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Ada Yonath veut libérer tous les prisonniers palestiniens
B. O.
Ada Yonath - Photo: Hayadan.org
Mardi 13 octobre 2009
La chimiste, qui vient de recevoir le prix Nobel, demande la
libération des prisonniers palestiniens, expliquant que leur
maintien en détention pouvait pousser au terrorisme.
L’Israélienne Ada Yonath, qui vient d’obtenir le prix Nobel
de chimie pour les travaux sur les ribosomes, ces usines à
protéines du corps humain, est aussi une citoyenne très engagée
et dotée de solides convictions pacifistes. La chercheuse s’est
déclarée en effet aussitôt « pour la libération de tous les
prisonniers palestiniens » détenus par Israël. Interrogée par la
radio militaire, elle a eu le courage d’affirmer sur les ondes :
« Il faut libérer tous ceux que nous appelons des terroristes et
pas seulement pour obtenir en échange le soldat Gilad Shalit. »
Et d’argumenter : « C’est en gardant ces détenus en prison que
nous poussons à l’exaspération leurs proches et que nous
fabriquons des terroristes. Le meilleur moyen d’empêcher les
enlèvements d’Israéliens en vue qu’ils servent de monnaie
d’échange, c’est de libérer ces détenus. » La lauréate 2009 du
prix Nobel de chimie pointe encore que c’est le désespoir qui
pousse des Palestiniens à des opérations suicides : « Cela
n’arrive pas à des gens qui ont un horizon et une espérance dans
leur vie. »
La scientifique est née avant-guerre, dans une famille très
pauvre de Jérusalem. Pas de livres à la maison, trop chers, mais
une volonté de se former et des parents convaincus qu’il fallait
donner à leurs enfants une bonne instruction.
Saisissant : c’est en découvrant la vie de Marie Curie,
première femme prix Nobel de l’histoire, que la jeune Ada Yonath
décide de vouer sa vie à la recherche. « Nos travaux ont duré
des années », a-t-elle encore expliqué à la radio israélienne.
« Chaque fois que je faisais face à une difficulté de la taille
de l’Everest, c’était pour découvrir qu’il y avait un autre
Everest derrière. Mais quand j’ai trouvé la structure du
ribosome, j’étais vraiment, vraiment très heureuse. » Pour
franchir l’Everest de la paix, le monde a le plus grand besoin
de scientifiques de la trampe d’Ada Yonath
© Journal L'Humanité
Publié le 14 octobre 2009 avec l'aimable autorisation de
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