Chronique
Monopoly politique
Chérif Abdedaïm
© Chérif
Abdedaïm
Mardi 1er octobre 2013
Par définition, le Monopoly est un jeu
de société américain édité par
Hasbro. Son but consiste à ruiner
ses concurrents par des opérations
immobilières. Il symbolise les aspects
apparents et spectaculaires du
capitalisme, les fortunes se faisant et
se défaisant au fil des coups de dés. Ce
jeu de société est mondialement connu,
il en existe de multiples versions.
Sur la scène internationale, il semble
que ce jeu a été perverti au point où
chaque concurrent cherche la « ruine »
politique de son adversaire afin de
s’emparer d’un leadership virtuel.
En Libye, Sarkozy a bien joué le coup à
ses acolytes pour enfin pouvoir bomber
le torse et crier à tue-tête qu’il était
l’artisan de la « délivrance » du peuple
libyen. La suite, on la connaît,
avec sa faillite politique.
Son successeur, François Hollande
voulait faire de même dans la crise
syrienne. Depuis le début des
événements, la diplomatie française n’a
cessé de briller par son acharnement
contre le président syrien. Combien de
fois avons-nous entendu chanter le
refrain : « Assad, doit partir ».
Malheureusement le vent de l’Est a
tourné en faveur de Bachar Al Assad et
l’agression tant espérée par les
diplomates français, a tourné au
compromis ; alors que François Hollande
s’est retrouvé dos au mur. Son
intervention télévisée de dimanche
dernier n’a pas convaincu les 8 millions
de téléspectateurs qui l’ont suivie.
En revenant sur l’accord conclu entre
les Russes et les Américain sur la crise
syrienne, le président français avait
réexpliqué la position de la France qui
« n’a jamais été seule» à maintenir la
pression « sur le régime de Bachar Al
Assad ». Autrement dit, c’est la
fermeté, particulièrement celle exercée
par la France, qui aura permis
d’envisager un règlement de la crise. «
La pression de la France et des
États-Unis a convaincu la Russie de
prendre une initiative, tant mieux »,
a-t-il insisté. Une sortie médiatique
qui lui a valu une cascade de critiques
et de railleries sur les sites Internet
et les réseaux sociaux. En voici
quelques réactions :
Sur Le Figaro :
« Il (Hollande) ne lui reste plus qu'à
convoquer OBAMA et POUTINE pour leurs
exposer sa stratégie .... ».
« Il est content : il se pose en sauveur
du monde. »
« Bachar Al Assad doit trembler ! Il n'a
pas dû fermer l'œil de la nuit. Quand je
pense que c'est à cet individu qu'on a
confié le code de la force de frappe, je
suis inquiet. »
Sur Le Monde :
« Sur la Syrie, le Président français
continue à mentir honteusement, accusant
son homologue syrien de l'utilisation
d'armes chimiques alors que l'ONU n'a
pas encore rendu son rapport. S'il a été
écarté du dossier syrien, n'est-ce pas à
cause de son entêtement. La diplomatie
française ne joue plus dans la cour des
grands et cela depuis longtemps. »
Sur L’Express :
« Le Président ferait mieux de se calmer
avec la Syrie, et de mener la guerre
contre la délinquance catastrophique en
France - avant que même les touristes
étrangers ne fuient le pays. Hollande
s'est fait rouler dans la farine (la
farine ça le connaît) par Poutine et
Obama et il veut nous faire croire que
sa fermeté a fait peur au syrien. »
Sur Le
Point.fr :
« Hollande a précipité le pays vers les
bas-fonds. ! Nous ne sommes plus rien !
Le monde rigole de notre bêtise d'avoir
élu un guignol pareil. ! Plus mauvais
chef d'état du monde ! Faut le faire en
18 mois ! »
Décidément, quant on joue au Monopoly
politique, il faut savoir où poser ses
pieds.
Article publié sur
la
Nouvelle République
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