Syrie
Le niet souverain
de Damas à Washington, Londres, Paris,
Doha...
Louis
Denghien
Damas
considère que les bérets bleus, garants
de la neutralité de l'ONU, ne sauraient
se recruter parmi des nations en état de
belligérance (diplomatique) contre la
Syrie
Mercredi 25 avril 2012
La (bonne) nouvelle vient
d’une des principale intéressées, la
représentante américaine à l’ONU Susan
Rice : la Syrie refusera la présence sur
son sol d’observateurs originaires des
pays associés à l’imposture des «
Amis de la
Syrie« . Autrement dit, pour nous
en tenir aux « vedettes », des
Américains; des Britanniques, des
Français, des Turcs et,
of course,
des Qataris et des Séoudiens. Miss Rice
tenait cette précision de M. Hervé
Ladsous, secrétaire général adjoint aux
opérations de maintien de la paix de
l’ONU. Lequel Ladsous le tenait,
évidemment, du gouvernement syrien.
Les
bérets bleus transformés par l’OSDH en «
appâts » du pouvoir
Plus précisément, les gens
de l’ONU ont indiqué que le gouvernement
de Damas refuserait «
au moins
un observateur » en raison de sa
nationalité, et, dans la foulée, avait
averti qu’il n’accepterait aucun membre
de la mission onusienne issu d’un des
soi disant « Amis de la Syrie ». Susan
Rice a précisé qu’Hervé Ladsous avait
réagi à cette restriction syrienne en
disant qu’elle était «
totalement
inacceptable » du point de vue de
l’ONU. Et Susan Rice a abondé dans le
même sens. On sait que les Russes ont
proposé de participer au contingent
onusien, et que les Chinois n’excluent
pas de le faire. Maintenant, si les
observateurs se recrutent uniquement
chez les nations neutres ou favorables
peu ou prou à Damas, la tension sera
vive entre ceux-ci et les plus radicaux
des opposants. Mais,
et on nous permettra de penser que c’est
bon signe, le gouvernement syrien se
sent assez fort pour dicter ses
conditions à Annan et l’ONU. En défiant
ses ennemis les plus féroces.
Hier, Kofi Annan a plaidé
une nouvelle fois pour le déploiement
rapide de ses 300 bérets bleus, dont
seulement 15 – 11 seulement selon une
autre source – sont à pied d’oeuvre pour
le moment, qui à Damas, qui à Homs
(deux), qui à Hama (deux). Les
inévitables militants de l’opposition
viennent, à leur propos, d’entonner un
nouveau refrain, repris aussitôt à
l’unisson par la presse française, Monde
en tête : les forces gouvernementales
tireraient à vue sur les civils ayant
parlé aux, ou tentant d’approcher les
observateurs de l’ONU, et l’OSDH, jamais
en peine de bilans « signifiants »,
affirme que neuf militants de
l’opposition ont été exécutés lundi à
Hama, au lendemain de leur rencontre
avec les bérets bleus.
On appréciera la vraisemblance du
scénario, qui va vraiment obliger les
soldats et les miliciens de Bachar à un
sacré travail, vu le nombre de gens que
les observateurs vont rencontrer à
travers le pays ! En tous cas,
les militaires n’ont pas (encore) abattu
Tlass, un des chefs terroristes de Bab
Amr, qui s’est promené assez longtemps
dans un quartier de Homs avec les
observateurs en question…
Kofi Annan, à l’appui de sa
requête, a fait valoir qu’il avait suffi
de l’arrivée d’ «
un très
petit nombre » de ces bérets bleus
en Syrie pour que la violence «
diminue de
manière significative« . C’est au
moins vrai, pour la journée de mardi,
mais pour le reste on ne peut pas dire
que les groupes armés aient « levé le
pied » depuis le 12 avril. Mais,
rituellement, M. Annan – qui ne doit
rien ignorer du niveau de violence
assuré par l’ASL et les électrons libres
salafistes – préfère s’inquiéter à haute
voix de l’entrée des soldats syriens
dans Hama.
Sinon, Susan Rice a précisé
que, toujours selon M. Ladsous, les
observateurs seraient au nombre d’une
centaine d’ici un mois en Syrie. Et
trente au 30 avril. Et puis l’on reparle
du général norvégien Mood comme chef de
la mission. Après sa visite à Damas le
général avait, après une escale
politique à Genève, regagné son pays, et
la presse occidentale, prompte à
annoncer l’échec de la mission Annan,
avait conclu que Mood ne voulait pas
assumer cette direction. Apparemment,
c’était une « extrapolation »
(contentons-nous de ce mot) de plus de
la part de nos chers confrères…
On vent dépingler
Le Monde
pour ses parti-pris et sa malveillance.
Tout de même, dans son édito du 24 avril
où il accuse, après l’OSDH, le
gouvernement d’avoir perpétré un
massacre d’opposants « pour l’exemple »
à Hama, Le
Monde donc reconnait qu’ »une
partie au moins des combattants (de
l’opposition)
sont
opposés au principe du cessez-le-feu et
concourent à son échec« . Et
Le Monde
se sent obligé de rappeler que 70
soldats «
réguliers » ont été tués depuis le
12 avril, en s’appuyant d’ailleurs sur
une estimation OSDH. C’est la première
fois à notre connaissance qu’un grand
média consacre quelques lignes à ce fait
majeur : l’opposition armée ne respecte
pas la trêve. Et même
Le Monde
dit le pourquoi de cette attitude :
l’ASL – ou une partie d’entre elle –
espère ainsi, par cette escalade de la
violence, rendre enfin possible
l’intervention militaire étrangère dont
rêvent tout haut les chefs du CNS et de
l’ASL. Il aura fallu
en lire des articles, des blogs et des
éditos du
Monde.fr pour tomber enfin sur
cette vérité « fondatrice » !
Publié le 26 avril
2012 avec l'aimable autorisation d'Info
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