Opinion
Trois membres du
conseil de sécurité bienvenus à Damas
Guy Delorme
Mercredi 10 août 2011
Après la très attendue visite à
Damas, mardi 9 août, du ministre turc
des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu
(voir « Six
heures intenses de mise à plat des
problèmes« , mis en ligne le 10 août),
Walid al-Mouallem, chef de la diplomatie
syrienne recevait, mercredi, sans doute
dans le cadre de l’ »isolement
croissant » du régime, une
délégation d’envoyés de l’Afrique du
Sud, de l’Inde et du Brésil, pays qui
ont en commun de siéger au conseil de
sécurité des Nations-Unies et d’avoir, à
l’instar de la Russie et de la Chine,
refusé de suivre les
Franco-euro-américains dans leur projet
de résolution condamnant Damas.
Cette délégation, mandatée par les
gouvernements respectifs, venait se
renseigner sur la façon dont les
autorités syriennes voyaient la
situation en cours, et sur les moyens
qui permettraient de déboucher sur un
apaisement aussi rapide que possible.
Sans surprises, M. al-Mouallem a retracé
les événements ayant affecté les
différentes villes du pays, mettant en
cause à chaque fois l’action de groupes
armés. Il s’est attardé sur le cas de
Hama, d’où l’armée vient de se retirer
après avoir dispersé les bandes
activistes. Il a dénoncé les tentatives
d’ingérence étrangère et la
désinformation médiatique. Et puis le
ministre a tenu à rassurer ses
interlocuteurs sur le suivi et
l’effectivité des réformes annoncées par
le président syrien, notamment celles
ayant tait à la libéralisation de la vie
politique. Selon Walid al-Mouallem, le
dialogue national entamé officiellement
début juillet avec toutes les forces et
personnalités d’opposition décidées à
jouer le jeu, va se poursuivre.
Les visiteurs, quant à eux, ont
réaffirmé leur appui à la Syrie, et leur
confiance dans la volonté réformatrice
de son président. Une ambiance donc
considérablement plus légère et
consensuelle que celle ayant caractérisé
les six heures d’échanges entre Bachar
al-Assad et son hôte turc, mardi. Et une
visite qui confirme que, contrairement à
ce qu’annonent les perroquets du PAF, la
Syrie de Bachar al-Assad peut encore
compter, au coeur de la tourmente
politico-médiatique, sur un certain
nombre d’appuis internationaux, pas
dupes des mises en scène des puissances
euro-américaines ni des campagnes
d’intox de la cyber-opposition.
Publié le 10 août
2011 avec l'aimable autorisation d'Info
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