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du droit
Obama : La prison
se précise
Gilles Devers
Mardi 15 octobre 2013
Salut Obama, comment vas-tu ? Ne te
fatigue pas à espionner mes mails, je
m’adresse à toi en direct live
pour te faire part d’un vœu très cher :
que tu ailles en prison, le plus tôt
possible et pour longtemps, vu l’ampleur
des crimes que tu as commis. C’est le
signe nécessaire pour que six milliards
d’êtres humains retrouvent confiance en
la justice, et n’aient plus l’impression
qu’une secte, élue par 25 % de la
population riche d’un petit pays
(Etats-Unis, Amérique du Nord)
décide de tout dans le monde.
Comme je suis un
fervent adepte – croyant et pratiquant –
des droits de l’homme, je précise : tu
es présumé innocent, et je souhaite
juste qu’un procureur te cite devant un
tribunal digne de ce nom,… donc hors US
bien sûr. A moins que d’ici là, ton
petit pays ratifie le protocole
reconnaissant le recours individuel
devant le Comité des Droits de l’Homme
de l’ONU, le statut de la Cour
Interaméricaine des Droits de l’Homme et
celui de la Cour Pénale Internationale.
Car vois-tu, il reste fort fâcheux de te
voir pérorer sur les droits de l’homme
alors que tu refuses de reconnaître les
traités qui donnent force aux droits de
l’homme.
Le sujet du jour,
ce sont les exécutions sommaires par
drones. Comme dans les westerns, sauf
que là,… on est dans la vie. Et les
pièces de l’accusation ne viennent pas
de gauchistes post-staliniens ou de
barbus de l’Axe du mal…
D’abord, Amnesty
international. L’ONG publie un
rapport accusant tes services de
« crimes de guerre » et « d'exécutions
extrajudiciaires » dans le cadre de tes
opérations dans le nord-ouest du
Pakistan. Amnesty parle « de
permis de tuer ». Ben dis donc, c’est
pas gentil ça, Obama…
Polly Truscott, la
directrice adjointe du programme
Asie-Pacifique d'Amnesty explique :
« Nous disposons de nouvelles preuves
tangibles que les Etats-Unis sont
responsables d'homicides illégaux dans
les attaques de drones, explique
Certains de ces homicides peuvent être
qualifiés d'exécutions extrajudiciaires
ou de crimes de guerre ».
Dans neuf cas de
frappes de drones dans le Waziristan du
nord, perpétrées entre janvier 2012 et
août dernier, des preuves irréfutables
montrent que des civils ont été pris
pour cibles. Polly précise : « Pour
contredire les autorités américaines qui
qualifient leur cibles de
« terroristes », je vais vous citer un
exemple : une femme de 68 ans était en
train de planter ses légumes dans un
champ sur sa propriété, entourée de ses
petits-enfants, quand son corps a été
déchiqueté par un missile. Comment cette
femme, Mamana Bibi, c'était son nom,
pouvait-elle avoir de près ou de loin
des liens avec les insurgés ? »
Et voilà tout le
problème, Obama. Amnesty, avec un
dossier blindé, montre que si Mamana
Bibi a été tuée, c’est que tu as donné
l’ordre, au prétexte de dossiers bidons
inventés par la CIA. Ça vaut perpète,
mon pote… Tuer des civils, sans
jugement, sans procès, et alors que tu
n’as rien à faire au Pakistan.
Le rapporteur
spécial de l’ONU sur la protection des
droits de l'homme dans la lutte
antiterroriste, Ben Emmerson, confirme.
Dans un rapport ce 18 octobre, il estime
à plus de 400 le nombre de civils tués
au Pakistan. Selon lui, la CIA a créé
« des obstacles presque insurmontables à
la transparence », ce qui « entraîne un
déni de responsabilité qui affecte la
capacité des victimes à
demander réparation ».
Alors, un conseil,
Obama : tu te constitues prisonnier, et
tu demandes le bénéfice des droits de la
défense. Parce que sinon, des équipes
bien formées vont venir te larguer un
drone sur ton gros nez de menteur
infini. Pour venger Mamana Bibi… Une
grand-mère de 68 ans… Tu as fait trop de
mal pour t’en tirer, et tu devrais te
rendre à la Justice.
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