LES ETATS-UNIS CONTRE LA FRANCE
Pour le directeur
de France Télévisions,
Thierry Meyssan et le Réseau Voltaire
ont raison
Alain
Benajam
Vendredi 8 février
2013 C’est ce que l’on
peut supposer après avoir vu l’opus de
propagande les Réseaux de L’extrême,
les Obsédés du Complot, diffusé par
France Télévisions sur France 5.
Pour M. Pflimlin, directeur de France
Télévisions, Thierry Meyssan
et le
Réseau Voltaire ont raison ou les
Etats-Unis contre la France.
M.
Rémy Pflimlin a été
promu au poste de directeur général de
France Télévisions par Nicolas Sarkozy,
tout un symbole. Nicolas dit «
l’américain » [1]
ne pouvait que promouvoir un homme qui
était en accord avec ses idées. En fait d’idées, celles de Nicolas
étaient fort simples, dépouillées à
l’extrême, elles se résumaient ainsi : «
le maître est aux Etats-Unis et
j’obéis aux ordres. Il m’a dit de faire
la guerre, en dépit de mes propres
intérêts et de ceux de la France. J’ai
engagé l’armée française en supplétive
de celle des Etats-Unis. »
Blackboulé par les Français excédés,
François Hollande, en digne successeur à
la tête du « Parti de l’étranger
», comme disait De Gaulle, a conservé M.
Pflimlin à ce poste clef pour
l’édification des masses aux bienfaits
états-uniens. M. Hollande représentant
l’aile gauche de ce parti antinational,
il ne pouvait avoir de divergence avec
M. Pflimlin sur l’aspect principal de
son action : faire admettre les guerres
des Etats-Unis au bon peuple de France.
La guerre états-unienne contre la Libye,
par France interposée, a été promue sur
les antennes de France Télévisions à
grands coups de propagande mensongère
sur le «
dictateur-qui-massacre-son-peuple »,
alors que les terroristes salafistes
maison, drogués et encadrés par des
forces spéciales « occidentales »
mettaient le pays à feu et à sang en
massacrant, en égorgeant, en pendant à
tout va ceux qui ne se pliaient pas
derechef à leur vision particulièrement
rétrograde de l’islam.
Le nouveau Gauleiter de gauche des
Etats-Unis en France, M. Hollande, a eu
moins de chance avec la sous-traitance
de la guerre des Etats-Unis contre la
Syrie, où il tomba sur un os. Cet os
était l’Armée arabe syrienne, composée
de conscrits, donc du peuple syrien qui
se battit ardemment contre les milices
islamistes de l’OTAN. Un autre os était
le refus de la Chine et de la Russie
d’avaliser une manœuvre identique à
celle qui fut imposé contre la Libye,
celle d’outrepasser une résolution de
l’ONU, comme il a été fait avec la
résolution 1973.
Cependant, la propagande
états-unienne se déversa à grand flot
sur nos ondes montrant, comme toujours,
la cible à abattre, le «
dictateur-qui-massacre-son-peuple »,
alors que là encore nous pouvions
observer grâce à des médias plus
indépendants, puisque hors de la zone
OTAN, que les terroristes salafistes
venus de tous pays, armés et financés
par les Etats-Unis et leurs affidés,
mettaient – comme en Libye – le pays à
feu et à sang, massacrant leurs
opposants de la manière la plus barbare.
Seul le nom du chargé d’affaire des
Etats-Unis en France avait changé. Mais
la politique demeurait la même et, pour
M. Pflimlin, c’était identique.
Pourtant, cette lourde propagande
journalière de promotion des guerres
états-uniennes se trouvait contrée par
un certain nombre de sites internet et
d’intellectuels. Comme une bonne part de
la population, notamment jeune, se
détourne des habituelles lucarnes à
pensée conforme, une fraction notable de
citoyens, selon les sondages, se mit à
ne plus croire les grossières balivernes
de France Télévisions. Pour les
sous-fifres des maîtres du monde, il
devenait urgent de réagir.
Un récent sondage [2]
mettait même le feu. Pour le directeur
du Centre de recherches politiques de
Sciences Po Paris, Pascal Perrineau, «
le “ressentiment” observé depuis une
trentaine d’années cède désormais la
place à “l’hostilité” franche ». Ce
sondage montre également où se situe la
fracture entre les élites et la Nation [3].
Cette fracture indique très nettement
qu’elle se situe dans le rapport des
Français avec la mondialisation et en
conséquence les abandons de
souveraineté. En effet, 65% des sondés
pensent qu’« il faut renforcer les
pouvoirs de décision de notre pays, même
si cela doit conduire à limiter ceux de
l’Europe ».
Cependant,
ces abandons de souveraineté ont été
imposés depuis la fin de la guerre par
les Etats-Unis, abandons servant à
pouvoir mieux dominer la zone qui leur
était dévolue par les accords de Yalta
de 1945. Si les Français voulaient
recouvrer leur indépendance un jour, ce
serait bien en confrontation avec les
Etats-Unis.
Une fois débarrassée de ce qui peux
la masquer, la fracture devient visible
comme étant bien les rapports des
Français avec
les Etats-Unis et leur impérialisme
guerrier.
L’axe de la propagande médiatique est
particulièrement juste, en indiquant les
craintes elle nous indique également ce
qui est important. C’est tout l’intérêt
de l’émission de France 5, Les
Réseaux de l’Extrême, produite par
Caroline Fourest, que de nous montrer où
se situe réellement cette fracture. Et
il se trouve que nous sommes d’accord.
