The Jerusalem Post
Un
diplomate britannique met en cause la nomination de (deux) juifs
au Panel sur l'Irak (qui en comporte… cinq !)
Jonny Paul
Des
manifestants anti-guerre appartenant au mouvement
‘Stop the War’, portant des masques de Brown, Bush et Blair,
posent pour les photographes devant le centre de conférences où
l’enquête sur la guerre en Irak est en cours,
dans
le centre de Londres. [Photo Associated Press].
on Jerusalem Post.com, 25 novembre 2009
http://www.jpost.com/servlet/Satellite?...
Un
diplomate britannique critique la nomination de deux
universitaires juifs en vue au Panel d’Enquête sur
l’Intervention en Irak du Royaume-Uni, affirmant que cela risque
de fausser l’équilibre nécessaire à l’enquête.
Sir Oliver Miles, ancien ambassadeur
britannique en Libye, a déclaré au journal The Independent il y
a quelques jours de cela que la nomination de Sir Martin
Gilbert, historien de l’Holocauste réputé et biographe de
Winston Churchill, et de Sir Lawrence Freedman, professeur de
polémologie et vice-doyen du King’s College de Londres, pourrait
être considérée comme un « bon argument » susceptible d’être
utilisé afin de qualifier cette enquête d’ « opération de
blanchiment ».
M. Miles a indiqué que les deux
universitaires en question sont juifs et que Gilbert est un
sioniste zélé. Il a aussi mentionné que les deux sont des
partisans affichés de l’ancien Premier ministre Tony Blair, qui
ont soutenu à fond la guerre en Irak.
« De tels faits ne sont généralement pas
mentionnés par les médias consensuels britanniques et
américains, mais le Jewish Chronicle et les médias israéliens
n’ont pas de telles inhibitions, et les médias arabes, tant à
Londres qu’au Moyen-Orient, n’ont pas grand-chose à leur
envier », a-t-il déclaré à ce journal.
« Il est regrettable que si d’aventure
l’enquête devait être accusée d’être une opération de
blanchissage (je devrais dire : quand elle le sera), ses
détracteurs disposent de munitions aussi pratiques », a-t-il
ajouté. « La composition de la commission d’enquête (le Panel)
doit non seulement être équilibrée : elle doit être perçue comme
telle ».
L’ancien ambassadeur a également indiqué
que le fait qu’il y ait deux historiens dans une commission
d’enquête de cinq membres paraissait « beaucoup », et il a
également douté des compétences des deux universitaires juifs.
« En décembre 2004, Sir Martin, tout en
faisant observer que la « guerre contre le terrorisme » n’était
pas une de ces guerres du tiers-monde, a écrit que Bush et Blair
« pourraient fort bien, avec le temps et avec l’ouverture des
archives, rejoindre les rangs des Roosevelts et autres
Churchills » - un avis extravagant, qui aurait dû,
manifestement, le faire écarter de toute nomination à ce Panel.
Sir Lawrence est, quant à lui, l’architecte notoire de la
« doctrine Blair » d’interventionnisme humanitaire, qui fut
invoquée au Kosovo et en Afghanistan, et pas seulement en
Irak », a ajouté M. Miles.
Un porte-parole du comité d’enquête nous a
déclaré (Jerusalem Post) mardi que cela n’était « pas un
‘sujet’ », en se refusant, par conséquent, à tout commentaire.
L’enquête, qui a débuté mardi, a été diligentée par le
gouvernement britannique. Elle devrait durer plusieurs mois, la
publication de ses conclusions étant attendue au cours de l’été
2010. L’enquête passera au crible toute la période s’étendant de
2001 à 2009 afin de repérer quelles sont les leçons susceptibles
d’être retirées du conflit irakien.
Jonny Paul, correspondant du JP à Londres.
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