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Jewish Chronicle

Israël déploie une nouvelle stratégie anti-iranienne
Anshel Pfeffer

In Jewish Chronicle (Londres), 14 décembre 2007

http://www.thejc.com/home.aspx?ParentId=m11s19&SecId=19&AId=56976&ATypeId=1

[Il devrait être clair, évident, qu’Israël et l’appareil sioniste international donnent l’ordre de tirer, lorsqu’il est question de déclencher une guerre contre l’Iran, même si ces premiers tirs doivent être lancés par les Etats-Unis. S’ils sont capables d’être aussi effrontés, dans cette politique, c’est parce qu’ils contrôlent d’ores et déjà les forums de l’opinion aux Etats-Unis, ainsi, de plus en plus, quoi qu’à une moindre échelle, qu’en Europe, et qu’ils ont réussi à coopter, à vamper, à infiltrer ou à neutraliser les forces anti-guerre aux Etats-Unis, ainsi que la plupart des critiques les plus largement écoutés dans l’administration, provenant de ce que l’on appelait naguère « La Gauche ». Ce qui est stupéfiant, c’est la facilité avec laquelle ils ont pu reléguer l’opinion des chercheurs des agences de renseignement de notre pays [les USA, ndt] – celle du NIE, au sujet de l’Iran – dans les limbes. C’est là, mise à nu, une démonstration du Pouvoir Juif au vingt-et-unième siècle. A moins qu’on n’en prenne conscience, qu’on ne la contre et qu’on ne la dénonce, afin d’y mettre un terme, ce siècle risque fort d’être le vingt-et-unième et dernier. Jeff Blankfort]

Israël œuvre, conjointement avec l’administration américaine et les gouvernements britannique et français, à contrer les effets produits par le rapport d’Evaluation des Services des Renseignements des Etats-Unis, publié la semaine dernière, qui affirmait que l’Iran avait arrêté son programme nucléaire militaire en 2003.

Ce rapport a eu également pour effet de défier la politique diplomatique d’Israël en matière de menace iranienne.

De hauts responsables de l’ensemble des quatre gouvernements cités étaient en contact, la semaine dernière, immédiatement après la publication du rapport en question, afin de coordonner leurs initiatives visant à en minimiser l’effet [dévastateur pour eux].

Le conseiller américain en matière de sécurité nationale, Stephen Hadley, et le chef de cabinet du Premier israélien, Yoram Turbovich, étaient fort occupés à planifier les actions à venir des deux gouvernements, conjointement avec des responsables britanniques et français. La déclaration du secrétaire britannique à la politique étrangère, David Milliband, la semaine dernière, selon laquelle l’Iran continuait à défier la communauté internationale, et qu’en conséquence la Grande-Bretagne chercherait à obtenir un renforcement des sanctions à son encontre, faisait aussi partie de ces efforts, ainsi que la publicité attachée à la rencontre entre Binyamin Nenanyahu, lundi dernier, avec le président français Nicolas Sarkozy, aux fins de débattre de la question iranienne.

Bien qu’officiellement chef de l’opposition en Israël, M. Netanyahu était porteur de messages officiels de la part de M. Olmert, adressés aux dirigeants français…

Dimanche, à la suite du conseil des ministres tenu à Jérusalem, M. Olmert a publié une déclaration disant que « l’Iran continue à fabriquer et à perfectionner des missiles balistiques, et il poursuit ses recherches et son développement d’infrastructures visant à produire des armes atomiques », et qu’Israël agirait de manière à porter cette information à la connaissance du monde entier.

M. Olmert annonçait, en réalité, un abandon d’une politique israélienne maintenue tout au long des dernières années écoulées, et formulée par l’ex-Premier Ariel Sharon. Celui-ci faisait valoir l’opinion que le programme nucléaire iranien était « un problème pour l’ensemble du monde », et qu’Israël devait veiller à ne pas donner l’impression d’être le principal incitateur à des pressions à l’encontre de l’Iran.

Il est clair, désormais, pour les décisionnaires, qu’Israël doit être beaucoup plus énergique dans son travail de conviction de la communauté internationale et de l’opinion publique que l’Iran a toujours l’intention de produire une bombe nucléaire.

« Israël a été mis au centre de l’attention mondiale par ce rapport des services américains », nous [Jewish Chronicle] a indiqué un conseiller du gouvernement israélien.

« Il aurait été bien plus préférable que les Américains et les Européens eussent agi, à ce sujet, bien plus précocement, et avec bien plus de vigueur », a indiqué une autre source diplomatique, « mais c’était là une attente parfaitement irréaliste. »

« C’était en l’occurrence la chose à dire, à l’époque, mais le problème, c’était que, bien trop longtemps, le gouvernement, de fait, a cru à ce message, et ce n’est que depuis quelques mois seulement que la question iranienne est venue occuper la priorité de l’agenda. Le rapport américain fut un ultime appel à se réveiller pour quiconque en aurait encore eu besoin, en Israël, et à se souvenir que ce pays doit compter avant tout sur lui-même, dans cette question. Pour les Américains, la bombe iranienne est une sérieuse menace pour leurs intérêts ; mais pour nous, c’est une menace très grave pesant sur notre existence-même. »

D’après une source haut placée du renseignement israélien, « le rapport américain était une version très abrégée d’un autre rapport, beaucoup plus détaillé. »

« Il y avait des craintes que la version longue ne fasse l’objet de fuites en direction de la presse ; c’est la raison pour laquelle l’administration américaine n’avait pas d’autre choix que de rendre publique cette version [abrégée], écrite à la hâte et bâclée.

« Désormais, tout le monde a réglé le bouton sur le mode « limitons les dégâts ». Il ne fait toujours aucun doute, au sein des officines du renseignement, dont celles des Etats-Unis, que les Iraniens travaillent d’arrache-pied à produire une bombe, et qu’une phrase tirée de son contexte, dans un rapport merdique, n’y change rien. Les Etats-Unis, Israël, la Grande-Bretagne et la France œuvrent aujourd’hui de conserve à changer l’impression produite par le fameux rapport. »

Des appels se sont élevés, au sein du gouvernement, à révéler au moins pour partie les évaluations israéliennes sur le programme nucléaire iranien, mais ces appels ont reçu une rebuffade de la part des milieux du renseignement.

Reste que le consensus, au sein du gouvernement, consiste à dire que le temps de la diplomatie pépère est désormais derrière nous, et que Jérusalem devra œuvrer beaucoup plus ouvertement avec les gouvernements occidentaux sur cette question. Après le choc initial causé par le rapport du NIE, les assurances reçues de l’administration américaine, ainsi que la réponse des exécutifs britannique et français ont été, dans l’ensemble, encourageantes.

Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier



Source et traduction : Marcel Charbonnier


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