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Al Manar
Négociations directes :
un état palestinien sans Quds, ni Aqsa,
ni..., ni...
Leila Mazboudi
Mercredi 1er septembre 2010
L’image de ce devrait être le
présumé état palestinien selon la vision israélienne se dessine
de plus en plus, au fils des conditions israéliennes lancées
depuis l’annonce des négociations directes avec l’Autorité
palestinienne.
Ce sera tout d’abord un état sans Quds comme capitale, et sans
la mosquée d’AlAqsa.
Selon le ministre de la guerre israélien Ehud Barak, seules
« les banlieues arabes de la ville sainte reviendraient à l’état
palestinien ». Alors que la résolution de partition de la
Palestine 242 accordait aux Palestiniens la totalité de l’est de
la ville sainte.
Seront donc usurpés aux Palestiniens les 12 quartiers confisqués
ces dernières années, et dans lesquels se sont déjà installés
quelques 200.000 colons, sans compter Jérusalem de l’ouest,
occupée depuis 1948.
Ni la vieille ville, ni les lieux saints, dont la mosquée d’AlAqsa,
ne reviendront à l’état palestinien.
Selon Barak « un régime spécial et des mesures spéciales seront
appliqués sur la vieille ville, la ville de David et le Mont des
oliviers » (l’équivalent sioniste du quartier palestinien de
Salwane), sans en préciser la nature. Il faut également
s’attendre à leur usurpation.
Le prochain état palestinien sera sur une partie de la
Cisjordanie, contrairement aux résolutions onusiennes. « Seules
les colonies sauvages et isolées seront restituées » continue
Barak. Ce qui équivaut à dire que les territoires sur lesquels
des colonies ont été édifiées pour quelque 400.000 colons seront
également usurpés.
Et puis, s’agissant du retour des réfugiés palestiniens aux
territoires de 1948, toute le monde sait d’ors et déjà que leur
droit dicté pas la résolution onusienne 181 a depuis longtemps
été dénigré : « il faudrait leur trouver une solution,
soit ils reviennent à l’état palestinien, soit ils sont intégrés
dans d’autres sociétés, avec une aide internationale » affirme
Barak. Cette vision rejoint l’insistance israélienne, dont celle
du premier ministre Benjamin Netanyahou sur la nature juive de
l’entité sioniste, qui exclut en conséquence ce retour qui peut
modifier la donne démographique.
Concernant toujours ce point, force est de constater que
l’entité sioniste se désiste d’assumer la responsabilité de
payer à ces réfugiés les indemnisations qui leur sont dues, en
contrepartie de leur biens abandonnés et usurpés par les colons
sionistes.
Depuis un certain temps, il est beaucoup question d’un troc
entre ces droits et « une compensation pour le biens des
juifs arabes laissés dans les pays arabes, après leur fuite vers
« Israël ». Sachant que la plupart de ces biens avaient été
vendus avant le départ de leurs propriétaires juifs.
En plus de toutes ces usurpations, l’état palestinien sera
démilitarisé, soumis à des mesures sécuritaires draconiennes,
pour éviter selon Barak à « la Cisjordanie un sort
similaire à celui du Liban et de la Bande de Gaza après le
retrait israélien ». Juste « un état vivable politiquement
et économiquement » signale Barak, empruntant le terme à de
nombreux dirigeants occidentaux.
A noter que cette vision avait été suggérée lors des
négociations de Camp David en l’an 2000, à l’ancien chef de
l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat. Celui-ci l’avait
rejetée catégoriquement, arguant qu’elle bafoue les droits
légués aux Palestiniens par les résolutions onusiennes.
Dix après, la voilà de nouveau proposée à son successeur Mahmoud
Abbas qui n’a ni son intelligence, ni son obstination.
Sans jamais l’afficher ouvertement, les Israéliens ont œuvré de
concert avec certaines puissances occidentales, non sans
succès, pour rendre inopérantes ces résolutions. En créant des
faits accomplis sur le terrain. Mais ils ont toujours
besoin d’un renoncement officiel signé par les Palestiniens.
C’est à Abbas que cette mission serait conférée. Nombreux sont
les Palestiniens qui craignent qu’il ne soit disposé à le faire…
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Publié le 2 septembre 2010
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