Au-delà de tous les diagnostics et
les analyses, ce qui se passe en Syrie
est, au fond, une guerre
israélo-syrienne motivée par le désir de
punir ce pays qui a mis en échec le
processus de soumission arabe et qui a
joué un rôle actif dans la cuisante
défaite israélienne au Liban en 2006.
Mais le conflit a pris une allure
mondiale dans la mesure où l’agitateur
sioniste jouit d’une grande capacité de
manipulation et de mobilisation lui
permettant de jouer le rôle d’un grand
décideur à l’échelle internationale.
Pour jouer ce rôle, il déploie toute
une machine d’intoxication,
d’intimidation, de violence, de
subornation, de corruption et de
conspiration étayée par des intérêts
communs avec les autres décideurs.
Il a ainsi réussi à entraîner les
Etats-Unis et leurs alliés, du Canada
jusqu’au Japon et l’Australie, en
passant par l’Europe, la Turquie, et les
outils arabes, à s’engager dans sa
guerre contre la Syrie.
Chacune de ses parties y participe d’une
manière ou d’une autre : Financement,
armement et entraînement de mercenaires
faciles à enrôler dans des conditions où
le chômage et la pauvreté conjuguée à
l’ignorance, au fanatisme sanguinaire
des takfiristes et à l’appétit attisé
par la société de consommation font des
ravages partout dans le monde et tout
particulièrement dans le monde
arabo-musulman.
Parallèlement, le combat se déroule
et les pressions s’exercent avec
beaucoup d’acharnement sur les plans
diplomatiques et médiatiques…
La fameuse intervention militaire
étrangère à la libyenne, ou de n’importe
quelle autre manière est franchement
sollicitée par le Qatar, l’Arabie
Saoudite et une partie des oppositions
syriennes. Dans le même esprit, le
secrétaire général de la Ligue arabe,
Nabil al-Arabi, a dernièrement demandé
une intervention internationale en Syrie
sous le chapitre 7.
Une telle intervention est également
sollicitée par maintes déclarations
émanant de responsables israéliens en
dépit de l’intoxication que représente
la mensongère thèse selon laquelle
l’entité sioniste ne serait pas
enthousiaste pour la chute du régime
syrien par crainte de voir les
Islamistes accéder au pouvoir en Syrie.
La grossièreté de ce mensonge peut
être aperçue dans l’affection spéciale
échangée entre l’Occident impérialiste
et « Israël », d’une part, et pas mal
d’Islamistes, d’autre part. En
témoignent les activités de B-H Lévy et
ses photos prises avec les turbanés et
formidablement barbus d’al-Qaïda en
plein "djihâd" dans le désert libyen.
Le secrétaire général de l'Otan, Anders
Fogh Rasmussen, a fait savoir il y a des
mois que l’Alliance n’a pas l’intention
d’intervenir en Syrie et les
responsables occidentaux ont toujours
exprimé leur volonté d’intervenir
militairement mais dans le cadre des
Nations Unies.
S’opposant catégoriquement à toute
idée d’une attaque contre la Syrie, la
Russie et la Chine ont rendu impossible
l’idée d’une intervention
internationale.
Des voix essentiellement arabes ont
alors proposé une intervention en dehors
du cadre des Nations Unies, comme dans
la guerre coréenne, mais on y a fait la
sourde oreille: On redoute
l’intervention militaire directe contre
la Syrie.
La position russo-chinoise ainsi que
celle de l’Iran pèse lourd, c’est
certain, dans l’échiquier moyen-oriental
et même mondial. Mais au fond, ce n’est
pas cette seule position qui fait
redouter l’Occident impérialiste connu
historiquement par son penchant en tant
que va-t’en guerre inconditionnel.
Il est vrai que les Russes et les
Chinois sont forts d’un formidable
arsenal nucléaire, et qu’en cas de
guerre, les Iraniens n’hésiteront, au
moins, à bloquer le détroit d’Ormuz, et
priver l’Occident de l’essentiel de ses
approvisionnements en hydrocarbures.
Mais la Syrie, seule et en tant que
telle, suscite les plus grosses
inquiétudes chez les impérialistes
occidentaux. Ils savent que
l’intervention contre la Syrie et/ou
contre l’Iran ne saurait être une
réplique de leur intervention en Libye,
ou même de leurs fâcheuses aventures en
Afghanistan et en Irak.
Ils savent que la Syrie sera pour eux
ce qu’était et est toujours le Hezbollah
pour « Israël » et que leur défaite aura
des conséquences beaucoup plus
douloureuses que celles de la guerre
qui, en 2006, a mis en éclat la légende
de l’armée israélienne prétendue
invincible.
Conscients du tarissement de leurs
chances de prolonger leur présence dans
la région, les impérialistes américains
commencent à concentrer leurs forces sur
leur portail occidental, dans le
Pacifique, là où ils espèrent contenir
le dragon chinois.
Après une quinzaine de mois durant
lesquels s’activent sur le terrain des
agents de services de renseignement, des
mercenaires, des professionnels de
guerre, des takfiristes haineux, des
trafiquants de toute espèce et des
malfrats qui kidnappent des civils pour
les échanger contre de l’argent, la
guerre terroriste contre la Syrie tourne
au scandale et couronne de honte ses
acteurs et leurs commanditaires
occidentaux, sionistes et arabes qui ne
possèdent de la véritable arabité que
son nom.
La Syrie du président Assad sait que
tout ce qui passe n’est qu’une guerre de
diversion destinée à détourner son
attention de son véritable combat contre
l’intrus israélien, combat qui ne peut
pas être retardé ou entravé par des
canulars et des actions de banditisme
devenues la spécialité par excellence du
camp du mal américain.
En train de sortir victorieuse de
cette épreuve, la Syrie qui est à
l’origine de l’émergement du monde
multipolaire actuel, sur les ruines de
l’unique pôle étasunien et qui, de ce
fait, a changé les rapports de force à
l’échelle internationale saura bientôt
remettre la pendule à l’heure du combat
décisif contre l’usurpateur israélien,
ses protecteurs et ses collaborateurs.