Les unités spéciales de l'occupation ont assassiné ce samedi
trois dirigeants des Brigades des martyrs al-Aqsa et des Saraya
al-Quds dans la ville de Jénine. Il s'agit de Abbas Ghâlib
Damj, 21 ans, du camp de Jénine, Ahmad Muhammad Issa, 21 ans,
du village Sanour et tous les deux sont membres de la direction
de la branche armée du mouvment Fateh et le martyr Mahmud Afif
Sirhan, 24 ans, du camp de Jénine, dirigeant des Saraya al-Quds,
branche militaire du mouvement du Jihad islamique.
Les sources palestiniennes ont rapporté que les trois martyrs
ont été assassinés par le commando des musta'ribîn qui a tiré
des coups de feu sur eux. Des témoins ont affirmé que le
commando de l'occupation était vêtu en civil et utilisait une
voiture palestinienne.
Falastin Turkmân, un témoin, a affirmé que le commando a
surpris les trois jeunes qui se trouvaient dans une voiture, près
de l'école al-Zahrâ', dans le camp de Jénine. Il a tiré des
coups de feu directement sur eux alors qu'il avait les moyens de
les arrêter. Mahdi Shibani, autre témoin, a rapporté que deux
voitures attendaient les résistants, et juste lorsque leur
voiture est arrivée près de l'école, les membres du commando
ont fermé la route, quatre d'entre eux sont sortis de voiture
et ont tiré des coups de feu directement sur les résistants,
qui se trouvaient toujours dans leur voiture.
Il poursuit : à peine les tirs se sont arrêtés, des membres
du commando se sont jetés sur la voiture, car ils avaient
remarqué qu'un des résistants bougeait encore. Il s'agissait
du jeune Mahmud Sirhan, ils l'ont sorti de la voiture et l'ont
tiré puis ont tiré des coups de feu sur lui, avant qu'ils ne
reprennent la voiture pour s'en aller. Au même moment, une
quinzaine de véhicules de l'armée de l'occupation étaient
postées à l'entrée de Jénine. Ces véhicules sont partis après
l'assassinat des militants.
Juste à l'annonce des assassinats, des milliers de citoyens se
sont dirigés vers l'hôpital du martyr Khalil Sulayman, très
en colère, et se sont regroupés spontanément dans des
manifestations pour dénoncer les crimes israéliens.
Les Brigades des martyrs d'al-Aqsa ont dénoncé l'opération.
Zakaria Zubaydi a déclaré que les Israéliens ont franchi
toutes les limites rouges et que ce message israélien est clair
: franchement hostile à notre peuple, il inaugure une nouvelle
intensification de la politique des assassinats. Il n'y aura
plus après aujourd'hui ni trêve, ni négociations, ou
rencontres, puisqu'Israël a choisi la voie des assassinats, des
incursions et de la mort pour notre peuple, nous avons le droit
de résister, de défendre nos vies. Il a réclamé l'arrêt de
toutes les rencontres entre la direction palestinienne et les
dirigeants israéliens, tant que les assassinats se poursuivent.
Abu Mujâhid, au nom des Saraya al-Quds, a déclaré que les
massacres et assassinats commis par l'occupation se poursuivent,
et la seule réponse doit être l'intensification de la résistance
pour protéger les acquis et les constantes du peuple
palestinien.
Cet assassinat vient quelques heures après l'assassinat d'un
jeune palestinien, dans le village de Kfardan, à l'ouest de Jénine,
lors d'une invasion de l'armée de l'occupation, sous prétexte
d'arrêter les recherchés. Des coups de feu ont été tirés
par les soldats de l'occupation tuant le jeune Muhammad Saïd
Abed, 22 ans, alors qu'il se trouvait sur le toit de sa maison.
Dans la place du village, des affrontements ont opposé les
jeunes palestiniens aux soldats de l'occupation, comme c'est le
cas plusieurs jours par semaine.
Le frère du martyr Muhammad a déclaré que son frère a été
touché au visage, vers 5 heures du matin, par une balle tiré
par un tireur israélien qui s'était posté avec d'autres,
pas très loin de la maison.
Suite à des fouilles dans les maisons, les forces de
l'occupation ont arrêté 10 jeunes, dont Ibrahîm Nimr,
Muhammad Nimr et leur frère Ahmad, Ya'qub Sami Nimr 27 ans et
Ramzi Ahmad Nimr, 25 ans.
Shafi' Muhammad Salah, boulanger, a affirmé que les soldats ont
fait explosé son four et la boulangerie. Ils ont arrêté ses
quatre fils, Amin, Ahmad, Muhammad et Mahmud.
Le village de Kfardan a été déclaré en deuil pour toute la
journée.
Nablus:
A l'aube du dimanche, les forecs spéciales de l'occupation ont
mené une opération sanguinaire dans la ville de Nablus,
assassinant deux résistants des Brigades des martyrs d'al-Aqsa.
