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Opinion
Gaza: c'est le pétrole arabe qui
alimente leurs usines, leurs chars et leurs avions
Abdelkader Dehbi
Jeudi 8 janvier 2009 Le déchaînement aveugle
et hystérique de l’armée sioniste criminelle contre les
populations civiles de Gaza, vient de frapper moralement – par
le Tribunal de l’Histoire -, l’Etat terroriste d’Israël, du
sceau de l’infamie, attaché au crimes de guerre et aux crimes
contre l’Humanité. Les dirigeants d’Israël – politiques et
militaires -, responsables de la tragédie qui se déroule sous
les yeux du monde entier, depuis 13 jours aujourd’hui, - 8
Janvier 2009 -, doivent désormais relever d’une Mise en
accusation pénale internationale des chefs de crimes de guerre
et de crimes contre l’Humanité et poursuivis devant un Tribunal
Pénal International dûment constitué et susceptible de
récusation par les représentants légitimes du peuple
palestinien.
Ainsi, le « choc de
Gaza » est désormais en marche. Au moins dans les mémoires et
dans les esprits. Et ce choc, qui est aujourd’hui ressenti comme
une profonde blessure à notre dignité et à notre honneur
d’arabes et de musulmans, va désormais constituer
un Acte d’Accusation qui restera
ouvert en permanence et se traduira inexorablement dans les
faits. D’abord
par un double et violent divorce :
Le premier divorce, c’est celui entre les
peuples arabo musulmans et leurs dirigeants .Ce divorce est déjà
largement entamé, en tant que ces dirigeants, perçus depuis
longtemps déjà, comme illégitimes, incompétents et corrompus,
vont être de plus en plus rejetés par leur propre peuple et
regardés comme des traîtres et des complices – au moins passifs
– des crimes de génocide et des crimes de guerre, perpétrés
contre les populations de Gaza, par les armées criminelles
d’Israël, au moyens des armes les plus sophistiquées et les plus
destructrices, voire interdites, qui leur sont
inconditionnellement livrées, en particulier par les Etats-Unis
et l’Europe.
Le second divorce, c’est celui entre ces
mêmes peuples arabo musulmans et un Occident – Etats-Unis et
Europe occidentale -, lui aussi perçu depuis longtemps et tout à
la fois, comme commanditaire, complice, fourrier et bénéficiaire
final du fait colonial israélien en Palestine. Un fait colonial
qui représente en effet depuis plus de 60 ans, l’obstacle majeur
et permanent, au développement socio politique et économique de
l’ensemble des pays de la région, y compris le Grand Maghreb. Un
fait colonial israélien qui prend de plus en plus aujourd’hui,
les allures d’un bras armé de l’Occident, - et par l’Occident -,
qui sème la mort et la destruction, afin de briser chez nous –
et en nous -, toute volonté d’indépendance véritable et de
résistance nationaliste, toute ambition de renaissance
civilisationnelle et tout projet d’accès, pour nous et pour nos
enfants, à la connaissance scientifique et technologique, ainsi
qu’en témoignent le démantèlement de l’Irak et de l’Afghanistan
ou l’acharnement occidental, contre les projets nucléaires
légitimes de L’Iran.
Le « choc de Gaza » se traduira aussi, au
sein de nos peuples, par une inflexible exigence d’épuration
politique qui consistera à demander la mise en accusation
formelle, des responsables politiques au sommet de l’Etat pour
leur complicité, au moins passive, dans le massacre des
centaines de palestiniens de Gaza, dont la plus de la moitié
sont des femmes et des enfants, selon les statistiques les plus
crédibles. Des responsables qui ont poussé l’ignominie et la
soumission à leurs maîtres, jusqu’à interdire et disperser par
la force brutale, à travers de nombreuses villes et capitales,
toutes les manifestations populaires spontanées de soutien aux
populations martyres de Gaza. Sans parlers de centaines
d’arrestations. Confirmant ainsi, par de telles attitudes
antinationales, les révélations arrogantes du Premier Ministre
de l’ennemi,, le criminel Ehud Olmert, assurant dans une
conférence de presse, que certains Chefs d’Etat arabes lui
avaient téléphoné pour l’encourager à extirper de Gaza, le
Gouvernement islamiste du Hamas.
