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Al Manar
Assarta reconnait « les erreurs » de la
Finul, coordination avec l'armée d'abord
Leila Mazboudi

Photo: Al-Manar TV
Samedi 10 juillet 2010
Le commandant en chef de la Finul
Alberto Assarta a reconnu que « des erreurs et des malentendus »
étaient derrières les incidents qui ont éclaté dans certaines
localités du sud du Liban entre les soldats du contingent
français et les villageois libanais.
Ces derniers s’étaient offusqués de voir les soldats français de
la Finul, déployés dans les ruelles des villages, entre les
maisons, exerçant des manœuvres intitulées « comment
empêcher des tirs de roquettes du Liban contre Israël ». De
surcroit, ils œuvraient sans la participation de l’armée
libanaise, et à son insu.
A l’issue d’une rencontre à laquelle ont également participé des
responsables de l’armée libanaise, des notables et des maires de
villages et de localités sudistes, le général espagnol y a pris
connaissance des complaintes et des inquiétudes des habitants.
Soulignant l’importance de renforcer la coordination de la
Finul avec l’armée libanaise et les mairies aussi, il s’est
engagé à ce que les activités de la force onusienne ne soient
plus effectuées à l’intérieur des villages, signalant avoir
demandé aux soldats onusiens de ne plus photographier les
maisons, ni exécuter des manœuvres nuptiales à l’aide de chars.
Pour sa part, le cabinet ministériel libanais réuni jeudi soir a
renouvelé son attachement à la consolidation de la coordination
entre l’armée et la Finul, et à l’application de la 1701 dans
son intégralité, en appelant la communauté internationale en
faveur de son application et de la mise à terme de toutes les
violations israéliennes de la souveraineté libanaise
Commentant les incidents au sud-Liban, le gouvernement libanais
a exprimé sa déploration insistant sur la nécessite d’entretenir
des relations étroites entre les soldats de la Finul et ces
habitants, comme cela fut le cas depuis des décennies .
Avant la tenue de la réunion ministérielle, le président
libanais Miche Sleïmane qui avait critiqué ces manœuvres, car «
elles devraient se tenir loin des quartiers résidentiels »
s’était félicité de la rencontre qui avait été organisée durant
la journée de jeudi au sud entre le commandant en chef de la
Finul, l’armée libanaise et les habitants.
Selon le texte de la déclaration, le Conseil des ministres a
insisté sur le rôle rempli par les forces de la Finul, « en
vertu de la résolution 1701 et dans le cadre des règles
convenues, et ce dans l'intérêt du Liban, de sa souveraineté et
de sa stabilité ».
Selon le quotidien libanais francophone l’Orient le jour, durant
la réunion ministérielle, le chef du gouvernement Saad Hariri
avait expliqué que ces manœuvres sur le territoire libanais
intitulées « comment empêcher des tirs de roquettes du
Liban en Israël » devaient être suivies par d’autres manœuvres
intitulées « comment empêcher Israël d’envahir le Liban ».
Ce à quoi le ministre d’état du Hezbollah, Mohammad Fneich avait
répliqué en demandant : « pourquoi la Finul n'avait pas commencé
par la deuxième manœuvre pour rassurer tout le monde concernant
son éventuelle partialité en faveur d'Israël ?? ».
Fneich a également pris la défense des habitants qui selon lui
ont eu une réaction très naturelle, lorsqu’ils ont vu que la
Finul dépassait les limites de sa mission. Selon lui ce qui
s’est passé est d’autant plus préoccupant que des voix se sont
dépêchés pour profiter de l’incident et en incomber la
responsabilité aux habitants et à la résistance : « est-ce
nous qui avons dit à la Finul de ne pas coordonner avec l’armée,
ou d »exécuter ses exercices sans son approbation » s’est-il
demandé, assurant toutefois que « la 1701 est clair, il
n’y aura pas de changements des règles d’engagement ».
Dans la soirée de jeudi, l’envoyé du secrétaire général des
Nations Unies Michael Williams s’était rendu auprès du
responsable des relations internationales du Hezbollah Ammar
Moussaoui. Les deux hommes ont convenu de la nécessité de
coordonner toutes les activités entre la Finul et l’armée
libanaise.
S’exprimant à l’issue de la rencontre Williams a assuré que ces
incidents ne se répèteront jamais plus. Alors que Moussaoui a
estimé que l’armée libanaise est l’unique référence avec
laquelle il faut coordonner.
Ce à quoi avait convenu le ministre de la défense libanais Elias
ElMurr durant sa rencontre avec Williams, et selon lequel toutes
les missions de la Finul devraient être escortées par l’armée
libanaise, « car c’est sa terre, et c’est lui qui devrait
la défendre, et c’est à lui qu’incombe la responsablité de
protéger ses citoyens ».
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Publié le 10 juillet 2010
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