
Mardi 27 octobre 2009
http://www.gilad.co.uk/writings/after-all-i-am-a-proper-zionist-jew-by-gilad-atzmon.html
Je vais vous faire une confidence : je suis un rescapé de l’Holocauste…
Oui, je suis un rescapé. En effet, j’ai
réussi à survivre à toutes ces histoires effrayantes autour de
l’Holocauste : l’histoire des savonnettes (1), l’histoire des
abat-jours (2), celle des camps, celle des fusillades en masse,
celle des gaz (2) et celle autour des marches de la mort (3).
Je ne sais pas comment j’ai fait, mais j’ai
réussi à survivre à tout ça…
En dépit de toutes ces histoires suscitant
la peur, installées à dessein dans mon psychisme depuis que j’ai
ouvert les yeux pour la première fois, je suis devenu un homme
valide. Je suis même devenu quelqu’un qui connaît un certain
succès. D’une certaine façon, contre toute attente, j’ai survécu
à l’horreur ; j’ai même réussi à aimer mon voisin. Malgré tout
cet endoctrinement horrifiant et traumatisant, j’ai
miraculeusement réussi à maîtriser mon saxophone alto
corroboratif, plutôt que les
sanglots longs des violons.
De fait, j’ai d’ores et déjà décidé qu’au
cas où la Reine (ou un quelconque membre de la Famille royale)
envisagerait de m’anoblir, faisant de moi un « Sir » en raison
de mes réalisations en matière de be-bop voire pour avoir
affronté la barbarie sioniste armé de mon seul stylo, je
changerais immédiatement de nom, laissant tomber Atzmon pour
adopter celui de Vive, devenant ainsi le premier et unique Sir
Vive [ici, jeu de mots sur : Sir Vive, se prononçant, en
anglais, comme ‘survive’, c’est-à-dire : ‘survivre’…, ndt].
Par ailleurs, je suis totalement opposé au
négationnisme de l’Holocauste : je dénonce très clairement ceux
qui dénient les génocides en cours, au nom de l’Holocauste. La
Palestine est un exemple, l’Irak en est un autre, et celui que
l’on est en train de préparer en Iran est probablement trop
horrifiant pour qu’on puisse y penser sans fermer les yeux.
L’holocaustisme est une religion
relativement nouvelle (4). Elle est dépourvue de pitié ou de
compassion ; en lieu et place, elle promet la revanche, au
travers de la rétribution. Pour ses adeptes, c’est là quelque
chose, quelque part, de libérateur, car cela leur permet de
punir qui il leur chante, dès lors qu’ils en retirent du
plaisir. Cela peut expliquer pourquoi les Israéliens ont fini
par punir les Palestiniens pour des crimes perpétrés par des…
Européens. Il est manifeste que cette nouvelle religion
émergente n’est pas basée sur le principe : « un œil pour un
œil ». De fait, ce serait plutôt : « pour un œil, des milliers
et des milliers d’yeux » !
Il y a, de cela, un mois, le ministre
israélien de la Défense, visitant Auschwitz, a laissé un
commentaire sur le livre d’or officiel : « Un Israël puissant
est à la fois la consolation et la revanche » (5). Nul ne
saurait mieux résumer l’aspiration fondamentale de cette
religion. La religion holocaustique ne propose aucune
rédemption. C’est une manifestation brutale et sanglante de
brutalité collective à l’état pur. Elle ne saurait rien
résoudre, l’agression ne pouvant conduire qu’à toujours plus
d’agression. Dans l’holocaustisme, il n’y a de place ni pour la
paix, ni pour la grâce. C’est bien comme l’a écrit Barak : c’est
effectivement dans la revanche qu’ils trouvent le réconfort.
Nier le danger que représentent la religion
holocaustique et ses adeptes, c’est être complice d'un crime
croissant contre l’humanité et contre toute valeur humaine
possible.
Je soutiens aussi totalement le Projet
National Juif.
