Opinion
Le rôle de tueur
de l'OTAN
(2ème partie)
Fidel
Castro Ruz
Fidel
Castro - Photo: RIA Novosti
Lundi 24 octobre 2011
Voilà un peu plus de huit mois, le 21
février dernier, j’avais affirmé,
absolument convaincu : « Le plan de
l’OTAN est d’occuper la Libye.»
C’est sous ce titre que j’avais abordé
pour la première fois ce point dans des
Réflexions dont la teneur semblait
relever de la fantaisie.
Je reprends ci-dessous les facteurs qui
m’avaient conduit à cette conclusion :
Le pétrole est devenu la principale
richesse aux mains des
grandes
transnationales yankees ; cette
source de richesse leur a permis de
disposer d’un instrument qui a accru
considérablement leur pouvoir politique
dans le monde. […]
C’est sur cette source d’énergie que
s’est développée la civilisation
actuelle. Sur notre continent, le
Venezuela a été le pays qui l’a payé le
plus cher dans la mesure où les USA
s’étaient emparés des gisements énormes
dont la Nature a doté ce pays frère.
À la fin de la dernière guerre mondiale,
des quantités toujours plus élevées de
pétrole ont été extraites des gisements
d’Iran, ainsi que de ceux d’Arabie
saoudite, d’Iraq et des pays arabes
situés autour qui en devinrent les
principaux fournisseurs. La consommation
mondiale n’a cessé de s’élever pour
atteindre le chiffre fabuleux d’environ
quatre-vingts millions de barils par
jour, y compris ceux qui sont extraits
des États-Unis, à quoi sont venus
s’ajouter le gaz, l’énergie hydraulique
et l’énergie nucléaire. […]Le gaspillage du pétrole et du gaz est
associé à l’une des plus grandes
tragédies, absolument pas solutionnées,
que souffre l’humanité : les changements
climatiques.
[…]La Libye est devenue en décembre 1951 le premier
pays africain à atteindre son
indépendance après la Deuxième Guerre mondiale au cours de laquelle son
territoire fut le théâtre de combats
importants entre les troupes allemandes
et celles du Royaume-Uni…
Le territoire de la Libye est désertique à 95 p. 100. La
technologie a permis de découvrir
d’importants gisements d’excellent
pétrole léger – qui produisent
aujourd’hui 1,8 million de barils par
jour – et des gisements abondants de gaz
naturel. […] Son rude désert est situé
sur un énorme lac d’eau fossile, qui
fait le triple de la surface de Cuba, ce
qui lui a permis de construire un vaste
réseau de conduits d’eau potable à
travers tout le pays.
[…]
La Révolution libyenne a eu lieu en septembre 1969.
Son principal dirigeant était Mouammar
Kadhafi, un militaire d’origine
bédouine, qui s’inspira dès sa première
jeunesse des idées du leader égyptien
Gamal Abdel Nasser. Nombre de ses
décisions furent sans doute associées
aux changements qui se produisirent
quand, tout comme en Égypte, une
monarchie faible et corrompue y fut
renversée.
[…] On peut être d’accord ou pas avec
Mouammar Kadhafi. Le monde est
actuellement bombardé de nouvelles de
toutes sortes,
surtout produites par les médias.
Il faudra attendre le temps nécessaire
pour connaître vraiment ce qu’il y a de
vrai et de mensonger ou de semi-vérités
dans ce qu’on nous dit de la situation
chaotique en Libye. Ce qui est
absolument évident à mes yeux, c’est que
l’administration étasunienne se fiche
bien de la paix en Libye et qu’elle
n’hésitera pas à donner l’ordre à l’OTAN
d’envahir ce riche pays, peut-être même
dans quelques heures ou quelques jours.
Ceux qui, motivés par de perfides
desseins, ont inventé, hier dimanche 20
février dans l’après-midi,
le mensonge selon lequel Mouammar
Kadhafi se dirigeait au Venezuela, ont
eu droit aujourd’hui à la digne réponse
du ministre vénézuélien des Affaires
étrangères, Nicolás Maduro…
Je n’imagine pas, quant à moi, que le
dirigeant libyen puisse abandonner le
pays et fuir les responsabilités qu’on
lui impute, qu’elles soient fausses ou
non en tout ou partie.
Toute personne honnête sera toujours
opposée à n’importe quelle injustice
commise contre n’importe quel peuple du
monde. La pire serait maintenant de
faire silence sur le crime que l’OTAN
s’apprête à commettre contre le peuple
libyen.
Pour les chefs de cette organisation
belliciste, il y a urgence. Il faut le
dénoncer !
Dès cette date, j’avais perçu ce qui
coulait de source.
Demain, mardi 25 octobre, notre ministre
des Relations extérieures Bruno
Rodríguez interviendra au siège des
Nations Unies pour dénoncer le blocus
criminel des États-Unis contre Cuba.
Nous suivrons de près cette bataille qui
prouvera une fois de plus la nécessité
non seulement de lever le blocus, mais
encore d’en finir avec le système qui
engendre l’injustice sur notre planète,
dilapide ses ressources
et met la survie humaine en
danger. Nous prêterons une attention
spéciale à la plaidoirie de Cuba.
Je continuerai mercredi 26.
Fidel Castro Ruz
Le 24 octobre 2011
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