|
Ha'aretz
Abbas
annonce des élections anticipées !
http://www.haaretz.com/hasen/spages/801729.html
Ha'aretz, 16 décembre 2006
Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant
Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, a annoncé
samedi qu'il avait décidé d'organiser des élections anticipées
dans le délai le plus bref. Il a déclaré qu'il avait le droit
de destituer le gouvernement dirigé par le Hamas.
"Il s'agit d'un droit constitutionnel. Je peux faire ce que
je veux", a dit Abbas lors d'un discours diffusé en direct
par la télévision palestinienne, après plusieurs semaines de
heurts entre son mouvement, le Fatah, et le
Hamas au pouvoir. "La destitution du gouvernement n'est pas,
comme le dit Mahmoud Zahar (ministre des affaires étrangères du
Hamas) le début d'une guerre civile. Ils ne nous font pas
peur."
Cette annonce d'Abbas a été accueillie par des applaudissements
nourris de la part de plusieurs centaines de ses partisans.
"J'ai... décidé d'appeler à des élections anticipées, présidentielles
et législatives", a dit Abbas, après avoir souligné l'échec
des négociations avec le Hamas. "Retournons vers le peuple,
écoutons ce qu'il a à dire, et
laissons-le juge. J'examinerai avec la commission centrale chargée
des élections la manière la plus rapide de se préparer."
A Naplouse, en Cisjordanie, des centaines de partisans du Fatah
sont descendus dans la rue pour célébrer la nouvelle, et des
dizaines d'hommes en armes ont tiré en l'air. "Abou Mazen,
va, va, va, nous sommes avec toi
jusqu'à la libération", a entonné la foule, en appelant
Mahmoud Abbas par son nom de guerre.
Le Hamas, qui a pris le contrôle du Parlement depuis sa large
victoire en janvier dernier, a immédiatement refusé cet appel à
des élections anticipées, en disant qu'il s'agissait d'une
tentative d'Abbas de renverser le gouvernement. "Le
gouvernement palestinien rejette l'appel à des élections anticipées
et considère qu'il s'agit d'un coup porté à la légitimité
palestinienne et à la volonté du peuple palestinien", a
affirmé samedi le gouvernement dans une déclaration officielle.
Le député du Hamas Mushir al-Masri considère ces élections
anticipées comme illégales.
Mahmoud Abbas a également dit que pendant la période intérimaire,
tous les efforts seraient faits pour former un gouvernement
d'union nationale composé de technocrates, mais que le Fatah ne
souhaitait plus partager le pouvoir avec le Hamas. "Quel que
soit le gouvernement formé, le Fatah restera en dehors",
a-t-il dit.
Yasser Abed Rabbo, collaborateur de Mahmoud Abas, a dit peu après
l'annonce du président que la date des élections anticipées
serait fixée avant une semaine, et que le vote aurait lieu dans
les trois mois à venir.
Dans son discours, Abbas a fait porter sur l'organisation
islamiste la responsabilité de la crise dans les territoires
palestiniens. Il a dit que le Hamas avait refusé de se soumettre
aux exigences internationales qui
consistaient à reconnaître Israël et à renoncer à la
violence, ce qui a provoqué des sanctions occidentales et une
impasse politique à l'intérieur des territoires palestiniens.
Abbas a dit que les Palestiniens avaient besoin d'un gouvernement
capable de lever le boycott de l'aide internationale :
"Ai-je besoin d'un gouvernement pour m'amuser? Non, j'ai
besoin d'un gouvernement qui puisse lever l'embargo".
Il a ajouté qu'il fallait aussi une solution politique pour résoudre
les violences inter-palestiniennes qui font craindre une guerre
civile : "Sans accord politique, la sécurité demeurera
problématique."
|