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Qui a éteint les
lumières à Gaza cette fois ?
Vendredi 24 février 2012
IRIB-Même si Gaza est une bande côtière,
c'est un mois de février froid et
humide, et les coupures de courant
durent en moyenne 12 heures par jour,
depuis que la centrale électrique de
Gaza a fermé mardi 14 février par manque
de carburant.
Les réserves de fuel pour les
générateurs, même dans les hôpitaux,
sont faibles, la distribution d'eau et
le pompage des eaux usées sont
perturbées. La raison immédiate de la
crise ? Au début du mois, des
responsables de la sécurité égyptiennes
ont commencé à intercepter les
livraisons de fuel qui partaient vers
les tunnels entre Gaza et l'Egypte,
réduisant l'approvisionnement d'un tiers
de ses niveaux précédents.
Qui a éteint les lumières à Gaza
cette fois ?
18 février 2012, des Palestiniens
participent à un rassemblement devant le
terminal frontalier de Rafah pour
demander à l'Egypte de fournir de
l'électricité et du diésel à la Bande de
Gaza
La raison historique ? Les
restrictions israéliennes sur
l'approvisionnement en fuel par les
points frontaliers terrestres, imposées
en 2007, ont provoqué de graves pénuries
et finalement détourné les livraisons
par les tunnels avec l'Egypte, un
arrangement officieux qui laisse les
habitants de Gaza vulnérables aux
ruptures d'approvisionnement.
De plus, la scission de gouvernance
entre le Fatah et le Hamas a apparemment
freiné la motivation à travailler
ensemble pour une reprise de l'achat de
carburant beaucoup plus cher en
provenance d'Israël.
Une rapide histoire des pannes
d'électricité à Gaza
En juin 2006, suite à la capture du
soldat israélien Gilad Shalit par des
militants à Gaza, Israël a bombardé la
centrale électrique, détruit ses
transformateurs, et les dégâts n'ont pas
encore pu être totalement réparés. La
capacité actuelle de la centrale
électrique de Gaza, si on y ajoute
l'électricité achetée à Israël et à
l'Egypte, ne peut subvenir qu'à 62% des
besoins en électricité de Gaza, qui
n'ont jamais été pleinement satisfaits.
En octobre 2007, Israël a imposé des
restrictions sur le transfert de
carburant à Gaza, dont le diesel
industriel nécessaire au fonctionnement
de la centrale électrique. Après des
mois de pénurie et d'interruption de la
fourniture et le transport de
l'électricité, le gouvernement Hamas a
commencé à faire entrer du fuel à Gaza
par les tunnels avec l'Egypte, à des
prix beaucoup plus bas.
En 2010, après que l'Union européenne
ait cessé de payer le carburant de la
centrale électrique, le Hamas a commencé
à l'acheter à l'Egypte. Mais
officiellement, l'Egypte ne considère
pas les tunnels comme un canal de
livraison légitime, et aucun accord
officiel n'a été signé entre l'Egypte et
Gaza sur la fourniture d'énergie, qui
aurait inclus des engagements de
livraison.
Ainsi l'Egypte croit qu'elle peut
fermer les robinets à sa convenance. En
ce qui concerne la reprise des
livraisons en provenance d'Israël, il y
a trois obstacles :
1) Nous ne sommes pas au courant
d'une demande de l'Autorité
Palestinienne d'acheter du fuel à Israël
pour Gaza. Le Fatah et le Hamas se sont
longtemps affrontés sur la
responsabilité financière de la
fourniture d'énergie à Gaza, et l'accord
de réconciliation semble n'avoir rien
changé. On ne sait pas non plus à quelle
vitesse les acheteurs à Gaza seraient en
mesure de se ré-adapter au différentiel
de prix - le carburant entrant par les
tunnels est beaucoup, beaucoup moins
cher que celui qui est acheté aux
entreprises israéliennes. Si le Hamas et
l'Egypte n'arrivent pas à se mettre
d'accord sur la reprise des livraisons,
les autorités palestiniennes devront
coopérer pour acheter le carburant à
Israël.
2) On ne sait pas si Israël
continuera d'appliquer ou non ses
restrictions sur les livraisons de fuel,
imposées en 2007 comme mesure punitive
contre le régime Hamas. Ces restrictions
sont la raison du développement du
commerce de fuel par les tunnels.
3) Depuis 2007, Israël a fermé trois
des passages des marchandises à Gaza,
dont le dépôt de fuel qui fournissait
Gaza. Le dernier passage restant, Kerem
Shalom, n'est pas équipé pour le
transfert de carburant et a une capacité
limité.
Chacun de ces obstacles peut être
surmonté - les dirigeants palestiniens
peuvent mettre de côté leurs différends
internes et Israël peut ouvrir les
passages frontaliers et annuler les
mesures punitives. La question est de
savoir si toutes les parties choisiront
de le faire, pour assumer leurs
responsabilités vis-à-vis des 1,6
million de Gazaouis.
Source : Gaza Gateway
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Reçu de l'IRIB le 24 février 2012 pour
publication
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