« La nation qui abandonne ses prisonniers
en prison est une nation déshonorée et indigne »
(Secrétaire général du Hizbullah, sayyid
Hassan Nasrullah)
Yahya Skaf : 31 ans de détention dans les
prisons de l’occupation sioniste
A l’occasion du 31ème anniversaire
de l’opération Kamal Adwan, menée le 11 mars 1978 par le groupe
du Fateh dirigé par la combattante Dalal Moghrabi, et au cours
de laquelle le combattant Yahya Skaf a été fait prisonnier,
l’association libanaise pour les prisonniers et libérés et le
comité des amis du prisonnier Yahya Skaf ont organisé une
rencontre de solidarité au siège du syndicat des journalistes à
Beirut pour
- rendre
hommage au combattant prisonnier Yahya Skaf,
- rendre hommage à tous les prisonniers
palestiniens et arabes qui sont détenus dans les prisons de
l’occupation,
- exiger la libération de tous les
prisonniers et
- expliquer la situation particulière du
prisonnier libanais Yahya Skaf, suite à l’opération d’échanges
al-Radwâne qui s’était déroulée au mois de juillet 2008, au
cours de laquelle 5 prisonniers libanais avaient été échangés,
dont le combattant Samir Qintar et quatre combattants du
Hizbullah, faits prisonniers en juillet 2006, ainsi que les
corps des martyrs, libanais, palestiniens et arabes, de
combattants ayant mené des opérations contre l’occupant à partir
du Liban.
Qui est Yahya Skaf ?
Yahya Skaf est né dans le nord du Liban, à
Bhenine, le 15 décembre 1959. Très tôt, au début des années 70,
il s’engage dans la révolution palestinienne pour participer à
la résistance contre l’occupation. Il était conscient de
l’importance du combat pour libérer la Palestine et des
sacrifices que tout arabe libre devait offrir pour cet objectif.
C’est pourquoi il abandonne ses études secondaires pour
s’engager dans la résistance armée. Il fait partie de la
première opération qualitative menée par le Fateh, à partir du
Liban, et conduite par la combattante Dalal Moghrabi, et dont le
groupe a été appelé « groupe de Deir Yassine ».
Le 11 mars 1978, le groupe s’infiltre en
Palestine occupée, par voie de mer, vers la ville de Haïfa. Il
prend en otage 63 israéliens dans un bus et se dirige vers Tel
Aviv où il s’empare également d’un autre bus. Les combattants
rassemblent les passagers dans un seul bus et réclament la
libération de tous les prisonniers palestiniens et arabes dans
les prisons de l’occupation.
L’armée sioniste est en état d’alerte
maximum. 6000 soldats assiègent les combattants de la liberté et
de durs combats sont menés : 37 tués israéliens et plus de 82
blessés, et du côté de la résistance, 9 martyrs sont tombés, et
deux combattants sont blessés, dont Yahya Skaf. L’un des blessés
est rendu à son pays lors d’une opération d’échanges, mais les
sionistes refusent de rendre Yahya Skaf : ils refusent même que
des visites de la Croix-Rouge lui soient rendues, pour apaiser
l’angoisse de sa famille et de ses amis, qui attendent toujours,
31 ans après.
Lors de l’opération al-Radwâne, du mois de
juillet 2008, les autorités sionistes avaient prétendu que parmi
les corps des martyrs rendus, il y avait ceux de Dalal Moghrabi
et de Yahya Skaf. Mais des analyses ADN furent effectués pour le
compte du Hizbullah (et non de l’Etat libanais) sur deux
dépouilles que les sionistes avaient rendues, sans aucune
indication. Les analyses furent négatives : les corps rendus ne
sont pas ceux des combattants réclamés.
Ce n’est qu’après avoir reçu les analyses que
le secrétaire général du Hizbullah, Sayyid Hassan Nasrullah, a
tenu, dans une conférence de presse, à éclaircir la situation :
les corps rendus ne sont pas ceux des combattants qui avaient
été réclamés. Le dirigeant de la résistance a alors soumis
l’affaire aux familles. Elles peuvent poursuivre leurs
revendications et définir la partie qui en serait responsable.
