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PALESTINE
Mahmoud Abbas:
l'échec d'un imposteur
Allain Jules
Jeudi 12 novembre 2009
Il n’y a pas de doute possible. Le peuple
palestinien est sacrifié par la communauté internationale qui
ferme les yeux sur une injustice abyssale. Comment comprendre
qu’on exige aujourd’hui aux Palestiniens de retrouver la table
de négociations sans condition, alors que le camp d’en face,
israélien, lui, refuse de geler la colonisation, crachant une
fois de plus sur le vrai préalable à la reprise du processus de
paix ?
Mahmoud Abbas semble être pris subitement d’une crise de
conscience, après avoir été le vrai fossoyeur de son peuple,
foulant au pied ses intérêts, pour les siens propres.
Abou Mazen a annoncé le 5 novembre
dernier qu’il ne se représentera plus à sa propre
succession. Les réactions en chaîne qui ont suivi sa
décision sont à la mesure de son échec cuisant à la tête de
cette autorité palestinienne moribonde. Dindon de la farce
de la paix, victime de l’intransigeance israélienne et du
poker menteur américain, ladite autorité n’est victime que
de sa naïveté ou simplement de son égoïsme. La Palestine
sera-t-elle placée sous mandat onusien ? Laissera-t-on
finalement Israël réaliser son rêve, celui de coloniser
toute la Cisjordanie et Jérusalem-Est ? Selon de nombreux
observateurs, on y prend le chemin, puisque les américains,
seuls habilités à pouvoir faire plier Israël, par la parole
de la secrétaire d’État Hillary Clinton qui a déclaré comme
historique et jugeant
“sans
précédent” la proposition israélienne de gel de la colonisation
limité dans le temps. Une escroquerie de 6 mois pourtant.
Après la rencontre sournoise entre le président américain
Barack Obama et le premier-ministre israélien Benyamin
Netanyahou en début de semaine à Washington, c’est le
secrétaire général de la Maison Blanche Rahm Emanuel qui a
déclaré :« Je
suis persuadé que Netanyahou comprend les enjeux
stratégiques des progrès de la paix. Nous agirons comme des
amis qui ont contracté une alliance. Le président et ce
Congrès comprennent les dangers qu’Israël est prêt à
encourir et nous serons à ses côtés à chaque étape » C’est dit. Rien de nouveau sous le soleil, et même
dialectique de l’administration Bush. Et pourtant,
Netanyahou est bien le problème dans ce processus de paix.
Le voir comme stratège de paix, c’est prendre des vessies
pour des lanternes.
Après la commémoration du cinquième
anniversaire de la mort de Yasser Arafat, en France, à
l’hôpital d’instruction des armées Percy, à Clamart dans les
Hauts-de-Seine (9-2), le 11 novembre 2004, voici que
l’autorité palestinienne par manque d’hommes charismatiques,
risque de se saborder. La question est donc de savoir quelle
alternative suivre. Selon certains sondages, le seul à
pouvoir représenter les Palestiniens n’est autre que
Marouane Barghouti, responsable du Fatah qui, ironie du
sort, est emprisonné à vie en Israël. In fine, seul reste en lice,
le responsable du
Hamas à Gaza, Ismaël Haniyéh. Ne va-t-on pas nous refaire le
coup du Hamas, vainqueur d’une élection démocratique et
empêché de gouverner ?
La thrombopénie de Yasser Arafat a tué la
Palestine et lui-même. Elle a permis de voir une succession
de mensonges émailler des négociations de paix à géométrie
variable. Tout pour Israël, rien pour la Palestine. En ce
moment, certains se focalisent sur la colonisation. Or, il y
a pire. Depuis la fin de la guerre de Gaza, malgré le
rapport sans appel du juge sud-africain Goldstone mettant en
cause Tsahal et le Hamas bien sûr, Israël continue son
embargo abscons sur ce territoire, en toute impunité.
Entièrement détruit, Gaza n’a même pas le droit de recevoir
des matériaux de construction. Ainsi, les populations
s’organisent et, actuellement, la terre cuite à le vent en
poupe pour la fabrication des briques.
Si Mahmoud Abbas met à exécution ses
menaces, probablement, ce serait plutôt une bonne chose pour
la Palestine mais une mauvaise pour Israël. D’ailleurs, les
autorités israéliennes l’ont compris et supplient le
président de l’autorité palestinienne de rester en revenant
sur sa décision. Un vrai baiser de Judas s’il en est,
d’autant plus qu’il n’a jamais obtenu gain de cause en 5 ans
de pouvoir. Alors, pourquoi continuer ? Mais, compte tenu de
la faiblesse politique de certains cadres du fatah, de Salam
Fayyad à Ahmed Qoreï, incapables de réellement succéder à
Mahmoud Abbas, Israël, réel père fondateur du Hamas comme le
révèle le dernier opuscule de Charles Enderlin,
“Le grand aveuglement” ne va-t-il pas être
contraint de libérer Marouane Barghouti considéré comme le
Nelson Mandela palestinien ?
Publié
le 13 novembre 2009 avec
l'aimable autorisation d'Allain Jules
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