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El Watan
Les
Palestiniens attendront encore: Ehud Olmert chassé du pouvoir
Fares Chahine
Tsipi Livni - Photo MSA
20 septembre 2008
Alors que les Palestiniens sont toujours
noyés dans leurs différends, les Israéliens remettent peu à peu
l’ordre dans la demeure, en franchissant le premier pas sur le
chemin du changement du Premier ministre Ehud Olmert, éclaboussé
par plusieurs scandales pour affaires de corruption.
Ghaza : De notre
correspondant
Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères de l’actuel
gouvernement israélien, a difficilement remporté, jeudi, les
élections au sein du parti majoritaire Kadima, présidé par
Olmert. Tzipi Livni se présentait en position de favorite face à
Shaoul Mofaz, actuel ministre des Transports, ancien chef des
armées et ministre de la Défense. Mme Livni l’a effectivement
emporté, mais au terme d’un scrutin étonnamment serré : selon
les résultats officiels, elle a recueilli 43,1% des suffrages,
avec seulement 431 voix d’avance sur son rival Shaoul Mofaz,
deuxième avec 42% ; il fallait 40% pour l’emporter dès le
premier tour. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a promis
de travailler avec Tzipi Livni.
L’élection primaire « est une question interne israélienne et
nous allons négocier avec quiconque, les Israéliens
choisiront », a-t-il affirmé. Néanmoins, cette élection à la
tête de Kadima, dont la popularité a sensiblement baissé est la
première étape sur la voie de la formation d’un nouveau
gouvernement. Après la démission définitive d’Ehud Olmert, qu’il
fera dimanche après la réunion hebdomadaire du cabinet, Livni
disposera de 42 jours pour réaliser cette dure tâche. En cas
d’échec des discussions, des élections législatives anticipées
devront être organisées début 2009, avec un an et demi d’avance.
Ensuite, les pourparlers pour une alliance de gouvernement
pourront durer jusqu’au prochain printemps.
Ehud Olmert, pendant tout ce temps, expédiera les affaires
courantes jusqu’à ce que le Parlement approuve un nouveau
gouvernement. Pour devenir Premier ministre et disposer d’une
majorité de travail stable, Tzipi Livni devra composer surtout
avec des petites formations politiquement gourmandes, dont
l’ultra-orthodoxe Shas, membre de la coalition sortante, qui
pose des conditions pour y rester : une meilleure protection
sociale des plus démunis et pas de négociations sur le statut de
de la ville sainte d’El Qods avec les Palestiniens. L’affaire
s’annonce donc ardue pour Livni, première femme à prétendre à la
tête d’Israël depuis Golda Meir dans les années 1970, mais elle
s’est déclarée résolue à engager sur-le-champ des négociations
sur la formation d’une nouvelle coalition.
Le mouvement Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza depuis le
mois de juin 2007, par la voix d’Ismaïl Haniyeh, Premier
ministre démis de ses fonctions par le président Abbas, a
déclaré ne rien attendre de cette élection dans laquelle il voit
« une poursuite de la politique d’agression israélienne ». Dans
la rue palestinienne, surtout dans la bande de Ghaza soumise à
un embargo féroce depuis son contrôle par le mouvement islamiste
Hamas, cette élection n’a pas suscité beaucoup d’intérêt chez
ces gens qui ont d’autres préoccupations.
Se débrouiller une bouteille de gaz butane, assurer le pain
quotidien à ses enfants, pouvoir trouver des médicaments pour se
traiter, voir le terminal de Rafah ouvert pour pouvoir sortir
librement de cette enclave, devenue véritable prison, voir les
frères ennemis se réconcilier enfin sont actuellement des sujets
bien plus importants que tout ce qui se passe a la tête de la
hiérarchie politique israélienne, coupable à leurs yeux de tous
leurs malheurs.
Droits réservés © El Watan 2007
Publié le 20 septembre 2008
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