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Opinion
Pourquoi le Crif
veut-il la peau d'Esther Benbassa ?
Allain Jules
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Esther Benbassa. All Rights Reserved
Mercredi 17 mars 2010
Esther Benbassa, dans une tribune intitulée
« Le Crif, vrai lobby, et faux pouvoir » publiée en février dernier dans les colonnes de
Libération
dénonçait vertement le Crif (Conseil représentatif des
institutions juives de France). Petit extrait: « Qu’est-ce
que le Crif sinon un groupuscule endogamique qui se donne des
airs de petit Etat indépendant, agissant à sa guise, faisant
plier les uns et les autres, tant par le biais de l’autocensure,
sensible chez bien des journalistes, craignant à juste titre
d’être soupçonnés d’antisémitisme dès qu’ils oseront critiquer
la politique israélienne, que par l’instrumentalisation de la
culpabilité de la Shoah intériorisée par la classe politique ?
Le pouvoir imaginé que cette minuscule institution a su se
fabriquer se retourne hélas contre les juifs eux-mêmes, et
d’abord contre ceux qui ne se reconnaissent nullement en elle.
Il génère à son tour de l’antisémitisme et offre des arguments,
certes fallacieux, à ceux qu’obsèdent les vieux thèmes bien
rôdés du pouvoir juif, du complot juif. La «servilité» de
circonstance des professionnels de la politique face au Crif
vient renforcer les anciens préjugés. »
Mais qui est Esther Benbassa ? Elle est directeur d’études à
l’Ecole pratique des hautes études, Sorbonne. Spécialiste
d’histoire des juifs et d’histoire comparée des minorités. C’est
le courage fait femme. Son avantage: être juive puisque, chaque
non-juif qui ose critiquer ce groupuscule communautariste comme
le démontre si bien l’intellectuelle est victime d’un lynchage
abscons et les accusations d’antisémitisme fusent. Dans son
papier, elle fustigeait très justement le dîner du Crif, tout en
relevant la nocivité de ce dernier qui est devenu simplement le
porte-parole d’Israël en France, instrumentalisant la Shoah à
des fins politiques inavouables obligeant les uns et les autres
d’accepter même la politique la plus inique pratiquée par
Israël, à l’exemple de celle de Benyamin Netanyahou qui a donné
son aval pour la construction de 1600 logements supplémentaires
à Jérusalem-Est, terre palestinienne annexée, sinon de se voir
accusé tout de go….d’antisémitisme. L’administration américaine
doit l’être sans doute puisqu’elle a protesté. La France, non,
ce qui explique la peur du spectre du chantage perpétuel du
Crif.
Ce cri d’alarme d’Esther Benbassa qui met en garde
l’organisation qui perpétue par ses agissements l’antisémitisme
(est-ce le but pour sa survie ?) a vu des critiques injustifiées
la sommant de ne pas parler du dîner du Crif, vaste fumisterie
pourtant, qui distribue les bons et les mauvais points, ayant
son bon ou mauvais arabe, son bon ou mauvais Français, son bon
ou mauvais parti, acceptant les uns et ostracisant les autres.
Pire, de voir tout le gouvernement français accourir comme un
seul homme et qui plus est, y dénoncer par la voix du premier
ministre François Fillon le communautarisme, selon Esther
Benbassa, cette manoeuvre hypocrite est mise en place pour
fustiger les arabes. Quand on sait que cette grande dame est
l’une des inspiratrice du vivre-ensemble, on ne peut que se lier
face à une telle science.
C’est d’abord Théo Klein, président d’honneur du Crif qui,
dans un courrier envoyé à Esther Benbassa (à lire dans son
site), considère que l’intellectuelle dérive dans des propos
sulfureux et n’apporte rien au débat puisqu’elle délire à la
limite, en fustigeant le dîner Crif dont il est l’instigateur,
en des termes sulfureux. Comme si ça ne suffisait pas, ce fut au
tour de Marc Knobel du Crif, de prendre sa plus belle plume pour
égratigner le papier publié dans Libération, qu’il nomme:
« Les nouveaux graves délires d’Esther Benbassa
» , en
qualifiant les substantifs utilisés par l’intellectuelle,
dit-il sciemment, « pour blesser, caricaturer, jeter l’opprobre
et, in fine, salir. »(sic). Un refus total de voir ses erreurs
ou une façon inconsciente de faire du Schopenhauer.
Voyant qu’Esther Benbassa reste droite dans ses bottes après
avoir asséné La vérité, ses détracteurs, incapables de l’accuser
d’antisémitisme et en mal de sensation et d’inspiration,
l’accusent, in fine, d’avoir écrit dans Libération,…un
nouveau Protocoles des Sages de Sion, encore sous la
plume du très prolifique Marc Knobel. Rien que ça. Donc, le
Crif est le représentant du juif sur terre si l’on en croit ce
papier d’une bassesse crasse. Quand la bêtise guide l’homme, il
court finalement un très grand danger. Porter des oeillères et
être autiste à ce point est triste. Ce qui est triste là dedans,
c’est que le CRIF lui refuse un droit de réponse. Pourquoi ? Et
pourtant, Richard Prasquier, lui, avait eu un droit de réponse
après la publication
Suivre le débat instructif entre Théo Klein et Esther
Benbassa sur
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