Opinion
Syrie : Le pilleur
d'Alep !
Bassel
Dayoub
Jeudi 21 février
2013
Ce serait
pour des « raisons humanitaires » que le
conseil de l’union européenne du
02/09/2011 ajoutait
M. Farés Chehabi, citoyen syrien et
Président de la chambre de commerce et
d’industrie d’Alep, à la liste des
personnes et entités dont il a décidé de
geler tous les fonds et ressources
économiques, parce que « responsables de
la répression violente exercée contre la
population civile en Syrie… » [1][2]. Il était
classé dans la catégorie : « Apporte un
soutien économique au régime syrien » !
Le plus
étrange, pour qui se sent concerné par
la Syrie, est de découvrir qui est cette
personne [3] jugée si
inhumaine pour ses concitoyens par la
prestigieuse assemblée lauréate du
« Prix Nobel de la paix 2012 » et,
partant de là, de se demander jusques
quand, pour des raisons inavouables
d’hégémonie et de faillites, les
instances moralisatrices internationales
feront mine de ne plus savoir distinguer
un « opposant démocrate » et patriote,
convaincu de la nécessité du dialogue et
de la solution politique proposés par le
Président de son pays, d’un « rebelle
armé » inféodé aux ténèbres et à
l’envahisseur étranger ? Jusques quand
tenteront-elles de convaincre leur
opinion publique de condamner la
catégorie du premier et de soutenir
celle du second ? N’est-ce pas un
questionnement légitime suite à l’énième
décision prise, paraît-il après moult
hésitations, par Bruxelles le 18/02/2003
[4] :
« Léger assouplissement de l'embargo
européen sur les armes en Syrie…
afin de fournir un soutien non létal
pour la protection des civils » ?!
Maintenant que les masques sont tombés,
que le monde entier ne peut plus fermer
les yeux sur la « guerre indirecte »
menée contre la Syrie par une coalition
internationale de pays dits civilisés et
par terroristes interposés ; qu’entend
Bruxelles, après les USA, par « soutien
non létal » ? N’est-ce pas la mise à la
disposition de ces envahisseurs « non
déclarés » des moyens techniques les
plus sophistiqués pour tuer encore plus
de civils, détruire encore plus
d’infrastructures, répandre encore plus
d’obscurantisme propice au chaos
constructeur de leur suprématie, dérober
encore plus de trésors archéologiques
d’un pays qui fut et reste le berceau de
la Civilisation ?
Pour qui roule Mme
Navy Pillay qui, sourde aux enquêtes
émanant de ses propres services, « veut
voir Assad devant le CPI » [5] ?
Comment procédera la magistrate suisse,
Mme Carla Del Ponte, qui déclare qu’« il
est temps de saisir la justice » ;
lorsqu’on sait que la pétition
maquillant la vérité a été signée, à son
initiative, par 54 États prétendument
« Amis de la Syrie » [6] ?
Et enfin, que penser des États qui ont
hâte de remporter le marché syrien pour
reconstruire ce qu’ils ont largement
contribué à déconstruire [7] ?
Accepteront-ils de comprendre que la
Syrie ne manque pas de citoyens qui,
lorsqu’ils s’opposent à une politique
voire à une erreur de jugement de leurs
autorités légitimes, ne sont pas prêts à
vendre leur patrie ? [NdT].
M. Farés Chehabi, Président de la
chambre de commerce et d'industrie
d'Alep, a adressé un courrier demandant
officiellement au
ministère
syrien des Affaires étrangères
de soulever,
à l'ONU, la question
du « pillage
des usines
d'Alep » [8]. Il a déclaré que ce
« cambriolage organisé » se poursuit,
jour après jour, et que pour les Alépins,
le Premier ministre
turc Recep
Tayyip Erdogan
est le véritable « pilleur » de leur
ville ! Il a sévèrement critiqué les
déclarations
de la dite
« opposition
syrienne », et a ajouté que dans ce cas
précis : « celui qui défend
le voleur n’est autre
que son partenaire ! ».
À Alep, les rebelles armés volent et des
turcs en profitent
La citadelle de l'industrie syrienne
s'est effondrée. La production s’y est
arrêtée. Les industriels d’Alep qui,
bien avant le déclenchement de ce qu’il
est convenu d’appeler la « crise
syrienne » considéraient que le
rapprochement syro-turc se faisait au
détriment de l'industrie locale, sont
maintenant les victimes d’une campagne
turque qui a systématiquement détruit
leurs infrastructures industrielles. Une
véritable opération de pillage à grande
échelle qui finira devant les tribunaux
internationaux, quelle que soit l'issue
du conflit.
