Opinion
Nadir Dendoune,
prisonnier du régime d'Al-Maliki
Gilles
Munier
Nadir
Dendoune
Mardi 5 février
2013 Englué dans le
procès « Pétrole contre nourriture »,
je n’ai pas réagi comme j’aurais dû le
faire à l’arrestation et à
l’emprisonnement, le 23 janvier dernier,
du journaliste Nadir Dendoune, qui était
en reportage à Bagdad pour Le Monde
Diplomatique.
Les autorités irakiennes lui reprochent
d’avoir photographié - sans
autorisation - une usine de
traitement des eaux dans le quartier de
Dora. L’accusation est risible car ce
site dit « sensible » a été
filmé, photographié – ouvertement ou
secrètement - sous toutes les
coutures avant, pendant et après
l’invasion américaine de 2003.
Aujourd’hui, la
première démarche d’un attaché de presse
sollicité par un journaliste, est
d’aller voir sur Internet qui il est, ce
qu’il a écrit et pour quels médias. Il a
donc appris que Nadir Dendoune est
l’auteur du « Journal d’un pacifiste
: Bouclier humain à Bagdad »
- paru en janvier 2005 – où il
raconte son séjour dans l’usine de Dora
pour empêcher l’aviation américaine de
la bombarder. Sa demande de visa est
alors remontée au plus haut niveau des
services secrets irakiens. Il y a fort à
croire que ces derniers n’ont donné leur
feu vert à leur ambassadeur à Paris que
pour le piéger et se venger de son
engagement militant passé.
Avec Michel Grimard
– ancien président du
Mouvement chrétien Vème République –
empêtré comme moi dans le procès «
Pétrole contre nourriture », nous
demandons au Quai d’Orsay de s’inquiéter
de cette nouvelle atteinte portée par le
régime d’Al-Maliki à la liberté de la
presse et d’exiger la libération
immédiate de Nadir Dendoune.
Il faut savoir
qu’en Irak (Kurdistan compris),
plus de 370 journalistes ont été tués
depuis 2003, dont certains sous la
torture dans des prisons secrètes.
© G. Munier/X.
Jardez
Publié le 5 février 2013 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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