Actualités du droit
Attentat contre la
Réserve Fédérale : C'était un fake !
Gilles Devers
Vendredi 19 octobre
2012
Comme quoi je reste un grand gamin :
j’ai failli croire à l’histoire de
l’attentat contre la Réserve Fédérale,
près du World Trade Center, à New York.
450 Kg d’explosif dans ce quartier,
c’était un carnage… En fait, le risque
était nul car l'explosif était… de la
poudre de perlin-pinpin fournie par le
FBI ! Une manip’ qui fait trois victimes
: ce jeune Bangladais, qui va être jugé
comme terroriste, l’opinion qui se fait
berner par ces propagandistes et les
dirigeants US, qu’on ne peut plus
croire.
C’est la procureure
fédérale de Brooklyn, Loretta Lynch, qui
a raconté l’histoire par un communiqué
officiel, en toute décontraction.
Ashan Nafis, jeune Bangladais de 21 ans,
était arrivé aux US en janvier 2012,
pour monter un groupe clandestin et
commettre un attentat. Cet homme isolé
mais super-malin a vite trouvé des
contacts sûrs,… des djihadistes du
réseau al-Qaida… qui étaient en fait des
agents du FBI ! Il s’était fait repéré
en cinq minutes ! Et les agents ont
aussitôt fait arrêter ce crétin ? Non,
le FBI s’est abstenu, car il y avait
plus rigolo à faire.
Les flics se sont
fait forts de lui procurer tout le matos
nécessaire pour un attentat, ce qui
était très utile car l’apprenti
terroriste n’avait rien d’autre à offrir
que la tchatche. Les réunions se
tenaient dans des hôtels, et les flics
du FBI enregistraient tout.
En septembre, Nafis
voulut retourner au Bangladesh avant
l'attaque. Très mauvais, car il y avait
un gros risque qu’il ne revienne pas.
Alors, l'agent du FBI lui a déclaré
qu'il était « libre de rentrer quand il
le voulait, mais qu'il ne devait pas
quitter le pays s'il voulait avoir le
soutien d'al-Qaida pour perpétrer son
attaque ». Et Nafis est resté. Ouf !
Le grand plan secret
a été organisé mercredi. Il y a d’abord
eu le volet intellectuel, avec un
magnifique communiqué revendiquant
l’attentat au nom de al-Qaida, annonçant
« vouloir détruire l’Amérique », saluant
la gloire du «bien aimé Cheikh Oussama
Ben Laden». Ensuite, les opérations
matérielles. Le flic du FBI a amené
Nafis dans un entrepôt où avait été
livré l’explosif : 20 sacs de 25 Kg.
Tous deux ont installé le précieux
chargement dans une camionnette, et ils
se sont garés vers la Réserve Fédérale.
L’agent du FBI est parti en planque à 3
mètres, pendant que Nafis essayait en
vain de déclencher la bombe avec un
téléphone portable,… et il a été arrêté.
Un grand succès de l’antiterrorisme.
Inculpation :
tentative d'utilisation d'une arme de
destruction massive et de tentative de
fournir un soutien matériel à al-Qaida.
Il risque la prison à vie.
Mary Galligan,
porte-parole du FBI de New York, a pris
son air grave pour déblatérer : «
Essayer de détruire un immeuble
emblématique et de tuer ou blesser un
nombre indéterminé de passants innocents
est à peu près ce qu'on peut imaginer de
pire ». Surtout quand c’est la police
qui donne l'idée et les moyens…
Ces sales méthodes sont permanentes. Le
Washington Post a sorti les
dossiers. La même technique a été
utilisée en mai dernier pour faire
croire à un attentat contre un avion de
ligne, un an après l’exécution de Ben
Laden, en gonflant des zigues yéménites.
Idem, en février, avec cette fois-ci un
Marocain arrêté par le FBI devant le
Capitole, avec une veste pleine
d’explosifs. Pas de quoi avoir peur :
c’était du faux…
Mentir
est un métier, et il y a de grands
experts
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