|
Ha'aretz
L'aide internationale à l'Autorité
palestinienne a presque triplé en 2006 malgré le boycott
Amira Hass
[Entre
les affrontements sanglants Fatah-Hamas et la pluie de roquettes
Qassam qui s'est abattue sur Sderot, revenons sur le boycott
et ses effets surprenants et/ou pervers]
Ha'aretz, 16 mai 2007
http://www.haaretz.com/hasen/spages/860220.html
D'après un rapport du Bureau des Nations Unies pour la
Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), les dons à
l'Autorité palestinienne (AP) ont presque triplé l'année dernière,
suite au boycott international imposé au gouvernement du Hamas.
En 2006, cette aide a été de 900 millions de $, contre 349
millions en 2005.
Ce boycott a signifié que la plupart des pays ont refusé
d'envoyer des fonds directement à l'AP, et Israël a refusé de
transférer les recettes douanières et fiscales reçues au nom de
l'AP.
Mais les pays arabes et occidentaux ont continué, et même
augmenté leurs dons, soit en les faisant transiter par un mécanisme
de "contournement du Hamas", nommé TIM (Temporary
International Mechanism), soit en les adressant directement au
cabinet du président Mahmoud Abbas. Cet argent, qui a compensé
la moitié des recettes retenues par Israël, a servi en partie à
financer les salaires des fonctionnaires de l'AP, ainsi que les
services sociaux.
En temps normal, les transferts de recettes depuis Israël
couvrent environ 2/3 du budget de l'AP. Si l'activité économique
en 2006 avait été au même niveau qu'en 2005, ces sommes
auraient été d'environ 800 millions de $. Mais en réalité, le
produit intérieur brut (PIB) de l'AP a chuté de 8 à 10% en
2006.
Selon ce rapport, le plus gros contributeur, l'année dernière, a
été la Ligue arabe (448 millions de $). L'Union européenne a
donné 219 millions et la Banque mondiale 42 millions. De plus, le
gouvernement a reçu de
l'étranger environ 180 millions de $ en espèces passées en
contrebande.
Le rapport note que, en partie à cause du fait que moins d'argent
a été transféré directement à l'AP, la tendance vers une plus
grande transparence financière a été inversée en 2006, même
si les donateurs à l'AP réclament cette transparence depuis des
années
Par exemple, au lieu de publier des rapports mensuels sur les
postes de son budget, l'AP n'en publie plus que deux par an,
violant ainsi la loi budgétaire palestinienne. Le cabinet d'Abbas
n'a publié aucun chiffre sur ses dépenses ou ses recettes
concernant cet argent reçu de l'étranger. Le Fonds
d'investissement palestinien n'a pas non plus rendu compte de ses
actions, ni avec le cabinet d'Abbas, ni avec les banques.
De façon générale, le TIM a signifié que le ministère
palestinien des finances n'a eu aucun contrôle sur les recettes
et les dépenses, et n'a pas pu finaliser un budget pour 2006.
Pour 2007, le projet de budget manque de chiffres, comme ceux des
recettes et dépenses en 2006, et le nombre d'employés du secteur
public. Cela a également causé des retards de paiement aux
fournisseurs. Au total, les dépenses totales du gouvernement ont
chuté de 31% en 2006. Les salaires payés aux fonctionnaires ont,
eux, chuté de 33%.
Le TIM a également eu pour résultat un doublonnage
bureaucratique et une incertitude financière pour les bénéficiaires.
De nombreux employés, par exemple, n'ont pas touché leurs
salaires de façon régulière.
Ce rapport est l'œuvre du Dr. Karim Nashashibi, qui, il y a
encore deux mois, était le représentant à Gaza et en
Cisjordanie du Fonds monétaire international (FMI).
Trad. : Gérard
pour
|