La famille du combattant prisonnier a décidé, avec le comité des
amis du prisonnier Yahya Skaf, de poursuivre, refusant de clore
le dossier et a nommé le Hizbullah, responsable du dossier.
Pour la famille, le prisonnier Yahya Skaf est
toujours vivant, tant que les sionistes ne livrent pas son
corps. Donc, le dossier des prisonniers libanais n’est pas clos,
quoiqu’en dise les responsables sionistes. Outre le prisonnier
combattant Yahya Skaf, il faut rappeler qu’un pêcheur, Mahmoud
Farran, avant été enlevé en mer avant 2006, il n’a toujours pas
été rendu ainsi que des dizaines de corps de combattants, les
martyrs de la libération qu’Israël détient toujours.
Sayyid Hassan Nasrullah, secrétaire général
du Hizbullah et dirigeant arabe de la résistance contre
l’occupation sioniste, avait déjà déclaré : « nous sommes un
peuple qui n’abandonnons pas nos prisonniers dans les prisons ».
Au cours de cette rencontre de solidarité
avec le prisonnier Yahya Skaf, son frère Jamal a fait la
déclaration suivante (extraits) :
…
L’ennemi qui occupe notre terre, viole nos
lieux saints et arrête des milliers de nos combattants dans ses
prisons barbares poursuit encore ses agressions contre les
enfants, les femmes et les vieillards, le dernier exemple étant
son agression barbare contre Gaza.
Le combattant Yahya Skaf et d’autres
combattants ont répondu à l’appel du devoir pour aider le peuple
palestinien. Il a été fait prisonnier le 11 mars 1978 suite à
l’opération héroïque menée avec la sœur martyre Dalal Moghrabi
et onze combattants. Ils ont libéré la côte palestinienne et ont
tué plus de 40 soldats et des colons et en ont blessé plus de
86, au cours de combats dans lesquels les combattants ont
affronté près de 6000 soldats et plusieurs hélicoptères.
Plusieurs martyrs sont tombés et le combattant Yahya Skaf a été
fait prisonnier, portant plusieurs blessures sur tout le corps.
Le combattant Yahya Skaf a été transporté à
un hôpital israélien puis emmené dans une prison israélienne
dépendante du shin Beth. Il fut terriblement torturé et privé de
ses droits les plus élémentaires. Aujourd’hui, le prisonnier
Yahya Skaf célèbre 31 ans de détention dans les prisons de
l’occupation.
En n’ayant pas rendu Yahya Skaf et en voulant
cacher son sort, l’ennemi pratique une politique de fourberie
mais aussi de grande bêtise, il cherche également à entériner
l’imprécision et le flou à son sujet.
A partir de cette tribune, nous réclamons aux
organisations internationales et humanitaires d’agir pour faire
la lumière sur ce dossier, et nous réclamons l’intervention de
l’Etat libanais qui doit assumer son rôle et réclamer que
l’ennemi libère le prisonnier combattant Yahya Skaff, les autres
détenus et les corps des martyrs et des disparus.
Agir pour la libération de Yahya Skaf est le
devoir de tous, dans la patrie et la nation, et notamment de la
résistance islamique qui a libéré la majorité des prisonniers et
de la terre. Nous avons foi que la libération du reste des
terres et des prisonniers, dont Yahya Skaf et les corps des
martyrs, ne se fera qu’à travers la lutte des combattants, la
sagesse des dirigeants de la résistance islamique, sous la
direction de sayyid Hassan Nasrullah, secrétaire général du
Hizbullah.
Finalement, nous nous adressons à l’ennemi
qui compte sur le désespoir de la famille et des amis de Yahya
Skaf, que dans ce dossier, c’est lui qui sera au désespoir,
c’est lui qui se soumettra à la volonté des hommes libres et
nous, nous n’abandonnerons pas notre droit, celui de récupérer
nos prisonniers, même si cela devait nous coûter encore 31
autres années. Nous continuerons à porter la bannière de Yahya
Skaf et celle de tous nos prisonniers et détenus dans les
prisons de l’occupation.
Liberté pour nos prisonniers
Et la victoire pour nos combattants