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Cirepal
Echange
de prisonniers entre l'Etat sioniste et le Hizbullah
Israël reçoit une gifle retentissante
3 juillet 2008
« Promesse
sincère », la promesse de libération, faite par Sayyid
Hassan Nasrullah, secrétaire général du Hizbullah, en juillet
2006, au plus ancien prisonnier arabe dans les geôles sionistes,
Samir Qintar, est sur le point d’être honorée. Deux ans après
la prise de deux soldats sionistes qui s’étaient aventurés
jusqu’aux frontières entre la Palestine occupée et le Liban,
en vue de les échanger avec Samir Qintar et les nobles dépouilles
des martyrs, Israël a finalement admis le bien-fondé de la
revendication de la résistance islamique au Liban : seules
des négociations indirectes et un échange pouvaient ramener les
soldats capturés à leurs familles et leur Etat.
Israël
a tout essayé après cette capture : une guerre meurtrière
de 33 jours contre le Liban et particulièrement le sud, des milliers
de martyrs tombés et des blessés, des milliers de déplacés, la
destruction des infrastructures libanaises, avec un appui occidental
illimité et notamment américain, des pressions sur le gouvernement
libanais illégitime par l’intermédiaire de ses alliés américains
et européens, des menaces de guerre. Rien, rien n’a pu lui rendre
ses deux soldats. Comme l’avait annoncé sayyid Hassan
Nasrullah, seuls des négociations indirectes et l’échange peuvent
les lui rendre. Deux ans après, Israël reçoit une gifle
retentissante, une fois encore, donnée par le parti de la résistance,
le Hizbullah !
Il
est vrai que cette guerre était préparée, mais la capture des soldats
l’a précipitée, Olmert voulant faire croire que son Etat est encore
capable d’interdire quelque chose dans la région ! Ni lui,
ni son Etat, ni même toutes les forces mondiales réunies ne peuvent
obliger le Hizbullah à reculer quant à ce qu’il considère comme
son droit le plus légitime : libérer les prisonniers et les
dépouilles des martyrs, libérer les fermes de Shebaa et les hauteurs
de Kfarshouba, assurer la souveraineté du sol libanais, résister
à l’Etat colonial installé en Palestine.
Face
à la fermeté du droit de la résistance, Israël a essayé de jouer !
Il a perdu, une fois encore. Ses dirigeants se sentent humiliés,
sa presse est aux abois, sa population ballottée entre l’espoir
d’en finir avec un cauchemar qui s’appelle résistance et l’arrogance
raciste de ne pas admettre que des Arabes peuvent gagner des
guerres, réussir des coups, lever la tête et imposer leur juste
volonté.
La
victoire de la résistance en 2006 se poursuit. C’est ce qu’a
d’ailleurs annoncé le secrétaire général du Hizbullah, lors
de la conférence de presse du 2 juillet, rappelant ce qu’il avait
déjà annoncé : le temps des défaites arabes est passé, nous
avons entamé la phase des victoires : victoire de la libération
en 2000, victoire de la résistance en août 2006 avec le retour des
déplacés et l’échec cuisant du plan américano-sioniste, victoire
de la résistance dans la bande de Gaza, victoire actuelle avec le
retour des prisonniers et des nobles dépouilles des martyrs tombés
pour que vive la Palestine, victoire du droit arabe contre la spoliation
israélienne, victoire de la dignité arabe qui sait récupérer ses
martyrs.
Au
cours de cette conférence de presse, sayyid Hassan Nasrullah a fourni
quelques détails importants, pas tous (les autres seront fournis
lors de l’accueil des prisonniers et des dépouilles des
martyrs), pour ne pas gêner les dernières mesures avant le jour
J.
Samir
Qintar, le plus ancien prisonnier arabe (29 ans passé dans les geôles
sionistes) sera libéré avec les quatre autres prisonniers de
« la promesse sincère », faits prisonniers lors de la
guerre de juillet 2006. Samir Qintar, héros de la résistance palestinienne
et arabe, a été un des points les plus ardus dans les négociations,
car Israël avait déjà manqué à sa promesse pour sa libération
en 2004, les sionistes considérant qu’il a « les mains tâchées
de sang », c’est-à-dire un résistant de premier rang.
Les
nobles dépouilles des martyrs, libanais, palestiniens et arabes,
environ 200 dépouilles, seront remises à leurs familles et leur
peuple, tous ces martyrs ayant été tués lors des opérations de
la résistance contre l’Etat sioniste ou enlevés par les
sionistes, à partir du Liban. La noble dépouille de la résistante
Dalal Moghrabi, partie en mars 78, avec ses camarades, dont le libanais
Yahya Skaf, dans l’opération Kamal Adwan, sera enfin rendue à
sa famille et son peuple. Concernant le héros Yahya Skaf, la lumière
sera faite sur son sort : par l’analyse de l’ADN, sa famille
sera en mesure de savoir si la dépouille que les sionistes vont rendre
est effectivement celle de leur fils ou bien doit-il être considéré
« disparu ».
