Opinion
Les Américains
doivent accepter leur défaite, sinon ...
Ghaleb
Kandil
Al-Assad à
Sunday Times: celui qui veut aider la
Syrie doit aller en Turquie,
en Arabie Saoudite et au Qatar pour leur
demander de cesser de financer les
terroristes.
Photo: Sana
Lundi 4 mars
2013
Le président américain Barak Obama s'est
empressé d'appeler son homologue russe
Vladimir Poutine dès la publication par
l'ambassadeur de Russie au Conseil de
sécurité d'un communiqué faisant assumer
à la Conférence de Rome et à son
parrain, le secrétaire d'Etat John
Kerry, la responsabilité de la poursuite
du soutien aux extrémistes et au
terroristes en Syrie. Il a été convenu,
lors de cette conversation, d'organiser
une réunion urgente entre les chefs des
diplomaties des deux pays pour élaborer
un nouveau plan au sujet de la crise
syrienne.
Le message ferme de la Russie sous-tend
une position encore plus ferme
communiquée récemment par le
commandement syrien à Moscou. Les
dirigeants syriens avaient fait preuve
d'une grande flexibilité et avaient
multiplié les déclarations positives
depuis le discours du président Bachar
al-Assad, le 7 janvier. Dans ce
discours, le chef de l'Etat syrien avait
proposé un plan de sortie de crise après
des concertations avec la Russie, la
Chine et l'Iran, qui en avaient
auparavant discuté avec certaines
composantes des oppositions syriennes,
Celles-ci avaient organisé une réunion à
Genève pour choisir la voie du dialogue
et rejeter les actes terroristes et les
interventions étrangères.
Cependant, les dernières mesures
américaines, qui consistent à envoyer de
nouvelles cargaisons d'armes aux
rebelles syriens et la tenue de propos
conciliants envers les parties syriennes
et régionales les plus extrémistes, sont
en contradiction avec le climat positif
récemment répandu par la diplomatie
russe. Ces aspects positifs, imposés par
des rapports de forces politiques et
militaires, s'étaient traduits par le
retrait de la condition à tout dialogue
consistant au départ préalable du
président Assad.
Le commandement syrien mesure les
positions américaines sur le terrain. Il
sait pertinemment que la Turquie,
l'Arabie saoudite, le Qatar, la
Jordanie, la France, la Grande-Bretagne
et les parties libanaises impliquées en
Syrie, se répartissent les rôles. Damas
sait que les chambres d'opérations
installées en Turquie sous la
supervision directe d'officiers
américaines sont plus actives que
jamais. De même, les chambres
d'opérations médiatiques à Dubaï, au
Caire et à Beyrouth poursuivent leurs
campagnes acharnées contre la Syrie.
Les dirigeants syriens testent à ces
niveaux les véritables intentions des
Américains et celles-ci sont plus
belliqueuses que jamais.
La première clause du plan du président
Assad, concernant le mécanisme de
l'arrêt de la violence, qui repose sur
la fin du financement, de l'armement et
de l'entrainement des terroristes qui
sévissent en Syrie, est l'examen de
passage pour les intentions des
Américains. L'opportunité de la solution
politique accordée par la Syrie ne
durera pas longtemps et l'Armée arabe
syrienne ne donnera pas aux agresseurs
plus de temps.
Limiter les pertes dans les rangs
militaires et civils est une des
priorités du commandement syrien, qui a
privilégié dès le début la solution
politique à la crise. Mais si les
Etats-Unis ont décidé de jouer la
politique du bord du gouffre et
d'adopter un double langage, l'armée et
le peuple syrien sont disposés à payer
le prix qu'il faut pour détruire les
agresseurs et imposer le fait accompli à
l'empire américain décadent.
Le chef de la diplomatie russe, Serguei
Lavrov, informera son homologue
américain que Washington doit cesser de
tergiverser et doit payer le prix
politique et moral pour obliger ses
auxiliaires arabes, européens et
régionaux, impliqués dans la guerre
universelle contre la Syrie, à faire
marche arrière. Surtout que les
Américains ont préparé la voie à ce
retournement en mettant en garde contre
le danger que représentent les groupes
terroristes qu'ils ont eux-mêmes créés
et alimentés en Syrie.
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