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IRIN
Irak:
Des familles entières fuient près de la frontière turque
Photo:
Google Maps ZAKHO, 6 novembre
2007 (IRIN) Quelque 120 familles irakiennes qui
vivent près de la frontière entre l’Irak et la Turquie ont été
contraintes par des combattants du Parti des travailleurs kurdes (PKK)
d’évacuer leurs domiciles, selon la Campagne kurde d’aide aux
victimes de la guerre – une organisation non-gouvernementale
(ONG) – et les habitants de la région.
« Des militants sont entrés chez nous par effraction et nous ont
ordonné de quitter les lieux dans l’heure qui suivait. Ils étaient
armés et nous n’avons pas pu leur résister », a rapporté
Firamerz Adar, 48 ans, du village de Deshtetek, près de la frontière.
« Un de mes voisins, qui s’était plaint, a été passé à
tabac, puis forcé à partir avec les 11 membres de sa famille ».
« Ils ont dit que nous pourrions rentrer chez nous lorsque les
affrontements avec les forces turques seraient terminés », a
ajouté M. Adar. « Nous avons pris quelques affaires et avons
commencé à marcher en direction du sud, en essayant de trouver
un véhicule qui puisse nous conduire en lieu sûr ».
Sergevaz Lafaw, commandant rebelle kurde du PKK, a dit à IRIN que
« certaines familles [ont] été forcées de partir non seulement
parce que leurs lieux de résidence revêtent une importance stratégique,
mais aussi pour leur propre sécurité : des obus peuvent tomber
sur leurs domiciles et blesser les personnes qui leur sont chères
».
Le groupe de quelque 120 familles est venu s’ajouter aux près
de 7 000 personnes qui ont fui les régions situées près de la
frontière depuis la mi-octobre, a expliqué Kalif Dirar, haut
responsable du gouvernement régional kurde.
Selon M. Dirar, qui s’est entretenu avec IRIN, les tensions sont
de plus en plus vives malgré les efforts déployés par le
gouvernement irakien en vue de prévenir le lancement d’une
grande offensive à la frontière, offensive susceptible de déboucher
sur une crise humanitaire.
« L’Irak est déjà plongé dans un chaos humanitaire ; plus de
quatre millions de personnes sont déplacées dans tout le pays.
Nous devons empêcher que cette région, la plus sûre du pays, où
des milliers de familles ont trouvé refuge, ne devienne à son
tour une zone de dévastation et de destruction », a expliqué M.
Dirar.
« Paniquées, les familles fuient chaque jour leurs lieux de résidence,
proches de la frontière, à raison de quelque 25 familles par
jour, et de nombreux habitants de Zakho se sont installés en
ville dans d’autres gouvernorats, ce qui a engendré une
augmentation du nombre des familles déplacées que le
gouvernement et les ONG ne sont pas en mesure d’aider pleinement
pour l’instant », a-t-il poursuivi.
Peu d’ONG pour soutenir les déplacés
Selon Rastgo Muhammad Barsaz, porte-parole de la Campagne kurde
d’aide aux victimes de la guerre, les familles déplacées
doivent être aidées d’urgence.
« Les familles qui ont fui leurs villages, situés près de la
frontière irakienne, sont parties pour la plupart en emportant à
peine quelques vêtements, et certaines, qui craignaient pour la sécurité
de leurs proches, ont fui sans rien emporter », a-t-il indiqué.
Selon M. Barsaz, la plupart des familles tentent d’abord de
trouver refuge à Zakho, mais peu d’ONG leur proposent de
l’aide dans la région ; M. Barsaz a appelé à accélérer
l’acheminement des secours, et notamment des colis de
nourriture, des tentes, de l’eau potable et des vêtements.
« Certaines familles, qui se sont rendues à Erbil ou
Sulaimaniyah, se trouvent dans la même situation critique : les
prix pratiqués dans la région ayant augmenté, elles n’ont pas
les moyens de payer de loyer, ni de se procurer de quoi manger »,
a poursuivi le porte-parole.
Aucune victime civile n’a été déclarée, toutefois les médecins
des hôpitaux proches de la frontière ont demandé qu’on leur
fournisse des analgésiques, des seringues, des perfusions de
glucose et du matériel chirurgical.
« Nos hôpitaux ne sont pas prêts à faire face à une offensive
majeure. Nous espérons que les ONG et le gouvernement nous
fourniront assez de matériel pour prévenir un chaos au centre de
santé, qui jusqu’à présent fonctionne bien au Kurdistan », a
expliqué Ahmed Behi, de l’hôpital général de Zakho. Copyright © IRIN
2007
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