Bien entendu, - comme toujours en pareille
circonstance – les tenants du camp de l’abdication et de la
soumission, pourront toujours arguer de la supériorité
technologique des armées d’Israël, en particulier en matière
d’aviation, de blindés et de puissance de feu. Soit. Mais alors
à quoi servent vraiment nos forces armées, pullulant de
soi-disant généraux chamarrés d’on ne sait quelles distinctions
et disposant de centaines de milliards de dollars en budgets
d’équipement militaires appelés à finir probablement dans les
musées de la gabegie. ? A quoi serviraient donc ces armes et ces
armées, en dehors bien entendu, des sales besognes de répression
de leurs propres peuples, qui leur sont ordonnées par des
régimes illégitimes et antinationaux, inféodés à des volontés et
à des intérêts qui ne sont pas ceux de nos peuples ?
Et même, sommes-nous réellement dépourvus de
tout moyen de pression sur l’ennemi sioniste et ses
commanditaires et complices d’Occident ?
Pourquoi ne pas utiliser l’arme qui a fait
trembler – y compris de froid -, l’Europe entière en Octobre
1973, comme semble nous le suggérer le Ciel, avec cette vague de
grand froid qui s’abat actuellement sur l’Europe ?
Pourquoi ce silence officiel, sur l’usage de
l’arme du pétrole et du gaz ? Oui, pour quelles raisons, depuis
1973, c’est devenu un quasi-tabou, dans nos pays arabes et
musulmans producteurs de pétrole et de gaz, d’évoquer
l’éventualité même, de l’usage de tels moyens de pression qui
sont entre nos mains ? Quelle signification doit-on donner
surtout, à ce consensus parfait des pays arabes,
traditionnellement si divisés ? Un consensus qui rappelle
étrangement les règles de l’»omerta »….
Depuis de longs mois,
les palestiniens de Gaza, défient dans l’honneur et la dignité,
la mort lente du fait du blocus israélo-égyptien ; aujourd’hui,
et depuis de longs jours, ils subissent aussi, dans l’honneur et
la dignité aussi, la mort violente qui leur tombe du ciel ou
leur vient de terre ou de la mer, sous les bombardements
hystériques de l’armée criminelle de l’Etat sioniste qui procède
sauvagement, sous les yeux d’un monde médusé, au plus crapuleux
des crimes de génocide, où les femmes et les enfants sont en
train de payer le plus lourd tribut à cette folie, à proportion
de plus de la moitié, parmi les
centaines de morts et les milliers
de blessés.
Faut-il que le petit confort égoïste et
lâche ; méprisable et ronronnant, de toutes ces misérables
« Excellences », « Altesses », « Majestés » et autres barons et
clients des régimes criminels qui dirigent nos pays et qui sont
peu ou prou, complices du génocide de Gaza, soit à ce point
sacré pour que nous fassions l’impasse sur les carnages en cours
et subir par centaines de millions, dans l’humiliation et la
rage de l’impuissance, le spectacle quotidien de ces immeubles
effondrés, de ces rues éventrées et de ces petits corps
d’enfants déchiquetés auprès d’autres corps sans vie ?
Combien faudra-t-il de morts et de
destructions pour arrêter la machine de guerre hystérique d’un
Etat sioniste et mercenaire, pressentant vaguement, son funeste
destin ? Que faudra-t-il donc aux dirigeants arabes complices –
au moins passifs - de ce génocide, pour user de l’arme
pétrolière ?
Nos raisons seraient-elles moins légitimes
que celles de la Russie qui vient de suspendre - curieux hasard
du calendrier --, ses fournitures de gaz à l’Ukraine pour des
raisons essentiellement commerciales et accessoirement
politiques. En provoquant du même coup, la suspension d’une
grande partie des livraisons de gaz à l’Europe Occidentale. Y
aura-t-il une guerre mondiale pour autant ? Bien sûr que non.
Or, les pays Arabes
et Musulmans producteurs de pétrole ont des raisons éminemment
plus légitimes, politiquement et moralement, pour fermer les
robinets de pétrole et de gaz en direction des Etats-Unis et de
l’Europe – et bien sûr de l’Etat sioniste d’Israël. C’est tout
de même un comble, que de voir Israël refuser depuis des mois,
de
livrer à nos frères de Gaza, le gaz égyptiens et le pétrole
saoudien ! C’est tout de même la forfaiture des forfaitures, que
de continuer à livrer de l’énergie sans conditions,
aux
principaux fabricants d’armes et des industries connexes de la
destruction et de la mort qui causent aujourd’hui tant de
victimes innocentes et tant de malheurs parmi nos frères
palestiniens
Car, de même que ces
Etats, complices de l’Etat sioniste, exigent de nos pays, de
souscrire des conditions draconiennes
pour l’acquisition et l’utilisation
de certains de leurs équipements dit « sensibles », de même,
nous devons exiger des pays Occidentaux, de souscrire à leur
tour, à nos conditions pour leur livrer de l’énergie. En
particulier,
pour
un règlement juste, équitable et sans désemparer, de la question
palestinienne, par la mise en application – immédiate et
contraignante pour Israël -, de toutes les Résolutions des
Nations Unies sur cette question. En second lieu, nous devons
exiger la mise en accusation, par un Tribunal Pénal
International crédible et authentiquement indépendant, des
dirigeants de l’Etat terroriste et criminel d’Israël, pour
crimes de guerre et crimes contre l’Humanité.