Des affrontements violents ont eu lieu entre les jeunes de la résistance
et les soldats de l'armée de l'occupation, qui s'était infiltrée
dans les quartiers et les camps de la ville.
Les sources médicales palestiniennes ont affirmé que les deux
martyrs sont Amin Labbada, 21 ans et Fadl Nour, 22 ans. Ils ont
été atteints de plusieurs balles après que les forces
israéliennes aient encerclé la maison où ils se trouvaient,
dans le quartier Ras el-'Ayn.
La veille, dans le camp de Jénine, les forces de l'occupation
avaient également assassiné Bushra Naji al-Wahsh. C'est au
cours d'une nouvelle invasion du camp, à laquelle les résistants
se sont opposés, par les armes et les pierres, que les soldats
de l'occupation ont tiré sur Bushra, la tuant sur le coup.
Ali Samoudi (Jénine , 21avril)
Le Triangle des martyrs : les scènes de l'Intifada
reviennent
Les enfants affrontent les soldats de l'occupation avec
des pierres
Le déploiement intense des forces de l'occupation n'empêche
pas la population du village le Triangle des martyrs, situé à
l'ouest de Jénine, de sortir dans les rues et de monter
sur les toits pour affronter ouverment les dizaines de soldats
puissamment armés. De telles scènes rappellent les premiers
jours de l'Intifada al-Aqsa.
Les jeunes et les enfants, soutenus par les femmes, affrontent
ouvertement les soldats de l'occupation et leurs balles, avec
tout ce qui leur tombe dans les mains, des pierres, des morceaux
de verre, des bouteilles. Les soldats étaient venus dès
l'aube, pour lancer une nouvelle campagne de fouilles, à la
recherche des militants et combattants de la résistance. La résistance
de la population a contraint l'armée de l'occupation à faire
appel à des renforts pour disperser la foule, mais en vain. La
foule a réussi à empêcher les fouilles.
Ce soulèvement populaire indique le degré de mobilisation de
la population et sa détermination à affronter l'occupation. Réveillée
en plein sommeil par les bruits des bottes et des véhicules
blindés, la population a vite pris le dessus en se mobilisant
et se lançant contre les soldats.
Parallèlement à cette scène qui restera gravée dans les mémoires,
d'autres forces de l'occupation se dirigeaient vers le quartier
est du village où raconte Abdel Hakim Wishâhi que les forces
de l'occupation ont tiré intensivement en pleine nuit tout
comme elles ont fait exploser des bombes, puis les soldats se
sont mis à crier, après s'être barbouillés de noir, pour
faire peur à la population, lorsqu'ils entreraient dans les
maisons.
Avant le lever du jour, le village "Triangle des
martyrs" était transformé en caserne militaire. Les
maisons ont été investies par le soldats, la population expulsée.
de chez elle. Ibrâhîm Muhammad dit que les soldats ont utilisé
des chiens policiers, quand ils ont pénétré chez lui, ils ont
mis toute la famille dehors, pour interrogatire. Les soldats ont
pris alors place près des fenêtres dans les maisons occupées,
les armes dirigées contre toute personne qui bouge dans la rue.
Durant les fouilles, raconte Abdallah Wishâhî, les soldats ont
intentionnellement humilié la population. Ils ont confisqué
plusieurs cartes d'identité et ont obligé plusieurs jeunes à
se tenir debout, le long d'un mur, pendant plusieurs heures. Ces
actes ont gêné l'ouverture des écoles.
Les forces de l'occupation se sont dirigées vers la maison de
Musa As'ous, prétendant que son fils Samer est recherché par
les appareils sécuritaires israéliens. La mère de Samer
raconte: ils nous ont demandé de sortir de la maison en
quelques minutes, menaçant de sa destruction. Nous n'avions
alors pas le choix, ils nous ont maintenus dehors, debout, gardés
par de nombreux soldats. Mon mari s'est trouvé mal, il a perdu
connaissance lorsqu'il a entendu les coups de feu et les bombes
exploser à l'intérieur de la maison. Puis, les soldats ont
kidnappé mon fils Ahmad et l'ont emmené et nous ont menacés
de le tuer si Samer ne se rendait pas. Lorsqu'ils sont repartis,
nous sommes entrés à la maison et avons découvert qu'ils avaient
volé les bijoux.
Les forces de l'occupation ont échoué à attraper Samer, elles
se vengent contre la population entière. Les habitants ont
affirmé que les soldats tiraient des coups feu à l'intérieur
des maisons pour détruire ce qui s'y trouve, de façon
intentionnelle. Ils ont ensuite kidnappé 5 jeunes qui ont été
emmenés avec eux, bien qu'ils ne soient pas recherchés. Ils
ont également agressé plusieurs jeunes, leur donnant des
coups.