Pour
les diplomates iraniens, enlevés en 1982 par les Forces libanaises
de Geagea et Bashir Gemayel, un rapport détaillé israélien fera
la lumière sur leur sort : ont-ils été assassinés par les
Forces libanaises ou livrés et ensuite assassinés par les sionistes ?
Concernant
la libération de prisonniers palestiniens et arabes, les sionistes
refusaient, pour des raisons diverses, de les inclure dans l’échange,
mais il semble bien que plusieurs prisonniers palestiniens seront
enfin libérés par cet échange. Les sionistes, d’après leur
presse, craignent que le Hizbullah et notamment son scrétaire général,
ne soient considérés dans le monde arabe et musulman, et surtout
dans la Palestine, comme les véritables dirigeants de la résistance
dans le monde arabe et musulman. Les sionistes ont voulu, dans les
négociations, séparer entre les prisonniers de la liberté, et prenaient
prétexte qu’ils étaient engagés dans des négociations avec la
résistance palestinienne pour l’échange du soldat Shalit, d’une
part et avec l’autorité palestinienne d’autre part, au sujet
de la libération des prisonniers. Mais le Hizbullah a maintenu cependant
ses revendications et c’est Israël qui est fouetté par la gifle
retentissante !
Au
moment où le Liban se prépare à recevoir ses héros et les dépouilles
de ses martyrs, morts en héros, dans la joie et l’allégresse,
mis à part quelques corbeaux libanais (Geagea en premier), c’est
la « douleur » de la défaite qui plane sur le public
israélien. Et cette « douleur » sera d’autant plus
profonde que l’allégresse transportera le public au Liban,
libanais, palestiniens et arabes, pendant des semaines, au cours de
cet été 2008 que l’américain David Welsh voulait transformer
en « été chaud », en été de sang et de larmes pour
les résistants au Liban. Sayyid Nasrullah a minimisé la portée
de leur « douleur », disant que les israéliens avaient
l’habitude de considérer qu’ils sont toujours victimes, tout
comme il a minimisé la menace britannique d’inclure « la
branche armée » du Hizbullah au rang des « organisations
terroristes », parce qu’elle aiderait les résistants en Irak
et en Palestine. A ce propos, sayyid Nasrullah a dit que la mesure
britannique n’avait aucune importance, mais le moment choisi pour
l’annoncer avait pour but de mettre des bâtons dans les roues des
négociations en cours pour l’échange : « que la
Grande-Bretagne, pays de la déclaration Balfour, premier et principal
Etat à avoir installé l’Etat sioniste » menace, quelle importance ?
« Pour la résistance, c’est un honneur ! »
Quelle
est la véritable signification de cet échange historique ?
-
D’abord, que le Hizbullah n’a qu’une seule parole et que les
Israéliens n’en ont aucune. Samir Qintar devait être libéré
en 2004, avec les autres prisonniers libanais. Vouloir jouer avec
son sort a valu à l’Etat sioniste des échecs répétés.
-
Les pseudo-critères israéliens pour la libération des prisonniers
se sont envolés : Samir Qintar sera libéré, en héros, malgré
les critères posés par les sionistes, ce qui suscite déjà des
divisions en leur sein, entre les « purs » et les
« réalistes ». D’ailleurs, les sionistes étudient
en ce moment le changement des critères : ce ne sont plus les
« mains tâchées de sang » qui importeraient, mais
« le potentiel des prisonniers à retourner à la lutte ».
-
Pour la résistance palestinienne qui détient Shalit, cet échange
va lui permettre d’être ferme dans ses revendications, ce que souligne
la presse sioniste. D’ailleurs, c’est ce qu’a déclaré Abu
Mujahid, porte-parole des comités populaires, affirmant que le prix
de Shalit va augmenter, et que la voie est ouverte pour la capture
des soldats sionistes en vue d’autres échanges, tant que des Palestiniens
seront prisonniers.
-
L’échange brise un verrou israélien qui s’est renforcé depuis
2001 : Israël considérait qu’il ne libèrerait jamais
« un terroriste », terme qui a pris une signification
plus générale depuis septembre 2001. Or, il est obligé de libérer
les résistants palestiniens et arabes, parce qu’il ne peut plus
rien faire d’autre, s’il veut apaiser sa population, qui vit les
moments les plus critiques depuis le début de son histoire, en
1948.
-
Pour la première fois, un Etat arabe (le Liban) parvient à clore
le dossier de ses prisonniers et des nobles dépouilles de ses martyrs
et de ses disparus, sans faire aucune concession à l’Etat
sioniste, et sans être obligé de signer un quelconque traité.
-
Les manifestations, les célébrations, la joie qui vont inonder le
Liban, la Palestine et des pays arabes et musulmans, lors de cette
libération et le recueillement et la dignité qui vont
s’installer, lors de la mise en sépulture des 200 martyrs, dans
les camps palestiniens et les villages du Liban, seront un déclencheur
mille fois répété pour affirmer, haut et fort, fermement et
solennellement, notre appartenance à cette résistance que nulle
force au monde ne pourra briser, maintenant qu’elle a pris le chemin
de la victoire sur l’ennemi spoliateur, Israël et ses alliés.
Centre d'Information sur
la Résistance en Palestine
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