Nous avons suivi ces images en provenance des
capitales occidentales où les gens festoyaient à coups de feux
d’artifice géants et les enfants recevaient joyeusement des
cadeaux à l’occasion de la nouvelle année. Nous avons également
suivi ces autres images, aussi insoutenables qu’abominables
celles-là, des enfants et des femmes atrocement mutilés par les
engins de la mort lancés par ce qu’on appelle Israël sur Ghaza.
Tout se passe comme si chacun a eu la fête qu’il pouvait… C’est
un sentiment d’un monde très inique et injuste que nous ont
donné ces images du nouvel an. Un nouvel an qui sent le soufre
et la mort pour le million et demi d’habitants de la martyre
Ghaza. Un nouvel an arrosé avec le sang et les larmes de ces
milliers de femmes éplorées par la perte des leurs.
Et comble de la monstruosité, Washington,
Paris et Londres brandissent encore l’étendard de la « légitime
défense » pour justifier cet holocauste. Comme si ces
« machins » artisanaux de Hamas abusivement qualifiés de
missiles pouvaient rivaliser avec l’impressionnant dispositif
guerrier de l’entité sioniste. Il est d’ailleurs scandaleux de
voir les caméras de télévision de ces pays zoomer sur les
« dégâts » des roquettes de la résistance palestinienne – des
cratères tout au plus ! – et de passer presque timidement sur le
génocide commis par le Tsahal. Le parti pris voire le
conditionnement des establishments politiques et médiatiques
dans ces pays « des droits de l’homme » est tel qu’Israël
manifeste une espèce de condescendance vis-à-vis de ses alliés
qui l’invitent à la retenue.
On a vu comment Tzipi Livni a dégonflé l’ego
de Sarkozy qui voulait signer l’année 2009 par un baroud
d’honneur sa présidence de l’Union européenne sous forme d’une
trêve de… 48 heures ! Mais la dame de fer de Tel-Aviv lui a
juste concédé l’accolade et la photo souvenir pour les médias…
Trêve de plaisanterie, semblait-elle lui dire avant de repartir
au front de Ghaza pour gazer à n’en plus finir les concitoyens
du « frère » Mahmoud Abbas si prompt à s’acoquiner avec les
Olmert, Moffaz et Barak. Le président de l’Autorité
palestinienne n’a en réalité aucune autorité, sinon celle de
désigner la cible à Israël. A son corps défendant, il aura servi
d’allié objectif à Tel-Aviv dans sa volonté de diaboliser la
résistance vaillante de Hamas.
Mais ni les 420 martyrs ni la destruction de
Ghaza et encore moins la propagande des médias occidentaux n’ont
pu retenir cet élan citoyen mondial qui salue à l’unisson le
courage de la résistance. Olmert, qui traîne de nombreux
dossiers de corruption, ne peut faire oublier par ses bombes
l’humiliation qu’il a subie en 2006 par le Hezbollah. Son
acharnement terroriste contre Hamas et Ghaza n’a d’égal que sa
volonté d’effacer les stigmates de 2006 et d’éviter que le
mouvement ne se transforme en un Hezbollah de Palestine. Mais
c’est un ratage stratégique. Car comme l’a si bien écrit un
éditorialiste arabe, ces Palestiniens qui tombent sous les
bombardements israéliens ne feront que grossir les rangs de ceux
qui voudraient se faire exploser dans « les supermarchés, les
aéroports et les stations de trains occidentaux ».
Ce serait, selon lui, les dommages
collatéraux d’une non-assistance à peuple en danger. Quand à Al
Qaïda, Ben Laden ou le terroriste virtuel Ayman Azzawahiri, ils
attendent peut-être un autre ordre de mission. Contre Israël,
ils ne peuvent curieusement rien…