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IRIN
Irak:
Le ministère de la Défence somme les déplacés d'évacuer une
ancienne base militaire
Personnel de la Société du Croissant-Rouge
irakien distribuant des provisions aux familles déplacées
dans le complexe de la province de Babil.
Photo: IRCS
BAGDAD, 28 janvier 2008 (IRIN)
Le ministère irakien de la Défense a donné un délai
d’une semaine aux quelque 300 personnes déplacées à l’intérieur
de leur propre pays (PDIP) pour qu’elles évacuent l’ancien
complexe militaire de la province de Babil, situé à une centaine
de kilomètres de Bagdad, la capitale, ont indiqué les autorités
irakiennes, le 25 janvier.
« Les représentants des quelque 45 familles déplacées ont fait
appel la semaine dernière au Parlement irakien pour qu’il
persuade le ministère de la Défense de reporter sa décision »,
a expliqué à IRIN Abdoul-Khaleq Zankana, président de la
commission parlementaire sur les déplacés, ajoutant que l’armée
irakienne envisageait de réutiliser le complexe pour en faire une
base militaire.
Selon M. Zankana, sa commission a engagé des négociations avec
les forces de la coalition menée par les Etats-Unis, le ministère
de la Défense et la Société du Croissant-Rouge (SCRI) irakien
pour tenter de faire annuler la décision.
« Nous n’avons pas encore résolu ce problème, mais nous
sommes opposés à tout nouveau déplacement de ces familles et à
tout ce qui pourrait ajouter à leurs souffrances quotidiennes »,
a affirmé M. Zankana.
12 000 familles déplacées à Babil
Selon Qais el Zoubaidi, directeur provincial du SCRI, les ménages
concernés par cette évacuation font partie des 12 000 familles déplacées
éparpillées à Hilla (capitale de la province) et aux alentours,
et qui avaient fui leurs provinces d’origine pour échapper aux
violences sectaires.
El Hashemite, le complexe en question, situé à environ 35 kilomètres
au sud de Hilla, était une base militaire sous le régime de feu
Saddam Hussein, l’ancien président.
« À l’instar de tous les complexes du gouvernement, il a été
pillé après l’invasion du pays en 2003 et a été laissé à
l’abandon jusqu’en fin 2005, lorsque des familles de déplacés
ont commencé à l’utiliser comme refuge », a expliqué à IRIN
M. el Zoubaidi au cours d’un entretien téléphonique.
« Depuis lors, nous avons aidé ces familles en leur distribuant
des tôles métalliques, des roseaux et des blocs de bois pour
qu’elles se construisent un camp de fortune provisoire, en plus
des produits alimentaires et non-alimentaires que nous leur avons
également fournis ».
Des solutions de relogement
Une commission provinciale a été créée pour trouver une
solution pour ces familles, soit en les relogeant dans des édifices
gouvernementaux laissés à l’abandon, soit en construisant un
nouveau camp, a ajouté M. el Zoubaidi.
Près de 300 personnes déplacées à l'intérieur
de leur propre pays (PIDP) et
vivant dans l'ancien complexe militaire ont un délai d'une
semaine pour quitter les lieux.
Photo: IRCS
« Mais le plus probable, c’est que nous
obtenions des autorités de la municipalité un terrain dans la
banlieue [de Hilla] pour leur installer plus d’une centaine de
tentes et leur distribuer des produits alimentaires et
non-alimentaires », a estimé M. el Zoubaidi.
« [Le relogement de ces familles] est effectivement problématique
: il nous sera difficile d’installer un camp en quatre ou cinq
jours parce que nous sommes en hiver et qu’il pleut
actuellement. C’est pour cette raison qu’il nous faut plus de
temps ».
Interpellé sur ce sujet, le ministère de la Défense s’est
abstenu de faire le moindre commentaire.
En Irak, le problème des déplacés est généralement considéré
comme le plus grand défi du gouvernement, qui lutte pour
satisfaire les besoins des deux millions et plus de déplacés
irakiens, contraints de fuir les violences.
Selon les dernières statistiques (fin novembre 2007) de la SCRI,
l’Irak compte 2 179 614 déplacés – un chiffre en baisse de
0,5 pour cent par rapport aux statistiques du mois d’octobre.
Environ 82 pour cent des déplacés sont des femmes et des
enfants, les enfants de moins de 12 ans représentant 58,7 pour
cent des PIDP.
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