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IRIN
Plus de 150 000 Gazaouis encore privés d'eau courante
A Gaza, une fillette
palestinienne, en route pour aller chercher de l’eau potable, se
repose
Photo: Iyad El Baba/UNICEF-oPt
GAZA-VILLE, 7 avril 2009 (IRIN)
A Gaza, plus de 150 000 Palestiniens – soit
environ 10 pour cent de la population - luttent pour survivre
sans eau courante, depuis que les puits, les canalisations et
les stations d’épuration des eaux usées ont été endommagés, au
cours de la dernière offensive israélienne, qui a duré 23 jours
et a pris fin le 18 janvier.
« Les demandes que nous avons adressées à l’armée israélienne,
par l’intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge
(CICR), pendant le conflit, pour obtenir l’autorisation
d’importer du matériel de construction et des pièces détachées
afin de pouvoir réparer les puits et les infrastructures
endommagés pendant la guerre, ont été refusées », a expliqué à
IRIN Monther Shoblak, directeur général de la Société de gestion
de l’approvisionnement en eau des municipalités côtières (CMWU).
Selon les estimations de M. Shoblak, 50 000 personnes sont
privées d’eau courante car leurs logements ont été détruits, et
100 000 autres, en raison des dégâts subis par le réseau
hydraulique.
Sur les 150 puits de Gaza, seule source d’eau de boisson pour
les 1,4 million d’habitants de la région – outre l’eau en
bouteille, coûteuse, et l’eau acheminée par les organisations
humanitaires - 11 ne fonctionnent plus. Six ont été complètement
détruits, selon la CMWU.
De nombreux habitants du nord et de Rafah n’ont l’eau courante
que tous les quatre à sept jours. La CMWU s’efforce de remédier
à cette situation, selon M. Shoblak, mais ses efforts sont
entravés par un manque de matériel.
« Depuis la fin de la guerre, la CMWU n’a reçu que trois des 80
camions chargés de tuyaux et de pièces détachées qui attendent
d’entrer dans Gaza », a-t-il expliqué ; de plus, a-t-il ajouté,
Israël oblige la société de service public à apporter des
preuves – sous forme de photographies des travaux de réparation
- que les produits reçus remplissent bel et bien leur fonction
désignée.
« Les trois camions reçus par la CMWU ne contenaient qu’un
demi-kilomètre de canalisations », a-t-il indiqué.
Mohamed Abu Ragheleh, un chauffeur de taxi de 23 ans, n’a l’eau
courante à son domicile, à Jabalia, que trois ou quatre fois par
semaine. « Nous n’avons l’électricité que huit heures par jour,
alors c’est difficile de pomper l’eau des réservoirs installés
sur les toits jusque dans nos maisons… On a des problèmes pour
se laver, laver nos vêtements et cuisiner ».
« Des dégâts importants ont été causés aux stations de
traitement des eaux usées à Beit Hanoun et dans la zone de
Zeitoun, à Gaza-ville, ce qui a altéré la qualité de l’eau », a
noté M. Shoblak. « Lorsque la station de Gaza-ville a été
bombardée, des eaux usées non-traitées s’en sont écoulées
pendant 20 jours, qui ont contaminé les eaux souterraines ».
M. Shoblak a demandé aux agences des Nations
Unies de mener une enquête auprès des ménages et dans les
hôpitaux pour déterminer les zones où l’eau a été contaminée.
Des eaux usées, flottant
au large de la côte, à l’ouest de Gaza-ville
Photo Wissam Nassar/IRIN
Efforts humanitaires
Les organisations humanitaires internationales, telles qu’Oxfam,
Action contre la faim (ACF) et CARE, continuent de livrer des
containers d’eau potable aux habitants des régions touchées,
selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des
affaires humanitaires (OCHA).
Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a accordé 50
000 dollars à la CMWU pour qu’elle puisse entreprendre des
travaux de réparation rapide sur le réseau hydraulique ; ACF a
engagé, moyennant 50 000 dollars, les services d’entrepreneurs
locaux, chargés de réparer les canalisations, ainsi que d’autres
infrastructures ; et la KFW, banque publique de développement
allemande, s’est engagée à verser 60 000 dollars pour financer
des réparations immédiates, selon la CMWU.
Le plan de rétablissement à moyen terme de la CMWU consistera à
remettre en état le réseau hydraulique détruit. La CMWU a obtenu
un engagement financier de 2,5 millions de dollars de la part de
ce qui est collectivement connu sous le nom du groupement sur
l’eau et l’assainissement, composé d’agences des Nations Unies
telles que l’UNICEF et le Programme des Nations Unies pour le
développement (PNUD), et d’organisations humanitaires
internationales telles qu’Oxfam, le CICR, Islamic Relief et le
Croissant-Rouge qatari.
Le plan de rétablissement à long terme de la CMWU couvre divers
travaux de réparation entrepris dans des zones qui ont été
évacuées ; ce plan, qui sera exécuté en parallèle avec la
reconstruction des habitations, nécessite un budget de 3,5
millions de dollars et s’inscrit dans le cadre de l’appel
d’urgence global, lancé par les Nations Unies en faveur de Gaza
pour obtenir la somme de 613 millions de dollars.
On ne peut toutefois pas procéder à d’importants travaux de
réparation si les points de passage frontaliers ne sont pas
ouverts pour permettre l’importation des pièces détachées et du
matériel de construction. Le Coordinateur israélien des
activités du gouvernement dans les territoires (COGAT) a
confirmé que l’organisme n’entendait pas revoir sa politique,
qui interdit l’importation de matériaux de reconstruction à
Gaza, selon OCHA.
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