Opinion
Des syndicats
soutiennent l'impérialisme !
D.R.
Jeudi 13 décembre
2012
La CGT, la FSU et Solidaires ont fait le
5 décembre dernier une déclaration
commune sur la Syrie depuis le siège de
la CGT à Montreuil. Ces syndicats
s’alignent sur les intérêts de l’Empire,
de l’Union européenne, contre le peuple
syrien. Voyons ce texte.
« Les organisations syndicales
françaises CGT, FSU et Solidaires
condamnent avec force la guerre menée
par le régime Assad contre le peuple
syrien. »
Les signataires se contentent de
reprendre la doxa ordinaire des médias
dominants : ils prétendent y croire dur
comme fer ! Puisque c’est ce que disent
la télé, les journaux et les magazines,
c’est sûr que c’est vrai ! Ces médias
sont entre les mains sanglantes du
capital ? Où est le problème ? Leurs
mensonges antérieurs font-ils douter nos
vaillants syndicalistes ? Pas du tout !
Pourtant, ils ont relayé l’info selon
laquelle Kadhafi avait bombardé la
population de Benghazi faisant
soi-disant 6.000 morts dont on n’a
jamais retrouvé la trace. Ils ont fait
des démonstrations montrant que Saddam
Hussein avait des armes de « destruction
massive » qui n’ont jamais existé. Que
ces médias se fassent les porte-parole
de la propagande étasunienne,
le pays du mensonge,
ne les troublent pas le moins du monde !
Bouche bée devant les puissants, ils
gobent les mouches ! Où sont donc leurs
sentiments de classe ?
Elles dénoncent ce régime sanguinaire
qui a causé depuis vingt-et-un mois plus
de 40.000 morts, contraint plus de
440.000 Syriens à se réfugier dans les
pays limitrophes et qui a enfoncé le
pays dans une logique de guerre.
Les chiffres cités sont, sans nuances,
ceux que donne l’Observatoire Syrien des
Droits de l’Homme. C’est la source
essentielle de la presse du capital.
Obscure officine basée à Londres,
comment peut-on croire à ces décomptes
morbides dont le but est l’intoxication
?
Elles appellent la communauté
internationale à redoubler d’efforts et
de détermination pour que soient enfin
respectés les droits humains et que
cesse cette barbarie.
Cette « communauté internationale » est
une communauté de voyous, vassale de
l’Empire étasunien, dont le but est de
faire la guerre aux peuples du monde
pour les maintenir en suggestion par le
fer et le feu et s’approprier leurs
matières premières. Ces drôles de
syndicalistes n’ont donc pas encore
compris que les guerres en Afghanistan,
en Irak, en Libye, et maintenant en
Syrie, n’ont que ces seuls buts ?
N’ont-ils pas encore compris que la «
démocratie » et « les droits de l’homme
» ne sont que des oripeaux sanglants
qu’on nous agite sous le nez pour
masquer les agressions les plus sordides
? Quelle démocratie en Libye où règne le
chaos ?
Face à cette tragédie, les Syriens ont
besoin d’une aide humanitaire
internationale. Les trois organisations
françaises demandent aux gouvernements
et aux instances internationales de
mettre en œuvre des plans d’actions afin
d’aider les populations de façon
directe, sans intervention militaire
étrangère et hors de tout contrôle de
l’actuel régime syrien et de ses alliés.
De quels Syriens nous parle-t-on ? De
ces groupuscules d’opposants au
gouvernement syrien, lourdement financés
par l’impérialisme ? Ou de ces
salafistes, combattants sanguinaires,
armés et dirigés en sous-main par cette
« communauté internationale » dont nos
syndicalistes sont si friands ? Ou du
soi-disant gouvernement que prétend
reconnaître François Hollande au mépris
de toutes les règles diplomatiques ? On
comprend bien qu’ils veulent la
destitution du président Bachar El Assad,
mais que signifie des « plans d’actions
» pour une aide « directe » « sans
intervention militaire étrangère » ?
N’est-ce pas là le comble de
l’hypocrisie ? On prétend ne pas vouloir
d’armée étrangère, mais on appelle à
envoyer des hordes de mercenaires armés,
financés et entraînés par la France, le
Qatar, l’Empire et leurs complices. Et,
révélation intéressante, la déclaration
commune condamne dans le même élan, les
« alliés » du gouvernement syrien.
Savent-ils qui sont ces alliés ? La
Russie, la Chine, l’Iran, le Venezuela,
Cuba
pour les plus connus. Donc, entre ces
pays qui combattent l’impérialisme d’une
part, et les USA, l’UE, et leurs vassaux
d’autre part, nos syndicalistes ont
choisi leur camp ! Ils ont choisit le
camp de l’ennemi de classe !
Les syndicats français réaffirment leur
solidarité avec le peuple syrien qui
aspire à un régime démocratique, au
respect des droits et des libertés
publiques.
Au lieu de ces déclarations qui se
veulent lyriques mais qui se révèlent
pitoyables, il serait plus raisonnable
de considérer que, comme tous les
peuples du monde, les Syriens aspirent à
ce qu’on leur foute la paix, au sens
propre du mot. Chaque peuple doit
pouvoir choisir, sans interventions
étrangères, ses propres institutions et
la façon de les gérer.
Ils saluent son courage et demandent que
les responsables de crime contre
l’humanité commis en Syrie répondent de
leurs actes devant la justice
internationale.
Ah, la « justice internationale » ! Elle
est dans les mains poisseuses
étasuniennes, elle est une justice
coloniale. S’il existait une justice
internationale, Israël ne pourrait pas
coloniser la Palestine, tuer ses
habitants, détruire les maisons et
construire un régime d’apartheid. S’il
existait une justice internationale, les
généraux étasuniens seraient en prison,
Guantanamo serait fermé, et les porteurs
de mensonges trembleraient !
Ils se déclarent déterminés à agir pour
une meilleure information sur la
situation en Syrie et solidaires des
Syriens en lutte contre la dictature et
pour la démocratie.
L’affaire est claire, pour les
signataires, informer sur la Syrie,
c’est passer en boucle la propagande
impériale. La seule solidarité dont ils
font preuve, c’est de ce coté-là qu’il
faut la chercher !
Ils s’engagent enfin à soutenir les
mouvements syndicaux indépendants qui
émergent en Syrie.
Peut-être est-ce là le nœud de cette
prise de position réactionnaire : la CGT
a quitté la Fédération Syndicale
Mondiale (FSM) pour adhérer à la
Confédération Internationale des
Syndicats, européiste et portée au
renoncement des intérêts ouvriers. Les
syndicats syriens sont organisés au sein
de la Confédération Syndicale Syrienne
qui est toujours membre de la FSM ! À
son dernier congrès, la FSM a apporté
son soutien au gouvernement syrien face
à l’agression étrangère.
D.R.
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