On comprend donc bien que la cible
désignée par la propagande médiatique ce
sont les intellectuels et organisations
anti-impérialistes, c’est-à-dire ceux
qui s’opposent à la politique des
Etats-Unis.
Au centre de cette cible se trouvent
bien ceux qui remettent en cause la
version officielle des attentats du 11
septembre 2001. Et le centre absolu est
bien Thierry Meyssan avec le Réseau
Voltaire, qui furent les premiers à
porter un doute sur cette version
officielle et par la suite à dénoncer
les guerres impérialistes dont ces
attentats étaient la justification.
En nous indiquant comme cœur
de cible, la propagande médiatique
montre au peuple français que nos
analyses sont justes. Nous ne nous
sommes pas trompés.
La remarquable émission de Caroline
Fourest sur France Télévisions [4]
montre parfaitement la réalité. Mais, en
reflet, elle nous indique quels sont les
camps en opposition et qui sont les
alliés présents et combattants dans
chacun de ces deux camps opposés, que
l’on peut épurer en camp états-unien
d’un côté et camp national de l’autre.
Dans le camp du pouvoir
états-unien :
- Il y a, d’abord, les
journalistes pris dans leur
ensemble, nous dit Mme Fourest. Ceci
est confirmé par la perception des
Français que reflète le récent
sondage, qui nous précise bien que :
72% des sondés estiment en effet que
les journalistes sont « coupés
des réalités et ne parlent pas des
vrais problèmes des Français ».
73% pensent aussi que les
journalistes ne sont pas
indépendants et « ont tendance à
céder aux pressions du pouvoir
politique ».
- Les politiciens dans leur
ensemble. Le sondage nous montre ce
qu’en pensent les Français : 62%
pensent que les hommes et les femmes
politiques sont « corrompus pour
la plupart ». 82%, qu’ils «
agissent principalement pour leurs
intérêts personnels ». Et 87%
sont d’avis que l’« on a besoin
d’un vrai chef en France pour
remettre de l’ordre » ! Aucun
politicien en France ne pourrait se
désigner en dehors de ce camp.
- Les pro-impérialistes, c’est à
dire pro-USA, se désignant comme
tels par leur opposition farouche à
tout ce qui est anti-impérialiste,
donc anti-états-unien, et notamment
par leur opposition déterminée à
ceux qui remettent en cause toutes
les versions officielles
états-uniennes, désignés à leur tour
comme des « complotistes »,
terme qui devient un nouveau
néologisme signifiant
anti-impérialiste.
- Les pro-sionistes soutenant la
politique colonialiste et criminelle
de l’Etat d’Israël.
- Les partisans de la
mondialisation, de l’abandon de
souveraineté des nations, de l’OTAN,
de l’Union européenne et de l’euro.
Ce camp est particulièrement virulent
contre tout ce qui est national et la
vision du drapeau tricolore déclenche
chez eux une forte allergie. Ceux qui le
brandissent sont qualifiés de fascistes.
Dans le camp national :
- En premier lieu ceux qui
remettent en cause la version
officielle des attentats du 11
septembre 2001. Puisque ces
attentats permirent de justifier une
nouvelle politique impérialiste des
Etats-Unis.
- Les anti-impérialistes qui
critiquent les guerres
états-uniennes, même sous-traitées,
particulièrement celles mises en
œuvre selon
le plan dit Bush de remodelage du
Grand Moyen-Orient, notamment
celles déclenchées contre
l’Afghanistan, l’Irak, la Somalie,
la Libye et maintenant contre la
Syrie, conformément au plan dévoilé
par le général Westley Clark dès
2007.
- Les indépendantistes qui veulent
que la France recouvre son
indépendance en sortant de l’OTAN,
de l’Union européenne et de la zone
euro et que la France retrouve ses
valeurs républicaines et nationales.
- Ceux qui veulent en finir avec
la financiarisation de l’économie,
avec le pouvoir des banques et avec
l’imposition de la
dette obligatoire qui favorise
le soutien du dollar par l’euro.
On s’aperçoit que cette fracture ne
recoupe en rien la césure actuelle
droite-gauche : ceux du camp national
sont autant qualifiés d’extrême droite
que d’extrême gauche. En tous cas, ce
sont des extrémistes, selon Les
Réseaux de l’Extrême.
Dans cette opposition farouche de ces
deux nouveaux camps politiques, dans
cette nouvelle césure en dehors de celle
traditionnelle de droite et de gauche,
le point crucial qui fait qu’on se
trouve dans l’un ou l’autre camp est
bien la remise en cause de la version
officielle des attentats du 11 septembre
2001 et il faut remercier Caroline
Fourest et France télévision de nous
l’avoir démontré.
Thierry Meyssan, « le Picasso du “complotisme”
» avec le Réseau Voltaire sont
bien à l’avant-garde du combat national.
Belle publicité ! Nous vous en
remercions M. Pflimlin.
Document joint
France 2013 : les nouvelles fractures
(PDF - 3.2 Mo)
[1]
«
Opération Sarkozy
: comment la CIA a placé un de ses
agents à la présidence de la République
française
» par Thierry Meyssan,
Réseau Voltaire,
19 juillet 2008.
[2]
«
Les Français en
rupture avec leurs médias
», Observatoire des journalistes et de
l’information médiatique.
[3]
PDF disponible sur notre site pour son
téléchargement
à partir de ce
lien.
[4]
«
La diffamation au
service de la politique des Etats-Unis.
Lettre ouverte du
Réseau Voltaire
France au
Directeur Général de France Télévisions
», par Alain Benajam,
Réseau Voltaire,
4 février 2013.
Alain Benajam, Chef d’entreprise.
Président de Réseau Voltaire France
Article sous licence creative commons
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