Pendant plusieurs heures, les coups de feu s'entendaient sur la
place principale du village. Les affrontements entre les
jeunes et les forces de l'occupation se sont poursuivis jusqu'à
leur retrait. Les soldats ont promis de revenir et de se venger.
Mais jusqu'au dernier soldat retiré, les jeunes ont poursuivi
leur résistance, lançant les pierres et affrontant
l'occupation
Exécuté de sang-froid par l'occupation : la
population de Qabatieh témoigne
Ali Samoudi, 19 avril 2007
La décision de l'exécution fut prise à l'avance par les
appareils de la sécurité israélienne. Ils voulaient tuer le
jeune Ashraf Mahmud Hanaysha, 24 ans, du village de Qabatieh,
dirigeant des Brigades des martyrs d'al-Aqsa, bien qu'ils
pouvaient l'arrêter sans l'exécuter.
Les récits des témoins de ce crime commis par les unités de
musta'ribin (israéliens déguisés) vêtus en civils, qui se
sont infiltrés dans le village en tirant des coups de feu sur
Hanaysha, sont nombreux. L'un des médecins qui a reçu sa
dépouille à l'hôpital du martyr Khalil Slayman, dit que son
corps est troué de plus de dix balles, dans la tête, le coeur,
la poitrine, et il est décédé rapidement.
Détails du crime
Vers midi, dans le village Qabatieh, Ashraf a pris sa voiture
avec quatre personnes pour se diriger à Jénine. Au même
moment, des unités de musta'ribin se préparaient à le tuer.
Elles arrêtent une voiture palestinienne et la confisquent et
se cachent sur la route Qabatieh-Jénine, attendant le passage
du résistant. Au milieu de la route, la voiture volée par les
sionistes devance celle de Ashraf puis contourne pour lui faire
face, vers le village "Triangle des martyrs".
Issam Nazzal, qui a vu toute la scène, étant chauffeur de taxi
sur le trajet, raconte : "j'ai vu la voiture couper la
route, trois personnes armées en sortent, elles étaient masquées
et étaient vêtues en civil. D'autres membres de l'unité sont
restés dans la voiture. Ceux qui sont sortis ont tiré des
coups de feu en direction de la voiture de Hatayshe, qui a essayé
de les éviter et de s'éloigner. Mais sa voiture s'est arrêtée.
"Lorsque la voiture d'Ashraf s'est arrêtée, les membres
du commando ont demandé aux personnes s'y trouvantde sortir de
la voiture, ils ont été jetés à terre. Mais apparemment, ils
ont réussi à savoir qui était Ashraf. Ils l'ont troué de
balles, directement. Les membres du commando ont piétiné les têtes
des autres, puis ont tiré sans s'arrêter sur le corps de
Ashraf. Ensuite, ils ont pris le corps et l'ont jeté en l'air,
vers la route. Le commando s'est ensuite vite retiré du lieu du
crime. Lorsque l'ambulance est arrivée, elle a emmenée le
corps d'Ashraf à l'hôpital.
Une exécution
Issam Nazzal et les autres témoins qui se trouvés sur le lieu
du crime ont affirmé qu'il s'agit bien d'une exécution, Nazzal
ajoutant : "ils auraient pu très bien l'arrêter mais ils
avaient probablement reçu l'ordre de l'assassiner".
Les institutions et organisations palestiniennes ont exprimé
leurs vives inquiétudes après ce crime. Le mouvement Fateh a
demandé aux institutions internationales, dans un communiqué,
une enquête immédiate sur ce nouveau crime de l'occupation, où
l'occupant a exécuté un militant après l'avoir arrêté. Il
est devenu clair pour les organisations palestiniennes que
l'occupation a repris la politique des exécutions et le travail
des commandos infiltrés. Les forces nationales et islamiques
ont condamné ce nouveau crime et réclamé à la communauté
internationale d'assumer ses responsabilités en protégeant le
peuple palestinien. Dans leur communiqué, les forces nationales
et islamiques affirment que les forces de l'occupation ne se
privent pas de commettre des crimes et des massacres, indiquant
que l'assassinat de sang froid du martyr Hanayshe peut être
considéré comme le début d'une série d'actes terroristes et
sanguinaires que le gouvernement de l'occupation a l'intention
de reprendre. Les Brigades des martyrs d'al-Aqsa parlent, dans
leur communiqué, de riposter à ce nouveau crime. Les Saraya
al-Quds appellent à intensifier la lutte contre l'occupant tout
comme les Comités de la résistance populaire qui ont déclaré
que l'exécution est une déclaration israélienne claire qui
vise le peuple palestinien. Le mouvement Hamas a dénoncé également
ce nouveau crime et rappelant que la vague sanguinaire de
l'occupant ne mettra pas fin à la résistance. Tous les groupes
de la résistance ont insisté sur la nécessité d'intensifier
la résistance et de dénoncer les crimes de l'occupation,
et notamment la politique des exécutions.