En effet, à peine quelques semaines
après le début des violences en Syrie et
la réticence de la classe moyenne, des
commerçants, et des industriels de cette
ville à s'engager dans le « renversement
du régime », ses habitants sont devenus
les cibles des « mécontents en
colère » : insultes sur la voie
publique, enlèvements, violences et
brigandages sur les axes routiers menant
vers la capitale et la côte ; puis,
menaces de mort à l’encontre de nombreux
industriels, incendies et vandalisme
d’un maximum d’usines qui ont atteint
leur apogée l'été dernier. C’est là que
la grande opération de pillage a
commencé, avec démontage et récupération
de toutes sortes de machines et
d’équipements avant expédition en
Turquie ; le nord de la Syrie étant
devenu le « marché obligé » de
l'industrie turque !
Les usines « Oulabi »
La série destructive des usines d’Alep,
et les mensonges des médias associés,
ont commencé par deux incendies
provoqués du complexe industriel «
Oulabi Textile » situé sur la route
Alep-Damas. Le premier incendie a été
présenté comme une arnaque de la part la
famille Oulabi qui aurait chargé « ses
chabihas » [néologisme révolutionnaire
désignant les ignobles citoyens
soutenant les autorités et l’Armée
syrienne ! NdT] de la basse besogne pour
ne pas avoir à payer le salaire des
ouvriers, avec évidemment faux témoins
oculaires et prétendus confidents à
l’appui. Le deuxième incendie, présenté
toujours comme l’œuvre des mêmes
chabihas et pour les mêmes raisons, a eu
lieu quelques jours plus tard alors que
M. Bassam Oulabi, victime des
circonstances, était encore hospitalisé
en soins intensifs avant de décéder [9].
Ce deuxième incendie a fini de ravager
ce qui restait du complexe et a mis au
chômage 3000 ouvriers dont la grande
majorité venait des zones rurales d’Edleb.
Désormais captifs des milices de la
prétendue « Armée Syrienne Libre » ou
ASL, contre la promesse d’une plus ou
moins consistante rémunération pour tout
acte de violence commandité à l’encontre
d’industriels et de commerçants
nommément désignés, il ne restait plus
qu’à les couvrir médiatiquement par le
slogan prêt à l’emploi : « Le régime
syrien kidnappe des innocents pour
discréditer la révolution ! ».
Ces incendies avaient été précédés de
l’assassinat de l’industriel Mouhammad
Al-Ouess [10],
du pillage de son usine familiale proche
de Saraqeb [à 50 Kms au sud d’Alep], et
de l’enlèvement de deux membres de sa
famille. Ce fut le prélude au rapt de
centaines de « nantis », et de leur
parenté, devenus source de monnaie
sonnante et trébuchante par l’exigence
d’une rançon de plusieurs dizaines de
millions au début de la crise, rendue à
quelques centaines de milliers un an
après. Opération lucrative à souhait,
qui a vécu sa propre révolution en
passant directement de petites à grandes
entreprises par la « division du
travail » ! En effet, il y a désormais
ceux qui kidnappent « en gros » pour
remettre leurs proies à des commerçants
qui les répartissent « au détail » sur
divers lieux de détention, avant de
toucher le « pactole révolutionnaire ».
Il a même fallu créer de véritables
« agences » chargées de les maintenir en
vie et de mener les transactions
libératoires contre un certain
pourcentage de la rançon fixée par les
révolutionnaires kidnappeurs.
La cellule de crise
Début 2012, suite à la multiplication
des enlèvements et des menaces sérieuses
mettant en danger des centaines
d’industriels ou de médecins accusés de
financer les chabihas ou de ne pas
financer la révolution, et suite aux
plaintes incessantes des citoyens d’Alep
et de sa région, la cellule de crise
s’est réunie avec les professionnels des
secteurs économique et industriel ;
lesquels ont exigé de frapper d’une
« main de fer » les bandits de grand
chemin et les gangs de kidnappeurs, de
sorte à déplacer le cauchemar de l’axe
Alep-Damas vers celui d’Alep-Turquie et
ainsi couper la route internationale du
nord du pays.
C’était le feu vert attendu par les
autorités syriennes pour assigner à
l’Armée la tâche de ramener la sécurité.
Mais l’expansion de la « rébellion
armée » a été plus rapide que la
tentative de la contenir. L’entrée de
l’Armée syrienne dans les deux localités
d’Andane et de Hritane, après la fuite
des bandes armées, n’a pas suffi à
empêcher la dégradation de la situation
sécuritaire, puisque la frontière turque
était restée largement ouverte aux
rebelles et aux trafics des armes dans
les deux sens ! Ce qui explique
l’escalade, à partir de l’été dernier,
des agressions contre les manufactures
et installations industrielles, la
multiplication des redevances
exorbitantes imposées à leurs
propriétaires, les pillages et saccages
des propriétés privées et publiques sur
l’axe Alep-A’zaz ayant connu un
important boom économique au cours des
dix dernières années, notamment avec la
politique d’ouverture entre la Turquie
et la Syrie. C’est ainsi que les bandes
armées ont pu assiéger complètement la
ville d’Alep.
