans le
dossier du génocide ruandais, certains
dirigeants génocidaires ruandais faisant
aussi partie du « Renouveau
charismatique ».
Lire pour plus
d’information :
* Le Pentecôtisme, contours et paradoxes
d'un protestantisme émotionnel, in
ARCHIVES DES SCIENCES SOCIALES DE
RELIGION, janvier-mars 1999.
* Thierry Baffoy, Antoine Delestre et
Jean-Paul Sauzet, LES NAUFRAGES DE
L'ESPRIT, DES SECTES DANS L'ÉGLISE
CATHOLIQUE, Seuil, mai 1996. * Henri Madelin, rédacteur en chef de la
revue ÉTUDES, Des sectes dans l'Église
catholique , Un dangereux désir de ré-anchanter
le monde, in LE MONDE DIPLOMATIQUE, août
1996
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