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Al Manar
Cargaison d'armes au Hezbollah:
la manipulation israélienne déchiffrée
Leila Mazboudi
Photo Al Manar
Samedi 7 novembre 2009
C'est en voulant en faire de trop,
que l'administration israélienne s'est plantée sur l'affaire de
l'interception d'une cargaison d'armes destinées au Hezbollah.
Ayant été surexploitée
politiquement, elle est perçue comme étant une manipulation
médiatique, qui avait pour but de contrer, ou de peser sur le
vote de l'Assemblée générale des nations Unies en faveur du
rapport Goldstone contre ses crimes de guerres dans la bande de
Gaza.
La presse israélienne n'a pas manqué
de le constater: l'information n'a pas été médiatisée comme elle
aurait dû l'être.
"Nous ne devons pas beaucoup nous
surmener. L'affaire du bateau n'a pas beaucoup suscité l'intérêt
du monde. Nous avons certes observé une présence médiatique
importante sur le lieu de l'évènement, mais les médias n'ont pas
beaucoup publié cette information" a constaté Yoav Limor, le
chroniqueur militaire de la dixième chaine de télévision
israélienne.
Parlant de déception, le Yédiot
Aharonot a constaté que cette information n'a pas eu l'effet de
choc qu'elle aurait du avoir. Le journal israélien a même
constaté que certains médias importants l'ont boudé, à l'instar
des journaux britanniques "The Daily Telegraph " et " The
Gardian"; alors que d'autres l'ont marginalisé, ne lui accordant
qu'une place de côté, à l'instar du Washington Post et du New
York Times américains.
Sur internet, les papiers de démenti
du Hezbollah dans l'implication dans cette affaire ont été
beaucoup plus consultés que ceux de l'interception de la
cargaison d'armes: 200 contre 100, énumère le journal.
Au Liban, en plus de l'exploitation
médiatique de l'affaire, c'est la rapidité avec laquelle
l'équipage polonais du bateau allemand Francop a été libéré qui
a mis la puce à l'oreille de certains observateurs. S'étonnant
que les autorités israéliennes n'aient pas pressenti le besoin
de les soumettre à l'interrogatoire.
En revanche, ce sont les services de
renseignements de l'armée libanaise qui l'ont fait lorsque le
bateau a accosté dans le port de Beyrouth au lendemain de la
découverte présumée de la cargaison d'armes.
Cette négligence a fait planer le
doute que cet équipage était de mèche avec l'entité sioniste,
pour fabriquer cette affaire de toute pièce.
(Dans le cas du bateau russe Arctic
Sea, soupçonné par Israël d'avoir transporté le fameux système
de défense anti aérien S300 à l'Iran, et piraté par lui,
l'équipage avait été gardé aussi bien par les Israéliens que
par les Russes eux-mêmes pendant plus d'un mois).
D'autres observateurs, en
l'occurrence au journal d'AsSafir, se sont penchés sur le
parcours du Francop, publié sur Internet par la société
d'assurance Loyds.
Celle-ci assure que le bateau
travaille en Méditerranée depuis six mois, et que son parcours
depuis la mi-septembre s'est limité à des navettes entre les
ports de Doumiat en Égypte, de Limassol à Chypre et celui de
Beyrouth où il ne jetait l'ancre que pendant quelques heures.
Khodor Taleb du journal, s'étonne
que le parcours du bateau ne soit plus du tout précisé à partir
du 27 octobre et jusqu'au 4 novembre, date à laquelle, l'entité
sioniste a annoncé avoir intercepté la cargaison d'armements
après être sortie du port égyptien de Doumiat. (Huit jours après
avoir quitté le port de Limassol vers une destination
inconnue).
Sachant que ces huit jours ne sont
pas suffisants au bateau en question pour joindre le port
iranien de Bandar Abbas situé au Golfe, pour y charger la
cargaison estimée à plusieurs dizaines de tonnes, et puis
retourner en Méditerranée. De plus en plus de chroniqueurs
soupçonnent l'Égypte qui a observé un silence de mort sur
l'affaire.
D'autres observateurs ont constaté
que les inscriptions marquées sur ces armements exposés par la
marine israélienne étaient en anglais. Alors qu'elles devraient
être en chinois, russe, ou nord-coréen, pays d'où proviennent
généralement les armements iraniens, outre ceux fabriqués en
Iran. Au lendemain de la guerre 2006, les responsables
israéliens s'étaient plaints auprès des responsables chinois et
russes que l'armement du Hezbollah provenait de chez eux,
montrant à l'appui les lettres de leurs langues.
La corde du mensonge est courte,
cite l'adage arabe lequel convient à la stratégie médiatique
sioniste qui n'arrive plus à persuader que ceux qui gardent les
yeux fermés.
Droits d'auteur© 2006 Al-Manar. Tous droits Droits réservés
Publié le 7 novembre 2009
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