Opinion
Cuba et les
objectifs du millénaire
Laura Becquer Paseiro
Lundi 14 octobre 2013
Quand l'engagement social est ce qui
compte le plus.
Laura Becquer Paseiro
Quand en l'an 2 000, l'ONU se traça des
objectifs pour engager les dirigeants
mondiaux à lutter pour un monde
meilleur, un petit archipel des Caraïbes
était déjà avantagé en la matière, grâce
à une Révolution qui, depuis le 1°
janvier 1959 a eu comme drapeau produire
le développement social.
Le fait que Cuba soit soumise depuis
plus de 5 décennies à une politique
hostile comme le blocus économique,
financier et commercial imposé par la
plus grande puissance de la planète, n'a
pas été un obstacle pour impulser des
politiques d'inclusion sociale dont le
centre a toujours été l'être humain.
La campagne anti-cubaine est tellement
énorme que certains voient avec
incrédulité le fait que la Plus Grande
des Antilles fait partie des pays qui
ont atteint la majorité de ce qu'on
appelle les Objectifs de Développement
du Millénaire (ODM) dont l'ONU attendait
l'accomplissement pour 2015.
Ce qui pourrait être qualifié d'utopie
par certains a toujours été une réalité
pour les Cubains. Les propositions des 8
ODM :
-
Eradiquer la pauvreté extrême et
la faim
-
Atteindre l'enseignement primaire
universel
-
Promouvoir l'égalité entre les
sexes et l'autonomie de la femme
-
Réduire la mortalité infantile,
-
Améliorer la santé des mères
-
Combattre le VIH/SIDA, le
paludisme et d'autres maladies
-
Garantir la soutenabilité du
milieu ambiant
-
Susciter une association mondiale
pour le développement
mettent en évidence que ceux-ci sont
des emblèmes des conquêtes que nous
avons faites pendant 54 ans.
Cuba est un des pays signataires de
la Déclaration du Millénaire et à
seulement 2 ans de la date fixée par
l'ONU, elle a accompli plusieurs ODM
complètement, selon le plus récent
Rapport National sur l'accomplissement
des Objectifs dans le pays.
A son tour, le rapport présenté par
Cuba le 1° mai comme faisant partie de
l'Examen Périodique Universel (EPU) du
Conseil des Droits de l'Homme des
Nations Unies indique que l'archipel se
situe parmi les 50 nations qui ont la
plus forte proportion de personnes âgées
de 60 ans ou plus (un peu plus de 18%),
comme résultat de la politique de
développement social et des Droits de
l'Homme dont jouissent ses citoyens,
avec une espérance de vie de 77,97 ans
en moyenne.
Le rapport signale qu'en 2012, le
taux de mortalité infantile a été de 4,6
pour 1 000 naissances vivantes, le plus
bas en Amérique Latine et la mortalité
maternelle de 21,5 pour 1 00 000, parmi
les plus bas au niveau international.
Dans le texte, on souligne que le pays a
approfondi la recherche de vaccins pour
le virus du choléra, de la dengue et du
VIH. Ainsi, il indique que ces dernières
années, le programme national contre le
SIDA a obtenu de nombreux succès, la
mortalité et les diagnostics tardifs ont
diminué, la survie des personnes sous
traitement a augmenté et la transmission
de la mère à l'enfant de la syphilis et
du VIH est toujours pratiquement
éliminée.
Cela est possible, de plus, à cause
de l'accès universel et gratuit à la
santé publique dont jouissent les
Cubains indépendamment des difficultés
financières et des insatisfactions
subjectives. De même, le Programme de
Vaccination garantit une des plus larges
couvertures d'immunisation dans le
monde, pour la prévention d'au moins 13
maladies.
Au sujet de la prise de pouvoir des
femmes, on constate que la nomination
des femmes à des charges publiques
avance et que pour la première fois,
deux femmes occupent des
vice-présidences du Conseil d'Etat
tandis qu'une troisième assume la
vice-présidence du Parlement. Les
députées occupent presque 49% des sièges
au parlement. Les Cubaines atteignent
42,4% des postes de direction et
dépassent les hommes en ce qui concerne
la force professionnelle et technique
(65,6%).
D'autre part, la rapport 2011 de
l'UNESCO reconnaît le haut niveau
d'éducation de la nation caribéenne et
la situe au 14° rang mondial dans son
Indice de Développement de l'Education
pour Tous.
De même, bien qu'avec ses limitations
économiques, l'archipel encourage la
solidarité internationale dans le
contexte de la coopération Sud-Sud. Le
pays met également l'accent sur la
soutenabilité du milieu ambiant, souvent
lésé par les indisciplines sociales.
Les chiffres parlent de tout ce que
nous avons atteint en ces années de
Révolution, en particulier si on tient
compte de la situation de Cuba avant
1959. Par exemple, la mortalité
infantile dépassait les 42 morts pour 1
000 naissances vivantes et l'espérance
de vie atteignait à peine 58 ans. Le
Bureau National des Statistiques
indique, de plus, que 57% de la
population était analphabète.
Malgré ces succès, Cuba travaille
pour accomplir le reste des objectifs
ainsi que pour améliorer les indicateurs
de ceux qui ont été atteints depuis
plusieurs années. Cependant, pour
d'autres pays du globe, 2015 est une
date lointaine. Actuellement, quelques
842 millions de personnes ont faim dans
le monde, selon un rapport du FAO, le
Fonds International de Développement
Agricole et du PMA. Au sujet de la
pauvreté, le scénario continue à être
alarmant avec 1 200 millions de
personnes qui vivent dans l'extrême
pauvreté dans le monde entier.
D'autre part, 774 millions de
personnes sont analphabètes. Si la
tendance se maintient, en 2015, il y
aura dans le monde 743 millions
d'adultes et 98 millions d'enfants
analphabètes, suggère l'UNESCO.
Dans ce scénario complexe émerge
l'exemple de Cuba, un pays soumis non
seulement à une guerre économique qui
lui a déjà coûté 1 billion 157 327
millions de dollars mais aussi l'objet
d'agressions terroristes et de campagnes
médiatiques qui manipulent la réalité
dans l'intention de la discréditer.
( « Granma » 8 octobre 2013
traduction Françoise Lopez)
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