La destruction des usines et le pillage
des équipements industriels
C’est au mois de Ramadan qu’a commencé
la destruction systématique des usines
d'Alep. Des représentants de la
« Chambre d’industrie d’Alep » ont
révélé que le nombre d’usines pillées
et/ou démolies dépasse le millier, et
que les dossiers d’un grand nombre de
celles-ci étaient largement documentés
en préparation des poursuites
judiciaires contre « l'Etat turc »
responsable d’avoir permis, organisé et
participé au démontage des usines et au
transport de leurs équipements vers la
Turquie ; le montant des pertes
dépassant les 300 milliards de Livres
syriennes !
En réalité, ce sont des milliers
d'usines, de toute taille, qui ont été
vandalisées et pillées ; leurs stocks de
matières premières et de produits finis
dérobés, leurs machines démontées et
embarquées ouvertement vers la frontière
turque. Certains équipements ont dû être
découpés en « ferrailles » vendues aux
fonderies turques. Les exemples ne
manquent pas !
Ainsi, M. Mouhamad Bitar, dirigeant
d’une usine de textile familiale située
dans la cité industrielle de Sheikh
Najjar, a déclaré : « Ce sont des
individus armés de l’ASL qui ont volé
nos équipements après avoir découpé
certaines pièces mécaniques de 15 mètres
de long en fragments transportés en
Turquie, où ils ont été vendus au
dixième de leur prix ».
Un autre industriel du textile, se
présentant comme « Abou Ahmad » pour ne
pas être nommément identifié, va encore
plus loin : « Aujourd’hui, personne ne
sait que je suis un industriel de Sheikh
Najjar. Mon usine a été volée et
saccagée. Avec deux de mes enfants et
deux de mes anciens ouvriers, nous
essayons de vendre quelques vêtements et
conserves alimentaires sur les
trottoirs, mais je jure que je ne
vendrai jamais un seul produit turc
quitte à mourir de faim… Le gouvernement
d’Erdogan a arrêté un certain nombre
d'avocats turcs venus en Syrie pour
enquêter sur la démolition du tissu
industriel d’Alep. Ils avaient pu
vérifier et recueillir nombre de
documents prouvant l’implication de leur
gouvernement dans l’organisation du
pillage et de la vente des machines et
pièces détachées à certains de leurs
compatriotes concessionnaires, sous la
supervision d’agents du renseignement
turcs ! ».
Quant à M. Ibrahim Clour, industriel
spécialisé dans la fabrication de pièces
de rechange pour gros véhicules,
kidnappé sur l’autoroute internationale
puis libéré contre une rançon, il
déclare sans ambages : « Je suis de ceux
qui ont perdu leur usine avec tout son
contenu. Nous avons subi une invasion de
nos sites industriels situés aussi bien
dans les régions rurales qu’à
l’intérieur de la cité. Les coups qui
ont frappé l’industrie de la ville
d’Alep étaient planifiés et
volontairement destructeurs ; ce qui
fait que notre performance est désormais
rendue impossible ».
Les conseils venus de Paris
C’est dans ces conditions que certains
« hommes d'affaires » syriens réfugiés à
Paris auraient contacté leurs homologues
restés à Alep pour les convaincre de
témoigner d’un peu plus de compréhension
à l’égard des milices armées. Selon eux,
cela permettrait la réouverture des
usines encore susceptibles de
fonctionner moyennant le financement et
donc la protection des prétendus
insurgés révolutionnaires. Un important
industriel qui a reçu cette offre de la
part d’un officier syrien dissident
planqué dans la capitale française nous
a déclaré : « De toutes façons,
cette tentative était vouée à l’échec
parce qu’il ne s'agit pas simplement de
remettre en marche telle ou telle usine,
mais de sécuriser les voies et convois
de transport des marchandises et aussi
de disposer du carburant nécessaire à
leur circulation. Traiter
avec les milices armées qui ont envahi nos sites
industriels ne suffit pas. Il faudrait
en faire autant pour satisfaire les
exigences financières des dizaines
d’autres milices déployées sur les
autoroutes internationales, ou capables
de se ramener pour nous couper la route
en quelques minutes ! ».
La haine de classe ?
Les syndicats des travailleurs syriens
ne sont ni des « rouges », ni des «
blancs » aux bottes des patrons et du
pouvoir. La plupart des syndiqués sont
des salariés de l’État alors que le
syndicalisme est pratiquement absent du
secteur privé qui est loin d’offrir les
mêmes garanties ; puisque les
travailleurs toucheraient un salaire
minimum généralement inférieur et que
moins de 10% seraient inscrits auprès
des organismes de Sécurité sociale.
