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Internet après l'affaire Snowden :
Le Brésil convoque un sommet
international inédit
TEM
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D.R.
Jeudi 24 avril 2014
Agence TEM/ Trans-Europa Médias
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Courroucée par le scandale des écoutes
de la NSA, la présidente brésilienne
Dilma Rousseff accueille ce mercredi à
Sao Paulo un sommet international sans
précédent voué à remettre en cause la
tutelle américaine sur la gouvernance de
l'internet.
Ce NETmundial de deux jours s'impose
déjà comme un évènement fondateur.
* Par son audience: les représentants de
87 pays y côtoient pendant deux jours
universitaires, instituts techniques,
acteurs privés et ONG.
* Mais aussi par son ambition : établir
des principes de gouvernance et une
feuille de route qui soient validés pour
la première fois par tous les acteurs de
la toile.
Une initiative qui semble opportune au
moment où le réseau vient de souffler
ses 25 bougies avec, selon l'ONU, un
tiers de l'humanité potentiellement
connectée.
S'AFFRANCHIR DE L'HÉGÉMONIE AMÉRICAINE
Pour Brasilia, l'objectif est avant tout
de s'affranchir de l'hégémonie
américaine sur les instances de
régulation d'internet. Une démarche
motivée par le scandale de l'espionnage
des courriels de Mme Rousseff et de ses
collaborateurs par l'Agence américaine
de sécurité (NSA).
"Le Brésil veut insister avec force sur
un processus de changement de la
gouvernance d'internet", a résumé devant
la presse Diogo Sant'Ana, secrétaire
général de la présidence du Brésil.
"Nous avons besoin d'un changement
maintenant", a-t-il insisté.
Mardi soir, Brasilia a confirmé son
statut de pays à l'avant-garde de la
défense de la confidentialité avec le
vote par le Congrès d'un "Cadre civil"
établissant des droits et devoirs pour
les pouvoirs publics, les entreprises et
les usagers du web.
Présenté par le gouvernement comme une
véritable "Constitution de l'internet",
le texte garantit la liberté
d'expression mais surtout la protection
de la confidentialité de l'usager contre
toute violation et utilisation indue de
ses données, désormais passibles de
sanctions ad-hoc.
SUITE AUX RÉVÉLATIONS DE SNOWDEN …
A l'été 2013, les révélations de
l'ex-consultant Edward Snowden avaient
déclenché l'ire de Brasilia, provoqué le
refroidissement des relations entre les
deux pays et incité Mme Rousseff à
vouloir remettre de l'ordre dans la
maison internet pour que de tels
agissements ne puissent se reproduire.
Peu après le scandale des écoutes, Dilma
Rousseff a avancé l'idée devant les
Nations unies d'un contrôle multilatéral
de l'utilisation d'internet, faisant
également écho aux aspirations de
plusieurs organismes du net soucieux de
leur indépendance vis à vis de
Washington.
Pour des raisons principalement
historiques, les Etats-Unis contrôlent
ou hébergent les principaux organismes
administrant les adresses, noms de
domaines, normes et protocoles du web,
ce qui provoque depuis plusieurs années
frustrations et grincements de dents
parmi les acteurs du net et certains
gouvernements.
Longtemps inflexibles, les Etats-Unis
ont plié sous la pression diplomatique
le mois dernier en cédant du terrain sur
la supervision de l'Icann ("Internet
Corporation for Assigned Names and
Numbers"), l'organisme qui délivre
notamment les noms de domaine sur
internet, comme .com ou .gov, et dont le
siège se trouve en Californie.
Dans la foulée des déclarations
américaines, une transition vers un
nouveau statut de l'Icann a déjà été
engagée avec janvier 2015 comme
échéance."Ce serait un acte symbolique
de changer la relation particulière
entre l'Icann et des Etats-Unis. Il faut
marquer une distance", souligne à l'AFP
le vice-président de l'Icann pour
l'Amérique latine Rodrigo de La Parra.
NETMUNDIAL : ENTRE BONNE VOLONTE ET
PIEGES
Baptisé NETmundial en cette année de
Coupe du monde au Brésil, cette réunion
internationale s'est donnée comme
délicate mission de concilier les
intérêts de pays victimes de
l'espionnage de la NSA (Brésil,
Allemagne, Mexique...), d'Etats
contrôlant accès et contenu internet
(Chine), d'acteurs privés jalousant leur
liberté (Google) et de libertaires
radicaux (WikiLeaks). "Ils n'ont pas
tous les mêmes opinions, mais nous
souhaitons des actions concrètes", a
annoncé le président du sommet Virgilio
Almeida dans un entretien à l'AFP.
Face à une telle gageure, beaucoup
craignent que le document final soit
dénué de substance. Mais même s'ils ne
seront pas contraignants, ces principes
auront le mérite de marquer le point de
départ d'une véritable gouvernance
mondiale.
Dans un projet de résolution soumis aux
participants d'environ 80 pays et publié
par WikiLeaks, les organisateurs
indiquent que la "gouvernance doit être
ouverte, participative, multipartite,
technologiquement neutre, sensible aux
droits de l'homme et fondée sur des
principes de transparence, de
responsabilité".
"Il est clair que ce qui va être défini
ici sont des principes généraux, on ne
va pas résoudre tous les problèmes, mais
on va donner une direction au futur
d'internet", avance M. de la Parra.
TEM / avec AFP / 23 avril 2014 /
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