Cette condition
d’indépendance est en effet indispensable, quand on sait que
depuis 13 jours et 13 nuits de bombardements hystériques de
l’armée sioniste criminelle contre Gaza, on n’a pas entendu
parler d’un certain M. Luis Moreno Campo, Procureur Général du
TPI actuel, dont le zèle semble plus dicté par les intérêts
politiques de l’Occident que par des considérations de morale ou
de Droit
Pénal international.
La même remarque est à
faire, à l’endroit du Chef spirituel de la Chrétienté Catholique
et Romaine, le Pape Bénédict 16ème
du nom, souvent qualifié de « panzer Cardinal », pour ses pêchés
de jeunesse nazie….
C’est dire combien
nous devons nous pénétrer du sentiment que nos pays arabo
musulmans sont aujourd’hui totalement exclus, même du simple jeu
des relations normales, c'est-à-dire justes, équitables et
réciproques, qu’entretiennent les Etats-Unis et l’Europe
occidentale avec le reste du monde. Relents des Croisades ou
récurrences
de la période coloniale, allez savoir !…. Car,
interrogeons-nous, en vertu de quel « Nouveau Code de
l’Indigénat » devrions-nous accepter la situation qui nous est
faite ? Faut-il que plus de deux cents millions de citoyens des
pays arabo musulmans continuent d’être considérés comme de
vulgaires sujets sans statut ni droit, aux libertés les plus
fondamentales, par une poignée de misérables tyrans, aux ordres
de leurs maîtres d’un Occident hypocrite, qui n’arrête pas de
seriner sur les vertus de la « démocratie » et les « valeurs »
de l’Occident, tout en soutenant
ouvertement ou en sous-mains, les
potentats qui nous dirigent.
Un Occident enfin,
passé maître dans l’art du transfert massif, de ses culpabilités
et de ses responsabilités historiques, et qui s’est redécouvert
depuis la dernière Guerre Mondiale, subitement
« judéo-chrétien », en faisant d’une pierre deux coups :! D’une
part, escamoter ses propres crimes passés contre les Juifs,
alors traités de « déicides » comme l’ont montré les
persécutions de l’Inquisition, les
Pogroms
de l’Europe et pour finir, les Camps de Concentration nazis.
D’autre part, se servir de l’Etat terroriste et sioniste
d’Israël, comme bras armé dans la région, pour réaliser ses
desseins de contrôle géostratégique sur le monde arabo musulman
et sur ses immenses ressources énergétiques.
Pour toutes ces raisons, brièvement exposées
ici, les dirigeants de no pays arabo musulmans – et
singulièrement les pays producteurs de pétrole - sont
aujourd’hui moralement sommés de saisir une occasion historique
de se réconcilier avec leurs peuples. En ordonnant la suspension
immédiate et pour une durée indéterminée, de toute nos
livraisons de pétrole et de gaz aux Etats-Unis et à l’Europe,
pour exercer sur eux, une pression légitime, afin de faire
cesser le génocide actuellement en cours à Gaza et dont les
femmes et les enfants représentent la plus grande proportion de
victimes. La décision courageuse d’un seul parmi eux, pourra
entraîner les décisions d’autres ou de tous les autres. Ils sont
aujourd’hui confrontés à un cas de force majeure, d’ordre
éminemment humain et moral, qui doit transcender toutes les
autres considérations. Car, aucune Loi, aucun contrat ni aucune
convention ne peuvent être opposables, quand il s’agit d’arrêter
un génocide caractérisé.
Mais si par malheur, le
sang répandu par les palestiniens devait être vain et qu’une
fois de plus, ce sera la volonté de l’Occident et de ses
mercenaires sionistes qui s’imposera dans notre région, alors,
personne – mais alors strictement personne - ne pourra prédire
la suite des évènements. Mais évènements il y aura.
– Abdelkader DEHBI --
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