Cette absence de tradition ouvrière chez
les travailleurs du secteur privé ferait
que la plupart d’entre eux ne sont pas
politisés ; ce qui expliquerait qu’ils
n’aient pas témoigné de la volonté de
protéger leurs usines, alors que des
milliers d’entre eux ont répondu à
l’appel du patronat pour manifester en
faveur des réformes proposées par le
Président Bachar Al-Assad. Par
conséquent, l’attitude négative
vis-à-vis de l’agression que subissait
le tissu industriel régional a surtout
été le fait d’une frange ouvrière non
syndiquée.
À Alep, le nombre de travailleurs du
secteur privé est d’environ 500 000. La
plupart d'entre eux ont aujourd’hui
perdu leur emploi à cause de la mainmise
des bandes armées sur les zones
industrielles, des transports devenus
difficiles, et de la faillite de
nombreux industriels…
C’est dans ce contexte que M. Farés
Chehabi a proposé aux « rebelles armés
syriens » sévissant toujours à Alep
[parmi la multitude arrivée de tous les
coins de la planète, moustache rasée,
barbes de toutes les couleurs, pantalon
raccourci - voir vidéo [3]
-NdT] de
les embaucher pour travailler à la
reprise ou à la protection des usines de
la région, à condition qu’ils déposent
les armes et rejoignent le processus du
« dialogue national » en cours à travers
le pays. Il a assuré que la communauté
économique d'Alep est capable de
reconstruire le secteur industriel en
une année seulement !
Bassel Dayoub
19/02/2013
Article original :
Al-akhbar / Liban
http://www.al-akhbar.com/node/177846
Article traduit de
l’arabe par Mouna Alno-Nakhal pour
Mondialisation.ca
Notes :
[1] Décision
2011/522/ du Conseil du 2 Septembre 2011
http://eurlex.europa.eu/Notice.do?mode=dbl&lang=fr&ihmlang=fr&lng1=fr,en&lng2=bg,cs,da,de,el,en,es,et,fi,fr,hu,it,
lt,lv,mt,nl,pl,pt,ro,sk,sl,sv,&val=601494:cs
[2]
Syria: EU adds
the Presidents of Aleppo and Damascus
chamber of industry and Tarif Akhras and
Issam Anbouda to the sanction list
http://othersuns.wordpress.com/2011/09/03/syria-eu-adds-the-presidents-of-aleppo-and-damascus-chamber-of-industry-and-tarif-akhras-and-issam-anbouda-to-the-sanction-list/
[3] Farés Chehabi
26/01/2013
http://www.youtube.com/watch?
=QDua5ZqsHlI
[4] Léger
assouplissement de l’embargo européen
sur les armes en Syrie
http://www.france24.com/fr/20130218-syrie-union-europeenne-revoit-embargo-armes-rebelles-civils-sanctions
[5]
Un responsable de l'Onu veut voir Assad
devant la CPI
http://lci.tf1.fr/monde/moyen-orient/un-responsable-de-l-onu-veut-voir-assad-devant-la
cpi-7833021.html
[6] Carla Del Ponte:
«Il est temps de saisir la CPI»
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/fdb07894-7a0e-11e2-9c3f-f412594b2ec9/Carla_Del_Ponte_Il_est_temps_de_saisir_la_CPI
[7] Appels lancés pour un déploiement de
la marine allemande contre la Syrie
http://www.mondialisation.ca/appels-lanc-s-pour-un-d-ploiement-de-la-marine-allemande-contre-la-syrie/31414
Extrait :
Lundi, le Financial Times Germany (FTG)
a rapporté que Berlin devait devenir le
« centre de planification pour la
reconstruction de la Syrie après un
éventuel renversement du président Assad.
» Le « groupe des amis du peuple syrien
» – une alliance d’Etats qui aspirent à
un changement de régime en Syrie – a
installé un bureau dans la capitale
allemande avec le soutien du
gouvernement.
Selon une porte-parole du ministère des
Affaires étrangères, l’objectif est non
seulement de contribuer politiquement
mais aussi économiquement à prendre « un
nouveau départ » après le conflit. Pour
le FTD, ceci est une tentative, côté
allemand, de « se positionner à temps
pour la période après la fin du régime
syrien. » L’objectif final est de «
transformer le système syrien
d’entreprise publique en une économie de
libre marché. »
[8]
Syrie/pillage d'usines: Damas accuse la
Turquie
http://fr.rian.ru/world/20130110/197183523.html
[9] Décès de
l’industriel Bassam Oulabi et
hospitalisation de son frère Khaled en
soins intensifs…
http://www.aksalser.com/index.php?page=view_articles&id=a568e85eca1cc1dc42ac9063b137883a&ar=631883120
[10] Assassinat de
Mohamad el-Ouess et blessure de son
frère Amer…
http://www.znobia.com/?page=show_det&select_page=2&id=9599
Le
dossier Syrie
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