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Al Manar
Londres dans le collimateur, accusée
d'être derrière les violences
Leila Mazboudi
Photo Al Manar
Dimanche 21 juin 2009
Que l'histoire se répète, c'est ce
que les dirigeants iraniens semblent appréhender le plus, depuis
l'éclatement du mouvement de contestation contre la réélection
du président Mahmoud Ahmadinejad. Et c'est surtout la grande
Bretagne qui se trouve le plus dans leur collimateur, soupçonné
d'avoir repris, comme dans le passé, son rôle perturbateur en
Iran, et d'être derrière les violences qui ont éclaté dans les
rues de Téhéran.
Le premier à avoir tiré la sonnette d'alarme contre Londres a
été le numéro un, le guide suprême Sayed Ali Khamenei: " Les
diplomates de plusieurs pays occidentaux qui nous parlaient
jusqu'ici avec un langage diplomatique ont montré leur vrai
visage, en premier lieu le gouvernement britannique", avait-il
clamé, dans son discours de vendredi sur le scrutin
présidentiel iranien, alors que la foule criait "A bas la
Grande-Bretagne".
Ce dimanche, le président élu, Mahmoud Ahmadinejad a lui aussi
évoqué l'ingérence britannique et américaine: "Ce n'est pas en
tenant des propos hâtifs que vous entrerez dans le cercle des
amis de la nation iranienne. Pour cette raison, je vous demande
de cesser vos ingérences." a-t-il écrit sur son site internet.
Auparavant, le ministre iranien des Affaires étrangères,
Manouchehr Mottaki, avait été plus loin, accusant Londres
d'avoir comploté contre le scrutin présidentiel. Lors d'une
rencontre avec des diplomates, cité par la chaîne satellitaire
anglophone "Press TV", il a signalé que " cela faisait deux
années que Londres se préparait à torpiller le scrutin
présidentiel iranien" : "Nous avons observé un afflux (de
Grande-Bretagne) avant les élections", a-t-il avancé, évoquant
la présence d'"+éléments+ liés aux services secrets
britanniques".
La Grande-Bretagne "voulait que personne n'aille voter", a-t-il
ajouté, "c'était la ligne des médias britanniques", a-t-il
ajouté.
En effet, ces médias ont dès les premières heures, et sans
preuve, adopté le point de vue des perdants des présidentielles,
contestant l'exactitude des chiffres officiels et les ont
relayés à la hâte. Depuis, se révèle au grand jour l'ampleur de
l'ingérence britannique, qui ne se limite pas au relai
médiatique.
Un rôle présupposé lui a été également perçu chez "les fauteurs
de troubles" dans les récentes manifestations, généralement des
membres de "l'Organisation des Moudjahidines du peuple" bannie
en Iran, arrêtés par les services de renseignements iraniens.
Selon le ministère en question, ils ont avoué avoir été
entraînés par les soldats britanniques stationnés en Irak.
Durant les deux dernières années, plusieurs réseaux terroristes
avec pour mission de susciter les troubles en Iran avaient été
démantelés, dans plusieurs provinces iraniennes, en l'occurrence
dans la province arabe d'Al-Ahwaz, et celle turcomane du
Baloutchistan.
Ils ont avoué eux aussi avoir des liens avec les Britanniques.
L'aversion de Londres à l'encontre de Téhéran n'est un secret
pour personne, depuis la victoire de la révolution de l'Imam
Khomeiny qui est parvenu à détrôner un des alliés pro-occidental
le plus proche de Londres (et de Washington aussi).
Vu l'histoire d'ingérence et de complots planifiés par les
différents "gouvernements de sa majesté" dans cette région comme
partout dans le monde, les accusation iraniennes à l'encontre de
l'ex-empire du Soleil Levant , sont certes plus plausibles que
les démentis du secrétaire britannique au Foreign office, David
Miliband, selon lequel "Le Royaume-Uni est catégorique sur le
fait qu'il revient au peuple iranien de choisir son
gouvernement, et aux autorités iraniennes de garantir
l'impartialité des résultats (de l'élection présidentielle) et
la protection de leurs concitoyens".
En 1953, c'est bien le Royaume uni qui a poussé les Etats unis à
renverser le gouvernement iranien populaire de Mossadegh. Il
avait pris la décision de nationaliser le secteur pétrolier
iranien. Ahmadineajd a osé beaucoup plus.
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