D’aucuns pensent qu’après deux mille ans de
« diaspora phantasmatique » les juifs de la diaspora seraient
fondés à revendiquer un quelconque « foyer national qui leur
appartînt en propre ». Les sionistes, apparemment, le pensaient
sincèrement. L’Etat juif est désormais suffisamment réaliste
pour avoir fait de la totalité du Moyen-Orient une bombe à
retardement. Une revue du casier judiciaire israélien, avec sa
litanie de crimes contre l’humanité, au cours des six décennies
écoulées, ne laisse guère d’espace à la spéculation. Nous avons
affaire, ici, à une société sinistrement pathologique. Partant,
autant certains d’entre nous peuvent opiner que les juifs
devraient jouir d’un droit hypothétique à un territoire qui leur
appartienne en propre, autant la planète Terre n’est
certainement pas l’endroit idéal où installer ce machin-là.
Partant, j’exhorte la Nasa à nous rejoindre
et à déployer un effort spécial afin de trouver une planète
alternative convenable pour le foyer national sioniste, dans
l’espace intersidéral, voire dans une autre galaxie que la
nôtre. Le Projet Sioniste Galactique aurait pour conséquence
immédiate le passage de la « terre promise » vers la « planète
promise ». Permettez-moi de souligner avec enthousiasme qu’au
lieu de rechercher « une terre sans peuple pour un peuple sans
terre », ce dont nous avons besoin, en réalité, c’est d’une « lonely planet ». Il peut même s’agir d’une planète « déserte »,
puisqu’ils prétendent savoir comment faire fleurir les déserts…
Sur une planète bien à eux, les sionistes galactiques n’auraient
besoin d’opprimer personne ; ils ne nettoieraient personne
ethniquement, ils n’auraient pas à enfermer la population
indigène dans des camps de concentration, car il n’y aurait aucun
peuple indigène dans les parages à maltraiter, à affamer, à
massacrer, ni à éradiquer.
Ils n’auraient nul besoin de déverser du
phosphore blanc sur leurs voisins, puisqu’il n’y aurait PAS de
voisins. Je recommande hautement à la Nasa de rechercher une
planète avec une attraction très peu importante, afin de que les
gens puissent errer plus légèrement. Après tout, nous voulons
que les nouveaux sionistes galactiques jouissent de leur projet
futuriste au moins autant que les Palestiniens et bien d’autres
avec eux jouiraient de leur absence.
Aussi, me voici : je suis un juif prospère,
malgré tout. Je suis un rescapé, je m’oppose au négationnisme de
l’Holocauste et je
soutiens l’aspiration nationale juive. Même le grand rabbin de
Grande-Bretagne ne saurait en demander davantage.
(1) Le bobard des
savonnettes prétendument fabriquées à partir de la graisse des
juifs gazés à Auschwitz a été officiellement reconnu comme un
‘mythe’ par le musée israélien de l’Holocauste,
Yad Vashem.
(2) Les abat-jours prétendument réalisé avec
de la peau de suppliciés des camps de la mort est un ‘fait
historique’, protégé par la loi, en Europe.
(3) Les marches de la
mort sont un élément de narration historique légèrement confus.
Si les nazis avaient été intéressés à annihiler la totalité de
la population juive européenne, comme le suggère la narration
sioniste holocaustique orthodoxe, la question de savoir ce qui
les a amenés à convoyer ce qui restait des juifs européens vers
leur patrie nazie en ruines, au moment précis où il était
évident qu’ils étaient en train de perdre la guerre, est
embarrassante. Les deux narrations, à savoir celle de
l’ « anéantissement » et celle des « marches de la mort »
semblent se contredire entre elles. Cette question mériterait
d’être développée plus au fond. Je suggérerai simplement que les
réponses raisonnables que j’ai pu lire çà ou là sont de nature à
nuire gravement à la narration
sioniste de l’Holocauste.
(4) Le professeur de philosophie israélien
Yeshayahu Leibowitz fut sans probablement le premier à définir
l’Holocauste comme « la nouvelle religion juive ».
(5)
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3790707,00.html
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
