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Ha'aretz
Le
nouveau gouvernement palestinien : un vrai problème pour Israël
Avi Issacharoff
http://www.haaretz.com/hasen/spages/824039.html
Ha'aretz, 9 janvier 2007
Le nouveau gouvernement palestinien d'union nationale crée un
vrai problème pour Israël. Il sera dirigé par un haut
responsable du Hamas, Ismaïl Haniyeh. De plus, il ne reconnaîtra
pas Israël et ne prétend pas respecter les conditions du
Quartette, comme l'un des leaders du Hamas l'a déclaré.
Pourtant, en même temps, ce n'est pas un gouvernement Hamas, et
le Hamas n'y aura pas la majorité. Le ministre des finances
proposé, Salem Fayad, et l'un des enfants chéris de la Maison
Blanche. Le ministre des affaires étrangères, l'universitaire
Ziad Abou Amar, a donné de nombreuses conférences aux Etats-Unis
et n'a pas de positions extrémistes vis-à-vis d'Israël. Et le
ministre de l'intérieur, responsable des forces de sécurité,
sera un indépendant, bien que nommé sur recommandation du Hamas.
Dans ces conditions, Israël et les Etats-Unis auront du mal à
exiger que le boycott économique du gouvernement
palestinien demeure en place.
Les autres membres du Quartette (Union européenne, ONU et Russie)
sont depuis longtemps perturbés par l'opposition américaine à
un gouvernement d'union, et une fois que celui-ci sera en
fonction, soit dans quelques semaines, certains d'entre eux ou même
tous pourraient annoncer la reprise des relations avec l'Autorité
palestinienne.
Bien que le leader du Hamas Khaled Mesh'al et celui du Fatah, le
président Mahmoud Abbas, aient accepté les principes de l'accord
de La Mecque il y a une dizaine de jours, ce n'est que cette
semaine que les derniers doutes se sont dissipés, quand ils se
sont rendu compte que le sommet de La Mecque était leur dernière
chance de mettre fin à la guerre intestine à Gaza. Près de 100
Palestiniens ont été tués dans les affrontements depuis deux
mois, et les violences et le sentiment de perdre tout contrôle
ont poussé Abbas à
braver le mécontentement américain et Mesh'al à renoncer à son
rêve d'un contrôle exclusif par le Hamas.
L'accord conclu a donné quelque chose à chacun. Mesh'al n'a pas
dû renoncer au programme politique du Hamas ni reconnaître Israël.
Abbas a un gouvernement que le Hamas ne contrôle plus. Mais de
nombreux Palestiniens leur en veulent à tous les deux.
Quiconque lit le document de l'accord pourrait ne pas comprendre
pourquoi il a été retardé de plusieurs semaines sanglantes pour
quelques mots. Par exemple, le document final déclare que le
gouvernement "respectera" les accords passés avec Israël.
Abbas voulait le mot "adhérera".
A Gaza, les habitants se sont réjouis de la fin de la guerre
civile. Mais la fête pourrait être prématurée. Sans parler des
milices armées de Gaza, quelques illuminés pourraient facilement
faire repartir le feu. Et ceux qui
ont perdu des proches pourraient ne pas abandonner si vite tout désir
de vengeance.
La pacification de Gaza sera la première tâche du nouveau
gouvernement. Mais, au mieux, ce sera difficile, et il se pourrait
que cela soit impossible.
Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant
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