Opinion
Médias : à quand
le changement
Ahmed
Halfaoui
© Ahmed
Halfaoui
Lundi 12
septembre 2011
Nous sommes
avertis, les médias sont engagés dans
la guerre en Libye, aux côtés de l'OTAN,
et nous ne saurons rien de ce qui
dérange la réalité qu'ils doivent
livrer, jusqu'au bout. Jusqu'au dernier
Libyen s'il le faut. C'est eux qui
nous ont dit que le peuple libyen s'est
soulevé, c'est encore eux qui nous ont
dit que l'armée libyenne procédait à des
massacres à Benghazi, à Tripoli et
partout où le prétendu soulèvement
aurait eu lieu. Ils ont donc fait en
sorte que Sylvio Berlusconi, le Premier
ministre italien, n'a rien dit, quand il
s'est permis de nous informer du
contraire, lui qui avait envoyé ses
avions et leurs bombes faire la
«révolution». On peut chercher partout,
dans les bulletins télévisés, dans les
rubriques «faits divers « du dernier
journal, il n'y a rien. Pourtant, il y
avait une dépêche de l'AFP qui a
rapporté que l'Italien a révélé qu'il
n'y avait pas eu de soulèvement
populaire. La moindre des choses est de
faire au moins un commentaire sur la
chose. Eh bien rien ! Berlusconi a été
censuré. On peut dire que l'AFP a fait
son travail, mais ses dépêches ne sont
pas dans les kiosques et ne peuvent
donc pas être lues par le premier
lecteur venu. Les médias sont donc pris
en flagrant délit de mensonge, peut-être
pas pour avoir servi la propagande qui a
permis le crime contre un peuple, car on
pouvait considérer qu'ils ont été
victimes, eux-mêmes, mais d'avoir fait
dans la dissimulation caractérisée.
Comme ils dissimulent le passage des
bombardiers avant les «victoires» des
«rebelles», qui eux sont filmés sous
toutes les coutures. Comme ils cachent
l'OTAN et ne parlent que de ce machin de
CNT qui serait la direction de cette
«révolution», alors qu'il supplie
l'Alliance atlantique de prolonger son
mandat, quand celle-ci lui a, en
principe, selon le comité de rédaction
globalisé, offert le pays, sa capitale,
et ne lui laisse que «quelques poches»
qu'il doit réduire. Comme ils ne parlent
jamais de ces millions de Libyens qui
font que plus de 6 mois après des villes
tiennent entières et les autres, y
compris Benghazi, vivent dans
l'insécurité la plus totale. Le tout
reste d'attendre ce que vont nous dire
ces organes de presse, quand la vérité
va les rattraper, les dénuder, les
mettre devant son implacable jugement.
Le tout est de mesurer en fin de course
ce qui va rester comme crédit à ceux qui
ont méprisé les milliards de
téléspectateurs et de lecteurs de
journaux. Si une révolution doit avoir
lieu c'est celle qui fera que les
malfrats des médias cessent de nuire. Et
à bien considérer les choses, elle est
en route. Chaque jour qui passe, chaque
fait qui se produit, isolent un peu plus
les centres de la duplicité, battus
à leur propre jeu, celui de la liberté
d'expression, de l'objectivité et
de la déontologie professionnelle. Il
faut que cela soit, parce que jamais
autant d'êtres humains n'ont été grugés
et abusés dans leur bonne foi et jamais
des informations n'ont provoqué le
malheur d'autant de gens. Un jour ce
délit sera qualifié. En attendant, les
médias continueront d'accompagner les
semeurs de morts. Tant qu'ils le
pourront.
Article publié sur
Les Débats
Copyright © 2001-2011- MAHMOUDI INFO
Sarl - Tous droits réservés.
Reçu de l'auteur pour publication
Les analyses d'Ahmed Halfaoui
Le dossier
Libye
Les dernières mises à jour
|