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L'ExpressionDZ.COM
Un
tsunami de violence déferle sur l’Irak
Karim MOHSEN
Nouveaux
attentats sanglants, hier, dans la capitale irakienne où est
arrivé le premier renfort de 3200 soldats américains.
Quelques
jours après le meurtrier attentat contre l’université
Moustansiryah à Baghdad, qui a fait une centaine de victimes
parmi les étudiants et les enseignants, et plusieurs dizaines de
blessés, un double attentat à la voiture piégée a, de nouveau,
ensanglanté hier la capitale irakienne, tuant 74 personnes et en
blessant plus de 160 autres, dans un premier bilan du plus
meurtrier attentat de ce début de l’année. La flambée de
violence coïncide avec l’arrivée dans la capitale irakienne
des nouveaux renforts annoncés quelques jours plus tôt par le président
américain, George W.Bush. L’objectif de ces renforts, dont la
première des cinq brigades commence à se déployer à Baghdad,
est de sécuriser la capitale irakienne déstabilisée par la
guerre des milices, les méfaits des brigades de la mort et
l’incapacité des services de sécurité à contrôler une métropole
sur laquelle ils n’ont plus aucune prise. Même si la violence
est omniprésente ailleurs en Irak, c’est encore à Baghdad
qu’elle fait le plus de dégâts ou, selon le bilan établi par
l’ONU, plus de 16.800 personnes ont été tuées dans la
capitale irakienne en 2006. Le double attentat d’hier a eu lieu
dans le populeux quartier de Bab Al Charki, sur la rive est du
Tigre. Il est survenu en milieu de matinée (9h15 GMT) au moment où
deux voitures piégées ont explosé au milieu de la foule qui se
bousculait au marché aux puces de Haraj, faisant selon un premier
bilan établi par les services de sécurité et les centres de
santé, près de 80 morts et quelque 160 blessés. Ces attentats
meurtriers surviennent quelques jours après ceux commis à
Baghdad dont le plus sanglant a visé l’une des plus importantes
universités de Baghdad, l’université Moustansiryah avec la
mort de plus de 70 étudiants et plus de 200 autres blessés.
Cette flambée de violence n’a pas épargné l’armée américaine
dont 27 soldats ont été tués entre samedi et dimanche dans différentes
attaques et dans le crash d’un hélicoptère. Au lendemain de
cette journée sanglante, pour l’armée américaine, celle-ci a
annoncé l’arrivée dans la capitale irakienne de 3200 soldats
de la deuxième brigade de la 82e division aéroportée, laquelle
sera, selon le communiqué de l’armée américaine, «pleinement
opérationnelle d’ici au 1er février». Il s’agit de la
première des cinq brigades, comptant au total 17.500 soldats,
dont le président américain, George W.Bush, avait annoncé, le
11 janvier, l’envoi pour sécuriser Baghdad. 20.000 GI’s et
50.000 policiers et soldats irakiens opèrent, sans succès, dans
la grande métropole irakienne où vivent près de 7 millions
d’habitants. Depuis l’invasion de l’Irak en mars 2003, au
moins 3052 militaires américains et personnels assimilés sont
morts dans ce pays, selon un décompte établi à partir des
chiffres du Pentagone.
La capitale irakienne pose aujourd’hui problème à l’autorité
irakienne, impuissante à faire face à ce déferlement de
violence, et aux forces d’occupation américaines incapables de
maîtriser une situation qui leur échappe de plus en plus, en dépit
des renforts envoyés ces derniers mois en Irak. De fait, la
situation en Irak partage aujourd’hui l’opinion publique américaine
dont une majorité ne soutient plus l’aventurisme de
l’administration Bush, avec comme retombée, la perte par les républicains
de leur suprématie au Congrès. Avec la nouvelle donne politique
aux Etats-Unis, on reparle du retrait graduel des forces américaines
en Irak, d’aucuns évoquant même l’éventualité de la mise
en place d’un calendrier pour ce faire, laissant entendre
qu’un retrait des forces américaines en Irak pourrait être
possible dès la fin de l’été prochain. Ces informations ont
fait réagir le président Bush qui a démenti, hier, qu’un
calendrier soit établi indiquant au quotidien USA Today «Dans
ce gouvernement, nous n’établissons pas de calendrier parce
qu’un ennemi ajustera sa tactique en fonction de ce qu’il perçoit
être l’action des Etats-Unis». Toutefois, il faut noter
que ces «allégations» viennent du commandant américain
en Irak, le général George Casey, selon lequel les renforts
actuellement en cours de déploiement dans le pays pourraient
commencer à quitter l’Irak vers la fin de l’été. Or, tout
en réfutant une telle possibilité, le président George W.Bush a
même estimé que les forces américaines seront, sans doute,
encore présentes en Irak, au lendemain du 20 janvier 2009, qui
est la fin de son deuxième mandat et de sa magistrature à la tête
des Etats-Unis. A la question de savoir si l’Irak constituera
une difficulté pour son successeur, M.Bush a fait remarquer que
«cela va être un long combat». L’allocution sur l’état
de l’Union que doit prononcer aujourd’hui, George W.Bush à la
Maison-Blanche, à partir du bureau Ovale, est perçue par les
observateurs comme étant, d’ores et déjà, un discours
d’adieu au moment où la campagne pour la présidentielle de
2008 est entrée dans une phase de présélection des candidats
pour le rendez-vous du 7 novembre 2008.
Publié
avec l'aimable autorisation de l'Expression
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