Tendances au Moyen-Orient
La résistance de
la Syrie et les nouvelles équations
internationales
Ghaleb Kandil
Lundi 30 avril 2012
La résistance de la Syrie face à la
guerre mondiale qu'elle subit sous la
direction des Etats-Unis a permis la
naissance d'un terreau stratégique
nouveau dans les relations
internationales. Depuis le double véto
sino-russe opposées aux résolutions
agressives contre l'Etat syrien et son
peuple résistant, l'hégémonie
unilatérale américaine, imposée à toute
l'humanité depuis l'effondrement de
l'Union soviétique, a commencé à
reculer.
Depuis 30 ans que les Nations unies se
sont transformées en outil à la solde
des Etats-Unis, c'est la première fois
que la volonté de Washington est brisée.
Un groupe d'Etats, hostiles à
l'hégémonie américaine, a pris
l'initiative et fait passer au Conseil
de sécurité des projets qu'il a élaborés
ou profondément amendés. Ce groupe
d'Etat ne se contente pas de faire voter
ses projets, mais il déploie tout un
dispositif et une stratégie diplomatique
pour veiller à l'application de ces
résolutions.
Cela ne veut pas dire que Washington et
ses alliés ont baissé les bras. Les
puissances occidentales procèdent à un
vaste sabotage de l'extérieur du Conseil
de sécurité pour empêcher ou retarder au
maximum la naissance de ces nouvelles
équations, et faire en sorte que le
précédent syro-russe soit une exception
et non pas une nouvelle règle stable et
durable dans les relations
internationales.
Les plans de sabotage se traduisent par
des interventions continues de la part
des pays qui ont échoué à détruire la
Syrie, en dépit des moyens gigantesques
mis en œuvre sur les plans financiers,
politiques, médiatiques, militaires et
de renseignements, pour miner l'unité
nationale syrienne et lui arracher les
atouts qui font sa force.
Une nouvelle guerre froide a commencé
par la fenêtre syrienne, car les
puissances occidentales n'ont plus les
moyens de lancer de grandes guerres trop
coûteuses en vies humaines et en argent,
à un moment où elles sont au bord de la
faillite.
Dans ce climat de guerre froide, le plan
de l'émissaire internationale, Kofi
Annan, s'est transformé en arène. Les
derniers développements montrent que
l'Occident manœuvre pour vider cette
initiative de son sens, en accusant
l'Etat syrien de violer ses clauses.
Washington, Paris et leurs amis sont
très pressés d'annoncer l'échec du plan
Annan, pour en faire assumer la
responsabilité à Damas, dans l'espoir de
revenir au Conseil de sécurité pour s'y
adonner à leur jeu favori: sanctions,
menaces, chapitre VII. Mais ils ne
comprennent pas que cette époque est
révolue, et que jamais plus ils ne
parviendront à imposer leur volonté au
reste du monde. Les nouvelles équations
des relations internationales
s'installent dans la durée. Et plus la
Syrie résiste au complot, plus ces
équations s'enracinent et deviennent
solides.
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