Le week-end passé, le général James Jones,
conseiller ès-Sécurité nationale américain, a pris la parole
lors du gala marquant le vingt-cinquième anniversaire de la
création du Washington Institute for Near East Policy *. Conscient du fait que
l’assistance était composée principalement de juifs, le général
Jones a pensé que ce serait de sa part faire un geste de
connivence amicale bienvenu que de commencer son discours par
une blague juive. Manifestement, ça n’était pas le cas.
Le général Jones n’avait pas compris
qu’autant les juifs aiment raconter des blagues sur eux-mêmes,
autant ils sont extrêmement chatouilleux lorsque des non-juifs
se fendent la pêche à leur dépens. Il n’a pas fallu très
longtemps au président de la tristement célèbre Anti-Defamation
League, Abe Foxman, pour envoyer un message extrêmement
claire au général Jones : « Si vous voulez entrer dans notre
club de comédiens, vous devez être juif ».
Voici ce qu’a dit le général Jones, qui
tentait de raconter une blague cachère :
« Un Taliban perdu erre dans le désert, à la recherche d’eau. Il finit
par arriver devant une épicerie tenue par un juif ; il lui
demande de l’eau.
Le commerçant juif lui dit qu’il n’a pas d’eau, mais qu’il se
fera un plaisir de lui vendre une cravate. Le Taliban se met à
agonir d’injures le boutiquier juif. Le juif, impavide, suggère
une idée à l’activiste mal embouché : « derrière la colline, il
y a un restaurant : là-bas, on pourra vous vendre de l’eau ».
Le Taliban continue à jurer, mais il se décide à y aller ; il se
dirige vers la colline en question. Une heure après, il revient
chez le marchand de cravates, et il dit au tenancier : « Ton
frangin exige que je porte une cravate si je veux être admis
dans son restaurant ! »
Il se trouve que le général Jones est un
partisan fanatique d’Israël. Il entendait faire plaisir à son
auditoire juif en lui racontant cette blague en laquelle il
voyait une juxtaposition amusante de « débrouillardise » juive
et de « naïveté » sauvage talibane. De plus, il voulait faire
passer le message d’un lien américano-juif fondé sur la notion
que le combattant taliban est non seulement un ennemi de
l’Amérique, mais aussi un ennemi des juifs.
Le site israélien Ynetnews
[du quotidien Yediot Ahronot] a écrit aujourd’hui que bien que
la blague eut été bien accueillie par l’assistance, certains
responsables de la communauté juive ont tenu à faire cette
observation : « L’Anti-Defamation League juge qu’une blague dans laquelle un
commerçant juif arnaque un combattant Taliban est inappropriée
et relève du stéréotype ».
Manifestement, Abe Foxman et certains
autres dirigeants ethniques juifs n’ont pas apprécié.
Apparemment, le stéréotype du « colporteur juif » les a
défrisés. Très curieusement, dans la blague, le vendeur juif
n’arnaque pas, il n’y a pas de fraude. Dans la blague, le
marchant juif n’essaie pas d’obtenir quoi que ce soit par
tromperie. Dans la blague, un marchand peut certes contraindre
un combattant Taliban à acheter une cravate, mais il n’y a
aucune entourloupe.
Toutefois, autant il n’y a aucune
« magouille juive » dans cette blague, contrairement à ce qu’a
prétendu l’Anti-Defamation
League, autant il y en a à revendre dans les infos que
diffusent les médias consensuels américains. Tragiquement, nous
avons entendu parler de bien trop nombreux fraudeurs, rufians et
trafiquants
d’organes juifs, qu’il s’agisse de
Madoff, de Goldman Sachs, des Lehman Brothers ou de moult
autres. Ceux qui suivent quotidiennement les informations en
provenance d’Israël sont au courant de la corruption
institutionnelle et des scandales
financiers qui sont les plaies de l’Etat juif.
Apparemment, Foxman et autres dirigeants
juifs ont exigé du général Jones qu’il présente des excuses pour
avoir dit quelque chose qu’ils voient en eux-mêmes, plutôt que
quelque chose que le général aurait lui-même suggéré ou dit.
Mais une lecture plus approfondie de la
blague de Jones révèle le fait embarrassant que ce n’est pas la
tentative de « magouille » qui rejaillit d’une manière tellement
négative sur le vendeur de cravates juif. En réalité, c’est son
absence totale de compassion humaine. Dans la blague, le vendeur
de cravates n’aurait pour rien au monde donné de l’eau à un
homme assoiffé perdu dans le désert. Dans la blague, la rapacité
éclipse l’humanité. Autant cette idée dénote une lecture
stéréotypée particulièrement féroce de l’identité juive, autant
une telle interprétation est raisonnable, et même légitime eu
égard aux crimes contre l’humanité perpétrés par l’Etat juif au
nom du peuple juif. Le fait d’affamer un million et demi de
Palestiniens à Gaza est un exemple parmi d’autres de cette
absence de conscience humaniste. Encore une fois, je ne pense
pas que ce soit là ce que le général Jones avait à l’esprit
lorsqu’il a raconté cette blague. Toutefois, il est plus que
vraisemblable qu’une fois que les membres de l’assistance
sioniste ont eu fini de ricaner, ils ont vu la similarité entre
eux-mêmes et le vendeur de cravates juif.
Une lecture encore plus critique de la
blague de Jones mettrait également en lumière une critique
impitoyable de la fraternité tribale juive dans le contexte de
la politique occidentale. Dans la blague, deux frères juifs
prennent soin l’un de l’autre en faisant totalement abstraction
de toute préoccupation humaine ou universelle. Dans la blague,
deux marchands juifs collaborent dans la torture et
l’exploitation d’un homme mourant de soif en plein désert. C’est
là un cas patent de népotisme tribal. Là encore, lorsqu’on voit
l’action extensive et incessante déployée par les lobbies juifs
pour soutenir leurs congénères en Israël et lorsqu’on a à
l’esprit les tentatives incessantes des néocons pour nous
entraîner, nous tous, dans des guerres, la blague de Jones
devrait être prise pour bien davantage qu’une simple bouffée de
mise en boîte gentillette.
Abe Foxman a réussi à terroriser le général
Jones jusqu’à résipiscence. Il a sans doute réussi à détourner
l’attention du public de la morale inhérente à la blague de
Jones vers un énième débat sans queue ni tête autour du
soi-disant antisémitisme. Toutefois, cette blague, comme
quasiment toutes les autres blagues juives, nous offre un aperçu
de l’identité juive et de la politique juive. De plus, la
réaction d’Abe Foxman nous fournit une plongée spectaculaire
dans la morbidité politique juive.
Il est inutile de préciser que très vite,
Jones a présenté des excuses. Il a précisé que sa blague [la
Mère de toutes les Blagues…, ndt] a pu détourner l’attention du
message plus général qu’il entendait émettre ce jour-là, à
savoir que « l’engagement des Etats-Unis à défendre la sécurité
d’Israël est un engagement sacrosaint ».
Cette réaction de lavette du général
m’incite à me poser des questions quant à l’engagement de
l’Amérique vis-à-vis d’elle-même. A l’évidence, en s’empressant
de se transformer en serpillière devant l’Aipac et l’Anti-Defamation
League, le général américain se retrouve dans la position de
son combattant Taliban fictionnel contraint de mendier une
gorgée d’eau auprès de deux frères juifs…
[* Le
Washington Institute, une boîte-à-idées largement considérée
pro-sioniste, a été fondé par des donateurs juifs qui font
aujourd’hui partie de son conseil d’administration].
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